La Cie La Mue/tte, basée en Moselle, était invitée par le Théâtre Charbon afin d’inaugurer le Festival avec son spectacle « Battre encore » pour deux représentations en ce jeudi 28 novembre. Spectacle visuel et sonore d’une qualité exceptionnelle vivement applaudi par le public.
Par Bernard Thinat.
Thierry Falvisaner, Directeur artistique du théâtre Charbon et chargé de la programmation du Festival, a rappelé fort justement en introduction lors de la représentation de l’après-midi réservée aux scolaires, que le Festival était subventionné avec de l’argent public, ce qui permettait d’offrir un tarif accessible à toutes et à tous. Il est fort utile de le rappeler régulièrement.
Battre encore – Photo Virginie Meigné
Spectacle métaphorique s’il en est, « Battre encore », où est annoncé un ogre qui veut s’emparer des plus belles jeunes filles au cours d’un bal comme dans un conte, dénonce avec force, les violences faites aux femmes, les viols en temps de guerre, les sociétés patriarcales. On se réjouira d’une telle pièce présentée aux lycéens et lycéennes quand des forces néo-conservatrices qui siègent dans l’actuel gouvernement veulent invisibiliser les femmes en réduisant l’éducation sexuelle à l’école à presque rien.
Rideaux de tulle, cloison ajourée, drap transparent, couleurs noires et rouges s’entremêlant, ombres apparaissant et disparaissant, papillon virevoltant symbolisant la liberté, musique d’Amérique du Sud, violoncelle égrenant ses notes, tout n’est que métaphores, des petites filles à la naissance symbolisées par de minuscules marionnettes jusqu’à la danse de la mort, l’ogre, le tyran devenu marionnette géante.
L’histoire s’inspire du meurtre en 1960, de trois jeunes filles par le dictateur Trujillo qui régna sur la République dominicaine durant 30 années.
Les trois artistes de “Battre encore” – Photo B.T.
Présence lors de l’ouverture du festival de William Chancerelle, adjoint à la Culture de la ville d’Orléans, qui a accordé ce commentaire à Magcentre :
« Thierry Falvisaner mène depuis plusieurs années un vrai travail de fond à la Source pour essayer de poser des questions de société à travers ses propres créations ou d’autres compagnies invitées. Ce festival s’est rapidement inscrit dans le paysage orléanais, c’est un rendez-vous très attendu parce qu’il propose des pièces et des temps de réflexion autour des grandes questions qui agitent notre monde, questions des migrations évidemment, des questions de sport. (…)
C’est un travail à la fois sociétal, pédagogique, culturel, et nécessaire dans un temps où des jeunes sont confrontés à des actualités difficiles à comprendre. On en a eu un très bel exemple aujourd’hui. »
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