Urgence Palestine Orléans organise un weekend solidaire au profit de Palmed, ONG médicale franco-palestinienne. Au programme, un repas solidaire et deux conférences gratuites auront lieu le samedi 23, l’une présentée par le docteur Bouchakour, l’autre par le collectif Tsedek. Avant une braderie solidaire prévue le lendemain au complexe de l’Étuvée. Retour sur la mobilisation à Orléans.
Par Jeanne Beaudoin.
Nous avons rencontré le collectif Urgence Palestine Orléans pour nous éclairer sur leurs actions plus d’un an après le début des bombardements israéliens. Actuellement, à Gaza, la situation ne cesse d’empirer. Alors que la Cour Pénale Internationale vient de lancer un mandat d’arrêt contre Nétanyahou pour crime de guerre contre l’humanité. L’objectif de Nétanyahou serait, d’après Urgence Palestine Orléans, le « Grand Israël » et donc l’expulsion des Palestiniens de leur terre natale, à savoir la Cisjordanie et Gaza, par tous les moyens : « Ils font ça dans une indifférence totale, notamment du gouvernement français qui est très hésitant à condamner ce génocide alors que 143 nations de l’ONU l’ont pourtant déjà condamné. Les États-Unis viennent d’opposer leur véto à un cessez-le-feu à Gaza. Il y a une protection de l’Occident ayant un passé colonial vis-à-vis d’une puissance coloniale qu’est Israël ».
Donald Trump vient d’être réélu, cela pourrait-il changer la donne pour le conflit israélo-palestinien ?
Urgence Palestine Orléans : Trump va les laisser faire, il soutient à fond l’extrême droite israélienne. Le problème pour Trump, ça va être le coût financier. C’est là-dessus qu’il va se baser. Après je n’ai aucun espoir, que ce soit Trump ou un autre. On voit que c’est Biden qui donne les armes actuellement. Il y a des bombes qui sont livrées, qui détruisent les Gazaouis, ils ont envoyé des bombes hachoirs, on ne peut même plus reconnaître les corps. C’est Biden qui a fait ça. L’idée qu’il serait un pacifiste est une grosse rigolade. D’où la nécessité de mobiliser les citoyens.
Et cela fait un an que vous avez démarré une mobilisation sur Orléans…
Urgence Palestine Orléans est un mouvement qui s’est créé tout récemment. Après le 7 octobre, tout le monde a condamné les crimes de guerre du Hamas mais on a senti que la riposte israélienne allait être terrible. Que ça n’allait pas être une guerre de dix ou trente jours. On a commencé spontanément à manifester, suite au début du génocide. Nos manifestations ont été interdites au début à Orléans, avec trois interdictions successives. Mais on a gagné le 28 octobre 2023, alors on a organisé notre première manifestation ! Beaucoup de personnes sont descendues dans la rue. Pour permettre à notre mouvement de durer dans le temps, on a adhéré à un collectif national : Urgence Palestine. Et depuis mai 2024, on est une antenne locale orléanaise.
« Un noyau solide veut continuer de manifester »
Y a-t-il des spécificités dans la mobilisation orléanaise ?
Au début, tous les mouvements syndicats étaient avec nous mais ils ont tous abandonné petit à petit les manifestations. Nous, on a décidé de continuer, tous les samedis on remettait ça. Il y a à chaque manifestation entre 120 et 130 personnes, on a répondu à la demande d’une population qui avait envie de se mobiliser, dont beaucoup sortaient pour la première fois dans la rue. Dans nos manifestations, souvent on part à 15 h le samedi de la place de Gaulle, on s’arrête à la place du Martroi, on fait des mises en scènes, puis on se disperse place d’Arc. On reste dans ce secteur-là car il nous a été alloué par les pouvoirs publics, on a toujours maintenu un cadre légal, toutes nos manifestations se passent tranquillement. Ce n’est pas du tout le contexte parisien.
Quelle suite donner à la mobilisation ?
Nous allons poursuivre les manifs chaque premier samedi du mois. La prochaine sera donc le 7 décembre et je n’aurais jamais pensé avoir des gens mobilisés sur plus d’un an. C’est la première fois qu’on a un noyau assez solide qui veut continuer de manifester. Les gens veulent continuer de lutter parce qu’ils considèrent que c’est une injustice. L’UNICEF, l’ONU, Amnesty International ne cessent de le dénoncer, mais il y a un silence. Pire que ça, dans les médias dominants, il est dit qu’Israël a le droit de se défendre, alors que le droit est le droit, il ne peut pas être à géométrie variable.
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