La liste centriste de 2020 alors emmenée par Nathalie Kerrien veut récidiver et participer au combat de mars 2026. Cible principale de cette liste qui devrait être conduite par Yann Chaillou : le maire Serge Grouard.
Par Jean-Jacques Talpin.
Les élections municipales de mars 2026 sont encore éloignées. Et pourtant le paysage politique est presque dégagé même si Serge Grouard n’a pas encore officiellement fait acte de candidature (personne n’en doute…). Après OSE (pour la gauche associative et écologiste) puis « Maintenant Orléans » pour la gauche du Nouveau Front Populaire, c’est cette fois le centre qui rejoint la ligne de départ sous la double conduite de Nilofar Noori et de Yann Chaillou. Le top départ sera officiellement lancé mardi 10 octobre avec la publication par leur association « Tous Orléans » d’un document sur le bilan municipal de Serge Grouard au titre évocateur : « 2020-2026 le mandat de trop. Au cœur d’une équipe municipale à bout de souffle ». Yann Chaillou, ancien responsable des jeunes socialistes du Loiret récidive donc après une première tentative en 2020 où il figurait en seconde position sur la liste emmenée par Nathalie Kerrien. L’ancienne adjointe à la culture de Serge Grouard, ancienne adhérente de La République en marche, avait lancé sa liste « Nous, Elle, Orléans » qui n’avait pourtant recueilli que 1 446 voix soit 6,53% au premier tour. Éliminée, Nathalie Kerrien s’était retirée sans donner de consigne de vote pour le second tour.
Positionnement plus offensif !
Alors que tout le monde se dévoile, Yann Chaillou qui avait fait connaître ses intentions depuis plusieurs mois reprend la lumière et prend le relais avec Nilofar Noori, jeune femme d’origine afghane engagée dans le mouvement social et associatif. L’association « Tous Orléans » se définit comme « force progressiste d’analyses, de réflexions, de propositions et d’actions pour contribuer au débat politique à Orléans ». Elle affiche déjà un premier programme : « Repenser les Fêtes de Jeanne d’Arc, sauver le climat, réinventer et réinvestir 22 lieux orléanais, insuffler une nouvelle dynamique pour nos commerces, ouvrir un nouvel acte démocratique ». Elle lance aussi son manifeste : « Nous, membres de la seule liste citoyenne aux dernières municipales, c’est-à-dire non soutenue par un parti politique et réunissant des personnalités du centre gauche au centre droit, estimons qu’il est temps, à quelques mois des prochaines élections, de tirer un premier bilan de l’action du maire et de sa fragile majorité ». Mais si Nathalie Kerrien en vraie centriste essayait de tenir une position médiane « avec une liste citoyenne composée de personnalités du centre gauche et du centre droit », le positionnement de Yann Chaillou semble plus offensif contre Serge Grouard.
Faire monter les enchères ?
La page de garde du bilan qui sera présentée mardi est ainsi sans équivoque : « Après s’être mobilisé durant toute sa campagne de 2020 contre le cumul des fonctions de maire et de président de la métropole, Serge Grouard est devenu maire d’Orléans et président de la métropole. Fervent opposant au pouvoir macroniste, il n’a depuis cessé d’envoyer des signaux pour entrer au gouvernement… » Et de se demander « si l’action municipale est encore désintéressée et si elle est tournée vers l’avenir ou le désir de revanche sur le passé ».
Mais si le centre de 2020 n’avait recueilli que 6,5% des voix, combien de divisions en 2026 pour Yann Chaillou et quelle place sur l’échiquier politique ? Car » l’anti grouardisme » est désormais largement partagé par les deux gauches et peut-être bientôt par le Rassemblement National qui a annoncé présenter une liste sans se rallier au maire. À moins que Yann Chaillou veuille faire monter les enchères pour conquérir une place au soleil sur une liste de gauche, qui ne pourrait être que celle d’OSE.
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