Horticulteur, maraîcher et semencier installé à La Chapelle-aux-Naux, face à Langeais en Touraine, Cédric Godbert a toujours été attiré par les produits atypiques. Dans sa pépinière, il vend ainsi des collections d’aromatiques, plus de 100 variétés de tomates et entre 600 et 1000 variétés de plantes et fleurs comestibles différentes parmi lesquelles la poire de terre…
Par Estelle Boutheloup
Installé à La Chapelle-aux-Naux, en Touraine, Cédric Godbert cultive des centaines de variétés de plants dont la poire de terre. Photo Cédric Godbert
Elle ne pousse pas dans un arbre et pourtant c’est une poire… Une poire oui, mais une poire de terre. À ne pas confondre avec la pomme de terre ! Méconnue et peu courante, Cédric Godbert la cultive depuis une dizaine d’années sur son domaine des Jardins de la Levée, près de Villandry, à La Chapelle-aux-Naux, où il est installé depuis 2016. « C’est un légume vivace, de la famille des topinambours, connu que des restaurateurs et des gens curieux ! », lance le maraîcher. Des curieux, comme lui ! Il cultive des légumes pour le chef Alain Passard quand il fait cette découverte. « J’étais jardinier pour lui pendant 4 ans. Je lui fournissais les légumes pour son restaurant. J’aime travailler le légume et je cherchais des choses originales. Je côtoyais alors des jardiniers collectionneurs qui faisaient des choses atypiques en France. Et en cherchant, je suis tombé sur cette plante que j’ai multipliée. »
Originaire d’Amérique du Sud, la poire de terre, encore appelée Yacón, est un légume tubercule, relativement facile à cultiver et à cuisiner. « Le tubercule est assez ferme avec une texture granuleuse et son goût est sucré comme la poire. Elle serait même bonne pour les diabétiques car son sucre est assimilable », poursuit Cédric. Simplement à snacker crue comme on croquerait une carotte ou un radis, la poire de terre peut aussi se consommer en chips cuite à la friteuse mais aussi en gratin dauphinois avec des pommes de terre ou en salade de fruits.
De la famille des topinambours, la poire de terre se récolte après les gelées. Photo C Godbert.
Appelé aussi Yacón, le légume peut se consommer cru, cuit en gratin ou en salade de fruits. Photo C Godbert.
Une culture à tester
Encore discrète et méconnue auprès des consommateurs, la poire de terre commence à apparaitre sur les étals de marché et dans les jardins de particuliers. Bien entendu, elle a sa place à la pépinière Les Jardins de la Levée où Cédric en parle en passionné. Relativement facile à cultiver, méfiance toutefois car la poire de terre est gélive : « il faut mettre les tubercules en cave pour les protéger du froid l’hiver. » Pouvant atteindre les 1,80 m – 2 m de haut en mars-avril, elle fleurit très tardivement comme un tournesol en octobre-novembre. « Les récoltes se font après les premières gelées à l’automne après avoir retiré la souche. On récupère les poires de terre, ces organes de réserve que l’on fait sécher pendant un à deux mois avant de les consommer. En se déshydratant, le légume va se concentrer en sucre. »
Conservé en pot ou sous serre, l’organe végétatif est remis en pleine terre dès le printemps, au mois de mai. « C’est une plante qui ne craint ni les insectes ni les maladies et qui se garde d’année en année. Le tubercule va grossir et permettre de diviser la souche. » Une production à découvrir et tester parmi d’autres pour 7€ les plants en pot de 5 litres. Car la pépinière de Cédric regorge de curiosités comme la courge sucrine du Berry, le melon surin de Tours ou encore la tomate grosse hâtive d’Orléans, variétés locales protégées. Potagères ou aromatiques, condimentaires ou médicinales… entre 600 et 1000 variétés de plants sont à découvrir, dont une centaine de tomates « pour que les gens trouvent des variétés peu connues », conclut Cédric. De quoi se laisser tenter et surprendre.
Rubrique parrainée par CODIFRANCE
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