À gauche, au centre, à l’extrême droite, les ambitieux se dévoilent progressivement pour le scrutin de mars 2026. L’ancienne députée macroniste Caroline Janvier veut aussi être de la bataille tout comme le centriste Yann Chaillou. Serge Grouard candidat évident et naturel de la droite reste silencieux.
Par Jean-Jacques Talpin.
Chaque jour qui passe voit de nouvelles ambitions s’affirmer pour le scrutin municipal de 2026. La palette de candidats est désormais presque complète et frôle le trop-plein depuis l’extrême droite jusqu’à la gauche divisée. Après OSE pour la gauche écologiste et associative, « Maintenant Orléans » pour le Nouveau Front Populaire (PS, PC, Génération.s, LFI), voici à présent les centristes de « Tous Orléans » emmenés par Nilofar Noori et Yann Chaillou. De son côté Caroline Janvier, ancienne députée de la 2e circonscription du Loiret battue aux dernières législatives par Emmanuel Duplessy (NFP) ne veut pas rester absente de la bataille et lance son collectif citoyen « Vivons Orléans ». « Je travaille avec des acteurs associatifs, économiques, du monde sportif et culturel, j’appartiens au centre, ce qui me permet de parler à des hommes et des femmes de droite comme de gauche. Nous avons besoin de trouver des solutions sans être prisonniers de postures idéologiques », vient-elle de déclarer au micro de France Bleu Orléans.
Pléthore de listes « citoyennes » ?
Membre du parti présidentiel Renaissance, plutôt classée à gauche, elle s’est également rapprochée de La Convention, le mouvement lancé par l’ancien (ou futur ?) Premier ministre socialiste Bernard Cazeneuve. Dans son approche « citoyenne » elle pourrait enrôler d’autres figures du bloc central comme Grégory Meyer (Horizons) ou le conseiller municipal Ludovic Bourreau élu en 2020 sur la liste d’Olivier Carré avec la députée Stéphanie Rist et qui a lui aussi lancé son association « Vivement Orléans ».
Ce centre sera décidément bien garni puisque Yann Chaillou, ancien responsable des jeunes socialistes du Loiret et second en 2020 de la liste emmenée par Nathalie Kerrien, se met également sur la ligne de départ avec son association, transformée depuis peu en parti politique, « Tous Orléans ».
Serge Grouard : le mandat de trop !
Ce mouvement, qui aura désormais la capacité juridique de financer une campagne électorale, se définit comme « la seule liste citoyenne » même si toutes les autres listes potentielles ou probables accolent elles aussi le mot-valise « citoyenne » à leur manifeste.
En rassemblant une dizaine d’anciens candidats de la campagne Kerrien de 2020, « Tous Orléans » entend troubler le jeu politique en 2026. « D’une manière ou d’une autre, seuls ou avec d’autres nous serons présents », insistent Yann Chaillou et Nilofar Noori qui viennent de présenter (avant leur programme qui sera publié à l’été prochain) le bilan du mandat de Serge Grouard, « maire depuis 2001 alors que j’avais 10 ans » ironise M. Chaillou. « Il vient de faire un mandat de trop et ne doit pas en faire un nouveau ». Et le bilan de ces 25 ans de règne à peine interrompu par l’intermède Olivier Carré, est loin de faire rêver : « Délitement de l’espace public, augmentation spectaculaire des tarifs des transports en commun, autoroute urbaine en centre-ville, fin de l’éclairage public la nuit, explosion de la dette et de l’insécurité, etc. ».
Combat plus incertain !
Seules quelques actions du maire trouvent grâce aux yeux du nouveau parti comme les Halles Châtelet ou l’accueil périscolaire. Yann Chaillou croit à ses chances « car la gauche ne peut pas gagner cette bataille municipale, faute d’ouverture vers le centre droit et faute d’avoir engagé la bataille culturelle ».
Si le centre joue des muscles, c’est peut-être pour s’imposer avant les inévitables marchandages qui ne manqueront pas d’intervenir lors de la constitution des listes finales. La gauche socialiste et écologiste a déjà susurré qu’elle n’était pas allergique à un rapprochement avec Caroline Janvier quand d’autres impétrants centristes affichent un profil plus compatible avec Serge Grouard. Le maire d’Orléans doit s’amuser de ce spectacle tout en restant silencieux même s’il mène une pré-campagne particulièrement active avec les moyens de la mairie. Il sait que ce combat de 2026 sera plus difficile que les précédents scrutins. L’usure du pouvoir (25 ans !) et surtout la présence du RN vont rendre le combat plus incertain.
Serge Grouard avec ou sans Stéphanie Rist ?
L’extrême droite a en effet dévoilé ses intentions avec la probable tête de liste confiée à un financier, Hubert de Meuse, qui se présentera avec la double étiquette RN et RPR (Rassemblement pour la République), excroissance du Rassemblement national à la revendication gaulliste qui souhaite se confondre avec l’ancien parti de droite, dans le prolongement de la stratégie de dédiabolisation du RN dans le but de draguer les électeurs orléanais nostalgiques d’une politique du passé. Dans son combat incertain pour conserver son siège, Serge Grouard pourra-t-il alors compter sur le soutien de la députée Renaissance Stéphanie Rist dont on murmurait qu’elle serait partante pour un duo complice avec le maire. Mais elle aussi reste totalement silencieuse. Deux silences qui en disent peut-être beaucoup…
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