Le président de la Région François Bonneau piégé à Châteauroux

Au Top des Entreprises de la Nouvelle République, dont Dev’Up est l’un des partenaires, le président Bonneau a eu droit à une question embarrassante à laquelle il lui était difficile de ne pas répondre.

Par Pierre Belsoeur.

Le Top des Entreprises, à Châteauroux comme à Blois ou Tours, c’est la grande soirée du monde économique qui correspond à la sortie d’un épais supplément de la NR. À Châteauroux la soirée est organisée conjointement par le journal et la CCI, et bénéficie de la grande salle d’Équinoxe qui au fil des éditions a fini par afficher complet.

Mardi soir, avant la remise des diplômes c’est Bertrand Périer, avocat et professeur d’éloquence à Sciences Po et HEC qui tenait le rôle de grand témoin. L’avocat parisien n’est pas tout à fait inconnu en Berry puisqu’il fait partie du conseil d’administration du festival Chopin de Nohant. Il est venu parler de l’importance de la prise de parole en entreprise, pour la communication interne et externe.

François Bonneau, père Noël de la ligne Châteauroux-Tours ?

Ses conseils concernant la prise de parole ont été mis à profit par certains des récipiendaires des sept premières récompenses remises au cours de la soirée. Pour le huitième trophée, parrainé par la Région Centre-Val de Loire, dont l’économie est une des prérogatives qu’elle exerce via Dev’Up, François Bonneau a été appelé à rejoindre sur scène Albane Ratsivalaka, directrice départementale de la NR et Jacky Thoonsen président de la CCI de l’Indre.

Les deux animateurs de la soirée accueillent les partenaires en leur posant quelques questions sur leurs activités ou leur actualité avant que ne soit projeté le film consacré au lauréat. Jacky Thoonsen, qui ne s’embarrasse pas des convenances, a profité d’une salle acquise à sa cause pour interpeller le président Bonneau au moment où ce dernier expliquait l’action de la région sur le dossier POLT.

« Le POLT, c’est bien beau, mais ce dont on a aussi besoin dans l’Indre c’est d’une liaison vers l’ouest, vers Tours où vont étudier nos jeunes … et d’où pourraient venir plus facilement des étudiants de la faculté de médecine. Or par la route c’est long – et dangereux surenchérit Albane Ratsivalaka – alors que nous disposons d’une liaison ferroviaire dont il ne reste plus que quarante kilomètres à aménager (NDLR entre Buzançais et Loches). L’Indre a fait le nécessaire pour le tronçon Châteauroux-Buzançais, le tronçon Tours-Loches a lui aussi été modernisé.⁽¹⁾ Alors, président, Noël approche, n’est-ce pas le moment de nous annoncer une bonne nouvelle ? » osa le chef d’entreprise sous les applaudissements de la salle.

Pris de court, François Bonneau ne s’est toutefois pas dérobé, et même s’il était arrivé trop tard pour profiter des conseils de Bertrand Périer, il n’a pas fait de promesse qu’il ne pouvait tenir. « La circulation des TER est de la responsabilité de la région, mais pas l’entretien des voies ferrées. Cela dit, la réouverture de la ligne Châteauroux-Tours figurera bien dans le prochain contrat État-Région, c’est important pour la circulation des voyageurs, mais également du fret ». Le président a aussi précisé que les chargeurs (autrement dit les entreprises de transports et leurs donneurs d’ordre) seraient également appelés à mettre la main au portefeuille.

(1) Non seulement la ligne est modernisée mais un autorail ultra moderne à hydrogène y a été expérimenté. Un moyen de transport qui éviterait d’électrifier la ligne, ce qui change évidemment la donne.

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