Les élus de l’agglo de Bourges, de la ville capitale européenne de la Culture 2028, et de Mehun-sur-Yèvre ont présenté, en commun, la Société d’Économie Mixte (SEM) Foncière FABCO. Portée par un partenariat public-privé, cette initiative vise à redonner vie aux centres-villes et centre-bourgs du territoire dans un projet collectif pour une ambition territoriale globale.
Par Fabrice Simoes.
La Commission Départementale d’Aménagement Commercial (CDAC) vient de voter, à l’unanimité, contre le projet de Halle gourmande « Terroir » à l’emplacement de l’ancien Darty, route de la Charité. Le projet venait en confrontation avec les politiques mises en place par les élus locaux et de l’agglo Bourges plus, pour redonner de l’attractivité commerciale en centre-ville. Bourges, comme beaucoup de villes moyennes de l’hexagone, n’échappe pas à la règle et souffre d’une forme de désertification commerciale en son cœur de ville. D’autres communes en Berry, de moindre densité de population, sont toutes autant impactées par le phénomène, à l’image de Mehun-sur-Yèvre. C’est pourquoi les élus des communes de l’agglo Bourges plus, sa présidente Irène Félix en tête, ont décidé d’actionner des leviers utiles pour redynamiser des secteurs stratégiques. Ainsi vient d’être créée la SEM Foncière FABCO, fruit d’un partenariat innovant réunissant la Communauté d’agglomération Bourges Plus, les villes de Bourges et de Mehun-sur-Yèvre, la Banque des Territoires, la Caisse d’épargne Loire-Centre, le Crédit agricole Centre Loire, la Chambre de commerce et d’industrie (CCI) du Cher, et la SEM Territoria. La liste peut paraître rébarbative mais démontre d’une vraie démarche commune sur le territoire berrichon du Cher. De fait, ensemble, ces acteurs mobilisent leurs compétences et ressources pour revitaliser les zones stratégiques.
Une réponse à la désertification des centres-villes
Les foncières de revitalisation, telles que FABCO, s’inscrivent dans une dynamique nationale portée par la Banque des Territoires pour lutter contre la vacance commerciale et redonner un souffle économique aux centres-villes et centres-bourgs. Le champ d’action de la FABCO sera, dans un premier temps, concentré sur les centres-villes de Bourges et de Mehun-sur-Yèvre dans le cadre des programmes Action Cœur de Ville et Petites Villes de Demain. Elle pourra également intervenir dans des communes plus petites ou dans des zones d’activité pour prévenir la prolifération des friches.
Dotée d’un capital initial de 2 millions d’euros, avec une capacité d’investissement portée à 6 millions d’euros, elle interviendra sur des emplacements prioritaires identifiés par les collectivités locales. Ses missions incluent l’acquisition, la rénovation, la gestion locative et la revente de locaux à usage commercial, artisanal ou résidentiel. « Une foncière de revitalisation crée un effet de levier dans les opérations immobilières, mobilise des ressources financières, réduit les risques pour les investisseurs et concrétise des projets autrement inaccessibles », a rappelé Jean-Baptiste Lacroix, directeur de Territoria, autre pilote de la FABCO.
Dans son champ d’action, la réhabilitation des bâtiments abandonnés ou vétustes pour relancer l’activité et réduire la vacance commerciale mais aussi le soutien aux entrepreneurs. D’une part, les espaces rénovés pourront accueillir des activités artisanales, culturelles ou sociales, augmentant ainsi l’intérêt des habitants et des touristes. D’autre part, grâce à des loyers adaptés, FABCO a pour objectif de favoriser l’installation de nouveaux commerces et la consolidation des entreprises existantes. En ciblant les centralités, elle doit par ailleurs participer à la réhabilitation des friches tout en renforçant l’offre locale afin de limiter l’étalement urbain. En dynamisant les centres-villes et en structurant l’économie locale, FABCO ambitionne de contribuer à la transition écologique et sociale du territoire. La relance économique devrait générer des retombées directes comme des créations d’emplois et un renforcement du commerce de proximité. À cela s’ajoute une potentielle augmentation des recettes fiscales. À l’heure des budgets contraints, c’est un atout non négligeable.
Si la présidence de la structure sera assurée par Christine Cheze-Dho, conseillère communautaire et municipale de Bourges, représentant Bourges Plus au conseil d’administration, la gestion opérationnelle sera confiée à l’équipe de la SEM Territoria. Cette collaboration public-privé repose sur une synergie financière. Par exemple, la Communauté d’agglomération Bourges Plus a investi 1 million d’euros, tandis que la Banque des Territoires et d’autres partenaires complètent l’enveloppe.
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