Pour le scrutin de mars 2026 toute la gauche (PS, PC, LFI, Génération.s) affichera son unité et son ambition de faire chuter Serge Grouard de son piédestal après plus de 20 ans de règne. Une victoire du Nouveau Front Populaire semble possible surtout si le RN favorise une triangulaire au second tour.
Par Jean-Jacques Talpin.
Quelques semaines après l’écologiste Jean-Philippe Grand et l’association OSE (Orléans Solidaire et Écologique), c’est cette fois au tour de la gauche « classique » de se lancer dans la bataille municipale. Certes le scrutin est encore lointain – mars 2026 – mais la gauche unie autour de ses deux chefs de file – Baptiste Chapuis pour le PS et le député Génération.s Emmanuel Duplessis – (tous deux conseillers municipaux d’opposition) ont lancé ce 29 novembre le collectif « Maintenant Orléans ! ». Avec le renfort de LFI et du Parti communiste, ce collectif veut mettre fin à « un quart de siècle d’une politique de droite étouffante » tout en refusant « les outrances et les dérives d’un maire en fin de règne avec la succession des projets abandonnés, la stigmatisation de certains quartiers, la discrimination de certaines populations, le mépris des familles, des cyclistes ou encore des personnes âgées, l’inaction face au changement climatique ». Même si Valentin Pelé, animateur de LFI à Orléans explique qu’il « n’est pas question de s’ouvrir aux macronistes, au centre, au Modem ou à Horizons », les autres composantes insistent sur « l’ouverture de cette liste ». « Nous sommes ouverts à tous ceux qui veulent changer cette ville, insiste Baptiste Chapuis, à la société civile, aux non encartés, aux associations, syndicats… ».
Quelle tête de liste ?
Même si le scrutin est encore lointain, le collectif (maintenant-orleans.fr) veut lancer sa campagne sur le terrain dès le début de 2025 avec une grande enquête pour faire remonter des revendications et des propositions. Des groupes de travail thématiques et par quartiers seront ensuite constitués afin d’élaborer un programme pour la fin de l’année et de constituer une liste début 2026. Se posera alors la question de la tête de liste. A priori celle-ci ne devrait pas échapper au socialiste Baptiste Chapuis. À moins que l’association OSE se rapproche du collectif pour élaborer une liste et un projet commun. Mais quid alors du leadership entre Jean-Philippe Grand et Baptiste Chapuis ? Rappelons qu’au dernier scrutin de 2020, M. Grand avait devancé le socialiste de près de 7 points. Tout cela dépendra aussi du calendrier national avec de probables législatives anticipées à l’été et à l’automne, voire comme le souhaite LFI d’une présidentielle. Et d’ici là le NFP tiendra-t-il encore la route avec la volonté émancipatrice de certains socialistes peu rassurés par l’activisme de LFI ? « Cela n’aura pas de conséquences sur le terrain, clament en chœur les représentants de cette gauche. C’est un scrutin municipal, l’union de la gauche a fait ses preuves en 2021, aux régionales mais aussi aux dernières législatives avec l’élection d’Emmanuel Duplessy ».
Le RN en maître du jeu ?
Contrairement à 2021 la gauche ne veut pas partir au combat en outsider mais en favori. « Nous allons l’emporter, insistent ses représentants. Avec 40% aux dernières législatives, la gauche orléanaise à vocation à diriger la ville ! ». Les chances de succès sont certes loin d’être négligeables même si Serge Grouard qui a lancé sa campagne avec vigueur depuis plusieurs semaines est loin d’être battu. Mais contrairement à 2020 où il avait dû affronter la liste de son « ami de 30 ans » Olivier Carré, il devrait être seul à porter les couleurs de la droite classique. Pourtant le RN, qui a affirmé récemment qu’il serait présent dans la bataille, peut jouer les trouble-fête en misant sur près de 20% des voix. Et dans ce cas, une triangulaire au second tour est une porte ouverte pour une victoire du NFP local. « Mais je suis convaincu que nous pouvons l’emporter même en face à Serge Grouard sans le RN », se rassure Baptiste Chapuis.
Autre incertitude : quelle sera l’attitude de certains « centristes » qui prendraient la suite de Nathalie Kerrien en 2020 (6,53% des voix au premier tour). Des individualités en mal de reconnaissance comme Yann Chaillou et Grégory Meyer d’Horizons ont lancé de premiers jalons. L’ex-députée macroniste Caroline Janvier (que certains à gauche voudraient bien récupérer) a fait de même.
Calendrier incertain
De son côté la députée du « socle commun », Stéphanie Rist, que l’on disait tentée par un « ticket » avec Serge Grouard manifesterait un intérêt moins chaud. Il est vrai que Serge Grouard, pour tenter de contrer le RN, pourrait jouer – comme le dénonce la gauche – une dérive ultra-droitière susceptible de fermer de nombreuses portes, notamment celles des électeurs modérés.
Tout cela est bien incertain tant le calendrier municipal peut être impacté par des décisions venues d’ailleurs. Dans ce cas, la gauche orléanaise ne sera pas la maîtresse des horloges…
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