Dans le cadre du Festival des Solidarités, le groupe local Oxfam Orléans organise au MOBE une projection-débat ce mardi 26 novembre à 19h30. Le film Aya y sera diffusé. Réalisé par Simon Coulibaly Gillard, ce film illustre le drame subit par des ivoiriens, habitant une presqu’île et confrontés à la montée de l’océan. Elise Naccarato, responsable du pôle Inégalités Climatiques à Oxfam France, animera ensuite le débat. L’accès est gratuit pour tous et sans réservation.
Par Jeanne Beaudoin
Aya, c’est l’histoire d’une jeune fille qui grandit auprès de sa mère sur l’île de Lahou, en Côte d’Ivoire. Tout bascule lorsqu’à cause de la montée des eaux, sa maison et son île risquent d’être submergées. Les autorités ont déjà déplacé dans les années 70 les institutions, les commerces les plus importants et une grande partie de la population, soit 100 000 personnes, vers un autre emplacement : la ville de Grand Lahou. Il reste dans le village de Lahou quelques personnes qui veulent rester sur l’île, c’est le cas d’Aya. Mais cela devient très compliqué car les eaux font de plus en plus de dégâts.
A partir de cette histoire et de cet exemple, le groupe Oxfam veut sensibiliser au fait que de nombreux endroits dans le monde, dont toute la côte ouest-africaine, sont actuellement menacés par la montée des eaux. 80% des économies des pays du golfe de Guinée dépendent de la bande côtière, alors que ce golfe risque d’être submergé. Les populations qui y vivent sont particulièrement vulnérables et exposées. Elles sont destinées à devenir des déplacées climatiques. Ce film est ainsi représentatif de tous les villages côtiers menacés par la montée des eaux. De nombreuses îles du Pacifique et de nombreux autres endroits du monde sont également de plus en plus menacés par ce phénomène.
Le groupe local Oxfam Orléans tente de sensibiliser un maximum de personnes à ce sujet
Afin d’obtenir plus d’informations, nous avons reçu Patrick Jolivat, responsable local d’Oxfam Orléans. Oxfam France est divisé en groupes locaux, Orléans est le seul groupe local de la région Centre-Val de Loire actuellement, même s’il est question d’en ouvrir un à Tours dans les années à venir. Les principales activités du groupe local d’Orléans, au-delà des conférences et des ciné-débats, sont des plaidoyers citoyens auprès des élus locaux et des députés sur des sujets comme la lutte contre les inégalités, l’adaptation au changement climatique, les budgets pour l’égalité Femmes – Hommes dans les communes et les collectivités ainsi que le relai des rapports d’Oxfam. Mais d’après Patrick Jolivat, “notre plaidoyer auprès des élus locaux trouvent plus ou moins de succès, bien entendu, puisque nous ne sommes pas dans une ville très favorable” à la lutte contre les inégalités climatiques.
L’objectif de cette projection est ainsi de sensibiliser un maximum de personnes aux enjeux des inégalités climatiques. “Le Ciné-Débat ne va pas changer la face du monde, mais on espère sensibiliser au moins quelques personnes localement qui ne connaissent pas le sujet. Sensibiliser le public, ça fait parti de la lutte contre le climatoscepticisme” affirme Patrick Jolivat. Le groupe Oxfam est partenaire d’un certains nombres de films, dont le film Aya, car ce sont des sujets d’actualités “qu’on essaie de répandre en les diffusant nationalement“.
Une projection directement liée à la COP 29 de Bakou
Cette projection est en plein cœur du thème du Festival de Solidarité de cette année, “Environnement et Droits des peuples”. Ce sujet est d’autant plus actuel qu’a lieu en ce moment la COP 29 de Bakou. Lors du débat, Elise Naccarato reviendra sur la mobilisation d’Oxfam pour la justice climatique. “On cherche à sensibiliser le public à cette problématique qui n’est pas forcément connue chez nous. Ce sont des informations que nous n’avons pas forcément, mais qui posent aussi le problème des relations Nord – Sud, et en particulier du financement des pays riches envers les pays pauvres pour lutter contre le réchauffement climatique, ce qu’on appelle perte et dommage. C’est ce qui se discute actuellement à la Cop 29. Ce financement est très difficile à obtenir, beaucoup de pays freinent des deux pieds. Il peut y avoir une prise de conscience de la part des citoyens, mais ce n’est pas suffisant, il faut aussi que les pays agissent, ou que les citoyens aient suffisamment de force pour obliger leur gouvernement à agir”, argumente Patrick Jolivat.
Dans son communiqué, Oxfam rappelle : “Les 10% les plus riches sont responsables de plus de la moitié des émissions de CO2 mondiales. Or, les changements climatiques affectent en priorité les plus pauvres qui émettent quant à eux moins de 10% des émissions“. Cependant, de récentes enquêtes et sondages ont montré que les climatosceptiques sont de plus en plus nombreux, même les travaux du GIEC sont remis en cause. “Je pense que c’est parce que ça dérange trop, parce que ces travaux sont trop pessimistes. On a l’impression de sa battre contre des forces insurmontables“, reprend Patrick Jolivat. D’autant que Donald Trump va bientôt retrouver la Maison Blanche, les agences pour l’environnement seront privées de crédit, les Etats-Unis vont à nouveau sortir des accords de Paris et les forages de puis gaziers et pétroliers vont être ré-autoriser. Rien de bien réjouissant pour la lutte contre les inégalités climatiques.
“Aya”
Ciné-débat
Mardi 26 novembre 19 H 30 -22 H 30
Mobe 6 Rue Marcel Proust, 45000 Orléans
Oxfam Orléans
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