Nouvelle année théâtrale : que voir ici et là, ailleurs et en tous lieux ?

Que nous réserve ce début d’année sur les planches régionales ? Partons en voyage au travers des différentes structures du spectacle vivant, sans pour autant faire preuve d’exhaustivité tant les programmations sont riches et variées.

Par Bernard Thinat

Dans les théâtres labellisés

Au CDN de Tours, du 8 au 10 janvier, Samuel Achache présente « Sans Tambour », un spectacle total, tant théâtral que musical, qui fut créé à l’été 2022 en Avignon, et qui depuis tourne en France. C’est donc un évènement auquel est convié le public tourangeau au théâtre Olympia ! Enfin, du 26 au 28 février, « le Ring de Katharsy » d’Alice Laloy orchestre quatre combats entre avatars, circassiens et danseurs. On pourra le revoir les 20 et 21 mars à la Scène Nationale d’Orléans.

Sans tambour au CDN de Tours – Photo Jean-Louis Fernandez

Au CDN d’Orléans, du 14 au 17 janvier, le collectif « Mind the Gap » présente « Pour que l’année soit bonne et la terre fertile », spectacle passé à l’automne par Châteauroux, Tours et Blois pour ce qui concerne la Région Centre. Surgissent d’on ne sait où, des bipèdes entièrement chevelus, de la tête aux pieds. La suite est à découvrir. Enfin, du 28 janvier au 6 février, l’ultime saison des Soli vous emmènera au travers de 6 spectacles, vers des thèmes sociétaux. MagCentre y reviendra.

Pour que l’année soit bonne… au CDN d’Orléans – Photo Mind the gap

A la maison de la Culture de Bourges, Scène Nationale, on retiendra parmi une riche programmation, du 9 au 11 janvier, « Art » de Yasmina Reza où trois compères parlent d’une œuvre que l’un a acheté fort cher : un tableau entièrement blanc ! Texte traduit en 35 langues et mis en scène à travers le monde. A voir absolument ! Puis les 22 et 23 janvier, « le Mandat » de Nicolaï Erdmann, nous sommes en 1925 en Union soviétique, quand deux familles voulant marier leur progéniture sont à la recherche d’un mandat, à savoir une carte du Parti communiste. C’est jubilatoire à souhait, mais pas seulement. Staline a détesté !

Le Mandat à la MCB – Photo Simon Gosselin

A l’Equinoxe de Châteauroux, Scène Nationale, pour les amateurs du plus grand dramaturge britannique, « Macbeth » le 21 janvier, avec cornemuse, sonnets shakespeariens et musique électronique. Le 28 janvier, ce sera « la Vie secrète des vieux » dont MagCentre a déjà parlé. Enfin, le 25 février, « Amazonia » met les pieds dans le plat de la firme américaine.

A la Halle aux Grains de Blois, Scène Nationale, « Encore plus, partout, tout le temps » les 17 et 18 janvier, où l’on parle écologie, fonte des glaces et plein d’autres choses. Ce sera dans le cadre du temps fort « Génération climat ». Puis, les 23 et 24 janvier, « Dracula, Lucy’s dream », spectacle visuel et musical, chef d’œuvre marionnettiste.  Enfin, « la Vie secrète des vieux » de Mohamed El Khatib, après Orléans et Châteauroux.

Dracula Lucy’s dream à la Halle aux grains – Photo Christophe Raynaud de Lage

A l’Hectare de Vendôme, Centre National de la marionnette, ça commence fort avec le 14 janvier, « le Mystère du gant », avant la 7ème édition de la « Biennale avec ou sans fil »  : citons « Farben » le 25 janvier rendant hommage à Clara Immerwahr, Docteure en Chimie, « Tout le monde est là » le 30 du même mois relatant une épopée familiale, puis en février, « Richard III » adapté de la pièce de Shakespeare le 1er, « Insomniaques » le 2, dénonçant un massacre de tirailleurs africains à Rouen en 1940 par les nazis (on pense alors à Thiaroye au Sénégal), « la Langue des cygnes » le 5 autour d’un enfant rejeté par sa communauté. Quelle belle programmation !

Tout le monde est là, à l’Hectare de Vendôme – Photo Simon Gosselin

Du côté des scènes conventionnées

A l’Atelier de Vernouillet (Dreux), « Personne n’est ensemble, sauf moi » le 31 janvier, donne la parole à de jeunes adultes porteurs d’un handicap invisible. Puis, les 6 et 7 février, « la Rose des vents » confronte un violoncelle et la préparation d’une bouillabaisse avec moult poissons, comme il se doit.

Au théâtre de Chartres, le 21 janvier, « Julia » par le Collectif tourangeau Nightshot, libre plongée musicale et théâtrale dans « 1984 » de George Orwell. Enfin, le 7 février, on adapte « le Cercle des poètes disparus » d’après le film éponyme de Peter Weir sorti en 1989.

Au théâtre de la Tête Noire de Saran, « Mort d’une montagne » les 16 et 17 janvier plonge le public dans le massif de Belledonne confronté aux conséquences du réchauffement climatique ; Le 30 janvier, ce sera « Héroïnes » qui contera le travail des agricultrices autrefois ; enfin, le 27 février, « Grand pays » évoque la complexité des politiques migratoires au travers des procès de Cédric Herrou.

Héroïnes, au Théâtre de la Tête noire – Photo Isabelle Jouvante

Ailleurs, dans le Loiret

Le CADO d’Orléans propose du 16 au 26 janvier, « Sens dessus dessous », sorte de conférence d’André Dussollier sur son amour des mots.

Le théâtre Clin d’œil de St Jean de Braye programme le 31 janvier, « Together », sur un texte de Dennis Kelly qui met face à face, un homme et une femme confinées : révélations intimes et morale risquent de transgresser le bien et le mal.

Le théâtre de l’Escabeau à Briare vous propose sa prochaine création, les 1er et  2 février, « la Chanteuse et le philosophe », une mezzo-soprane interrompue par un énergumène poudré et perruqué du 17ème siècle, qui vous parleront de l’égalité des sexes.

La Chanteuse et le philosophe au théâtre de l’Escabeau – Photo Alain Gaymard

A Meung sur Loire, dans le cadre des Fabricoles, festival imaginé par Christophe Thébault, le 14 février verra la toute première de « Germinal » d’après Zola, mais avec amour, humour et masques, par le Krizo théâtre.

De quoi satisfaire tous les publics !

Commentaires

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  1. Bonjour
    Bonne remarque de votre part. Je m’explique.
    MagCentre est un média régional, soit 6 départements. Mentionner la programmation théâtrale de plusieurs centaines de communes est absolument impossible. Rien que sur la métropole orléanaise, on doit bien recenser plus d’une quinzaine de centres culturels avec programmation communale. Pourquoi couvrir les uns et pas les autres ?

    Je me limite donc aux théâtres et scènes labellisées ou conventionnées (subventionnées par le Ministère), en ajoutant quelques lieux où la programmation est celle d’une Compagnie ou d’une structure, et non d’une commune. C’est un choix éditorial que j’assume.

    Avec quelques exceptions, tel un spectacle, “Julia”, programmé l’année passée à la Passerelle, créé par une Cie tourangelle, et que j’aurais aimé couvrir. Le spectacle a été annulé, un artiste étant atteint par le Covid. La Cie a repris sa tournée (à Chartres bientôt, voir ci-dessus), mais ne sera pas reprogrammé à la Passerelle. Sinon, j’en aurais parlé. Dommage !
    BT

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