Dans le Loiret comme dans tous les départements, les élus sont vent debout contre les propositions d’économies que le gouvernement veut leur imposer. Ils viendront le dire à partir de ce mardi 19 novembre au 106ᵉ congrès des maires à Paris.
Par Jean-Jacques Talpin.
Ce mercredi, Michel Barnier est attendu comme un messie au congrès des maires qui se tient à Paris et qui ouvre ses portes ce mardi 19 novembre. Il viendra en effet annoncer à quelle sauce financière les communes et les autres collectivités territoriales seront mangées. Dans sa quête d’économies chiffrées à 60 milliards d’euros, Michel Barnier veut imposer une diète de 5 à 10 milliards – selon différents chiffrages – aux collectivités. La semaine dernière le Premier ministre a pourtant indiqué au congrès des départements que la note serait moins salée avec un rabotage « sensible » des efforts demandés. N’empêche ! Les associations départementales de maires sont montées au créneau pour dénoncer ce « scandale ». « Nous refusons ces ponctions budgétaires, s’enflamme Jean-Jacques Malet, président LR de l’association des maires et premier magistrat de Bellegarde. L’État est déloyal en voulant faire porter le chapeau de sa mauvaise gestion aux collectivités ».
Les investissements vont « trinquer »
Certes l’association – porte-voix des 325 maires du Loiret – ne va pas descendre dans la rue pour porter ses revendications : « Nous ne sommes pas des brailleurs, tempère M. Malet, mais avant tout une force de propositions ». L’association espère néanmoins que son courroux, ajouté à celui des départements et des régions, parviendra jusqu’aux portes de Matignon. Les élus mettent surtout en avant les effets pervers de ces économies forcées : baisse des investissements, remise en cause des services publics de proximité, freinage des actions en faveur de la transition écologique. Et de rappeler que « depuis 30 ans la dette des collectivités a légèrement baissé, passant de 9,2% à 8,9% du PIB ». Certes les dépenses et les effectifs du personnel ont fortement augmenté, mais « d’abord pour absorber les transferts de compétences décidés par l’État ».
Les normes contre une usine à Bellegarde !
Les associations de maires veulent avant avancer des propositions : redonner de l’autonomie fiscale aux collectivités, respect de leur liberté (« tout ce qui peut être fait localement doit être traité localement »), relance de la décentralisation et surtout élagage des normes « qui entraînent des coûts considérables pour les collectivités ». Et Jean-Jacques Malet de citer l’exemple de sa ville de Bellegarde où un industriel allemand projette de créer une usine avec la création de 200 emplois. « Avec les normes actuelles, il fallait deux ans pour instruire ce dossier. Grâce aux efforts de la préfète, nous avons ramené ce délai à un an sans quoi nous pouvions craindre pour cette implantation », se réjouit-il.
Les impôts bien sûr !
Si l’État impose ses économies, les collectivités n’auront d’autres choix que de réaliser des coupes budgétaires tout en agissant sur leur seul levier fiscal : les taux de la taxe foncière qui souvent ont déjà été revus à la hausse ces dernières années. « Mais des économies de gestion, on en fait constamment, insiste le président de l’association, que l’État avec ses dépenses surdimensionnées le fasse aussi ! ». La hausse des impôts fonciers semble donc inéluctable. Tout comme la création d’un nouvel impôt, similaire à la défunte taxe d’habitation. Une mesure qui ne réjouit pas les maires soucieux des difficultés de leurs habitants. Les maires attendront donc la bonne parole ce mercredi. Tout en sachant bien que ces nouvelles mesures devront passer sous les fourches caudines du prochain 49.3…
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