La Journée du souvenir trans s’est tenue pour la deuxième fois à Orléans

La Journée du souvenir trans (TDoR), organisée chaque 20 novembre depuis 25 ans, commémore les victimes de la transphobie. Cette année, 350 meurtres transphobes ont été reportés dans le monde, soit une des années les plus meurtrières depuis 2008. Pour la deuxième fois à Orléans, un rassemblement à l’initiative de l’Organisation de Solidarité Trans (OST) a réuni une centaine de personnes.

L'OST organise de rassemblement du TDoR pour la journée du souvenir Trans. Par Jeanne Beaudoin.
Banderole réalisée par l’OST. Photo Jeanne Beaudoin.


Par Jeanne Beaudoin.


L’OST d’Orléans nous a reçus pour expliciter leurs revendications et objectifs


Quel message vouliez-vous faire passer lors de ce rassemblement ? 

Ce que nous voulons vraiment faire comprendre, c’est que nous ne nous amusons pas à recenser les décès pour dire “regardez on souffre”. Ces morts reflètent des problèmes systémiques qui touchent particulièrement les personnes trans, montrant qu’on est une population vulnérable. Les statistiques montrent un chevauchement d’oppression. Par exemple, 94% des victimes sont des femmes trans et 93% sont des personnes racisées. D’autant que les chiffres annoncés sont bien souvent en dessous de la réalité car ils ne prennent pas en considération toutes les personnes décédées de transphobie indirecte.


Depuis l’organisation du TDoR l’année dernière, avez-vous constaté des prises de consciences ? Ou des effets concrets ?

Je ne crois pas. C’est avant tout un moment pour sensibiliser les gens à ce qu’est la transphobie. Cela revendique simplement le fait qu’on nous laisse vivre, il n’y a pas de répercussions immédiates et locales, c’est surtout une démarche de sensibilisation. Cependant, le TDoR de l’année dernière nous avait permis d’avoir une grande visibilité.

L’Organisation Solidaire Trans s’est récemment installée à Orléans


Comment est née l’OST et quels sont ses objectifs ? 

L’association a été montée en novembre 2023, des personnes de l’OST de Tours étaient venues au 108, ça a donné envie aux gens d’Orléans de faire une section. On est une antenne de l’association de Tours qui possède aujourd’hui une vingtaine de membres à Orléans. Notre premier évènement, c’était le TDoR 2023, qui était d’ailleurs aussi le premier TDoR d’Orléans. Notre asso fait de l’auto-support et de la lutte, comme l’organisation d’évènements conviviaux avec la communauté trans, des moments où on se retrouve en mixité choisie. Notre activité principale, ce sont les permanences au Planning Familial une fois par mois. Sinon, l’asso est très orientée lutte politique pour faire avancer nos droits, ou du moins empêcher de les faire reculer. 


Est-ce que vous participez à d’autres évènements le reste de l’année ? 

On avait participé au 25 novembre, au 8 mars, et on recommence cette année. Ça va de pair, comme le sujet des violences sexistes et sexuelles touche aussi beaucoup les personnes trans, il faut que les luttes convergent. Parallèlement, plusieurs associations ont appelé à participer au TDoR : le Planning Familial, Collectif Féministe 45, le GAGL, la Maison des Ados… On a réussi à se positionner dans l’inter-orga de gauche à Orléans, même si on est une structure assez jeune. Les relations sont assez bonnes avec tout le monde.

Extrait du discours de l’OST d’Orléans lors du rassemblement pour le TDoR :

« Ces dernières années, les droits des femmes et des personnes LGBTQIA+ sont particulièrement menacés. Nous avons peur, parce que tous les jours nous entendons des horreurs et des désinformations sur nos identités, des mensonges qui nous diabolisent et nous déshumanisent. On nous prête des intentions néfastes, et on nous tourne en ridicule. Nous avons peur parce que tous les jours, nous voyons passés des messages de haines et des menaces des réactionnaires, des messages d’angoisse, de détresse. Nous avons peur parce que tous les ans nous comptons les nôtres qui ne sont plus parmi nous. Nos luttes sont plus que légitimes, elles sont pour nous une question de vie ou de mort. Nous ne voulons plus voir s’allonger la liste des noms, de celles et ceux qu’on a perdus. Nous continuerons de lutter et de nous souvenir à la fois pour celle-ux qui nous ont quitté, mais aussi pour nous, pour nos amis et nos adelphes. Nous ne voulons plus compter nos morts, mais nous ne nous arrêterons pas de le faire. »


Plus d’info autrement : 

La lutte contre les violences faites aux femmes continue dans la région ! 

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