Entre Loire et Beauce, forêts, jardins, nature et bâtisses en pierre, Marc Le Coultre continue de traquer le monde. Avec sa minutie habituelle et son sens du cadre, il se promène dans la peinture sans mettre en avant son précieux savoir-faire. Ses toiles, reconnaissables entre toutes, allient belle image et expression profonde, d’où leur force originale.
Un jardin. Photo BC
Par Bernard Cassat.
Il a rassemblé plus d’une cinquantaine de toiles de tous formats, une sélection de son travail depuis trois ans, depuis la dernière exposition dans ce même lieu. Elle avait pour thème la Loire, un sujet que Marc n’a pas abandonné. On retrouve des toiles inspirées par le fleuve, et aussi par les ouvrages historiques construits sur ses bords. Avec toujours la même majesté, Marc retranscrit sur la toile sa manière de voir les paysages ligériens dans lesquels il vit, le jeu des lumières et des reflets sur l’eau, les masses impressionnantes de pierres des châteaux et leurs tours aux toits pointus comme des crayons. Tableaux clairs ou sombres suivant la lumière, et peut-être aussi l’humeur, mais toujours lumineux. La végétation se dresse, masse incontournable des bosquets ou silhouettes épurées d’arbres isolés. Mais tous bien verticaux, suivant les lignes du texte des journaux que Marc colle en fond sur la toile. Cette technique qu’il pratique depuis très longtemps lui est indispensable pour structurer ses représentations, même si le journal disparaît la plupart du temps sous la peinture.
Un autre jardin. Photo BC
Et puis il y a aussi les jardins, que Marc affectionne particulièrement. Petits ou plus larges, avec leurs cahutes et parfois les outils du jardinier. Le découpage en damier de l’espace, selon les planches de radis ou de salades. Les haies végétales aussi, les bordures, tous les aspects du jardin sont saisis par l’œil du peintre et retranscrits sur la toile. Souvent simplifiés, jusqu’à la schématisation, parfois. Mais le vert végétal triomphe, un vert plein de jaune, chaud, tendre et luxuriant, heureux.
Alors que par ailleurs la Beauce étale ses jaunes et ses gris lumineux, surtout lorsque vient l’orage. Les grosses fermes collées sur la ligne d’horizon rendent très graphiques ces paysages infinis et sans forme, sans limites. Même dans des formats modestes, Marc sait rendre cette vastitude prenante. En variant les matières étalées, il nous emmène vraiment dans sa vision du monde.
Et dans ses autres thèmes de prédilection, les bateaux en Bretagne, le magnifique calvaire de Guimiliau ou des détails de végétation, avec des mises en pages travaillées et des constructions graphiques fortes.
Tout cela sans se presser et sans contrainte, au fil du temps, comme il a intitulé cette exposition en vieux peintre sage. Il n’a plus rien à démontrer, juste à montrer son travail et son plaisir de capter avec de l’acrylique sur des toiles plates la beauté visuelle du monde dans toute son étendue, tout son relief. Prenant et apaisant.
Exposition Au fil du temps :
Domaine de la Trésorerie – 14, rue des moines
Du 30 novembre au 8 décembre 2024
Week-ends de 10h30 à 19h ; semaine de 14h à 19h
Plus d’infos autrement sur Magcentre :
Orléans vu d’en O, par Didier Depoorter