La seconde vie électro du vidéaste Nicolas Témieau

Berruyer de naissance mais Orléanais d’adoption, Nicolas Témieau est ce que l’on appelle un artiste multi-facette. À la fois graphiste, vidéaste et plasticien, il décline maintenant sa passion pour la musique électro et sort son premier EP « Repeat please » sous le pseudo Orange Pression. Rencontre avec ce trentenaire titulaire d’un DNSEP (Diplôme National Supérieur d’Expression plastique).

Nicolas Témieau, un plasticien aux platines. Crédit photo Anthony Kwan Chung

 

Comment arrives-tu à gérer, à canaliser toutes ces compétences, ce côté multicarte qui te caractérise ?

Depuis 2015, je suis entrepreneur salarié associé (ESA) dans la coopérative d’activité et d’emploi Artefacts, une coopérative qui répond aux critères de la loi Hamon sur l’économie sociale et solidaire de 2014. Elle accompagne des artistes comme moi, comme une société de portage de projet. En mutualisant les compétences et le matériel avec d’autres artistes, cela me permet de répondre à des demandes plus larges et variées. Ce système nous sort d’un certain isolement.


Comment en es-tu venu à la musique électro ?

Je mène ce projet à côté de mon statut d’ESA. Dans ma jeunesse, j’ai fréquenté, pendant une douzaine d’années l’école de musique de Bourges, ce qui m’a donné des bases. Le confinement de la crise Covid a réveillé et boosté ma créativité musicale. J’ai acheté plusieurs synthés et ai commencé à « bricoler » durant les week-ends, et de fil en aiguille de manière quasi quotidienne. Je commence à publier mes compositions sur les réseaux sociaux en 2022 et j’ai des retours positifs. En août 2023, l’association Runout Groove me sollicite pour faire ma première apparition publique. Mes synthés sortent pour la première fois de ma chambre !


Sortir un EP (album de 4 à 6 titres maxi) est donc un prolongement logique de ton projet, mais cela a un coût ?

C’est certain, mais dans mon cas, je m’en sors bien car j’enregistre tout moi-même, chez moi, et gère la com’. Je ne paie que pour le mixage et le mastering parce que je ne sais pas faire (entre 150 et 250 euros en ce qui me concerne). Ensuite, je ne diffuse ma musique qu’en dématérialisée, ce qui est beaucoup moins onéreux que de sortir des vinyles ou des CD. Il faut compter entre 2 500 et 5 000 euros pour 1 000 exemplaires. Ce n’est pas à l’ordre du jour pour l’instant.


Quelles démarches dois-tu faire pour être diffusé sur les différentes plateformes ?

Pour un investissement de 60 à 80 euros par an, un artiste peut déposer ses titres de façon illimitée en termes de sortie sur toutes les plateformes d’écoute. Un agrégateur vérifie d’abord que ta musique n’est pas du plagiat et te donne ensuite un numéro de diffusion unique. Cet agrégateur fait aussi les comptes et calcule les revenus liés au stream sachant qu’il faut environ 2 millions d’écoutes pour gagner 1 000 euros. Orange pression a dû me rapporter 5 centimes d’euros pour l’instant !


Si le nom Orange Pression fait référence à ta grosse barbe rousse et au côté « montée en pression » de tes morceaux et de ta personnalité, qu’en est-il de ta musique ?

Elle peut être classée entre la future house et l’indie dance avec un goût pour le vintage et les sonorités des années 80/90 que les synthés analogiques permettent de faire redécouvrir. J’aime offrir une montée en puissance aux spectateurs de mes sets. Ça commence de manière onirique et à la fin, c’est la bagarre !

Je branche mes synthés entre eux. Je joue avec les ondes pour créer des sonorités intéressantes. J’utilise des contrôleurs (déclencheur de son ou d’autres paramètres) mais pas l’ombre d’un ordinateur, ce qui force à la créativité. C’est moi qui vais choisir les effets de montée ou de drop (changement de rythme plus ou moins brutal).


Tu as récemment joué à l’Astrolabe et clôturé l’Orléans bière festival, mais la suite de l’histoire pour Orange Pression, c’est quoi ?

C’est jouer plus et jouer ailleurs. À Tours par exemple où la musique électro est très présente. Le fait d’avoir une autre activité dans l’audiovisuel me permet de me donner du temps. J’aimerais trouver un équilibre entre la scène, la musique et mon activité de vidéaste. Au niveau des compositions, je suis plutôt prolifique et je me verrais bien sortir un 10 titres fin 2025, sans me mettre la pression !

Propos recueillis par Olivier Joriot

 

Orange Pression « Repeat please » est disponible sur toutes les plateformes musicales notamment sur Spotify.

Instagram de l’artiste


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Commentaires

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  1. Tiens? Je ne connaissais pas cette activité secondaire Nicolas ? Et merci pour tes vidéos et ta gentillesse. J’ai manqué ce moment, mais j’irai la prochaine fois.
    Bravo !

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