Magcentre poursuit l’exploration des légumes méconnus d’ici ou d’ailleurs que produisent producteurs et maraîchers du Centre-Val de Loire : après la sucrine du Berry et l’aronia, voici la christophine. Cette cucurbitacée des îles tropicales pousse près d’Orléans, Au Jardin du Bonheur, l’exploitation maraîchère bio de Julien Ricci.
Installé depuis 6 ans sur sa ferme maraichère à Saint-Jean-de-Braye (Loiret), Julien Ricci cultive des légumes bio dont la méconnue christophine. Photo Estelle Boutheloup.
Par Estelle Boutheloup.
Chouchou, chayotte, xuxu, mirliton, choko… autant de noms pour un seul et même légume : la christophine (Christophe Colomb l’aurait rapportée de l’une de ses explorations). Peu connue dans notre région, cette cousine des courges, courgettes et autres cucurbitacées a trouvé sa place sur l’exploitation de Julien Ricci, maraîcher Au Jardin du Bonheur à Saint-Jean-de-Braye, près d’Orléans. Grosse baie en forme de poire, vert clair à peau lisse boursouflée, cette potagère est bien connue des ultra-marins : « On la trouve beaucoup dans les reliefs humides de La Réunion, Madagascar, Guadeloupe, Martinique… », énumère Julien. « Moi, ce sont des copains réunionnais qui me l’ont fait connaître. Beaucoup en font pousser dans leur jardin ». Une diversification toute trouvée !
Lui, c’est sur sa ferme, derrière les tunnels de salades, poireaux, choux, potirons… qu’il les cultive. Mais pas n’importe comment, acclimatation oblige. « Le plant se développe sous abri pour éviter froid, gel, excès d’humidité et pourriture. Et la culture est conduite, elle, à l’extérieur ». Mais pas à même le sol, comme les courgettes ou les citrouilles, non, Julien les fait grimper à l’air libre sur un support voûté. Et la récolte bat son plein depuis octobre. « Ça pousse tout seul ! » Ainsi jusqu’aux premières gelées. Succédant à la saison de la courgette, ce légume d’automne prolonge un peu l’été. Plus ferme, avec un goût de pomme de terre un peu sucrée, la christophine se cuisine aussi simplement que sa cousine : crue, râpée en salade avec vinaigrette, cuite refroidie ou chaude en gratin, poêlée, farcie, fricassées…
Si les pieds des christophines sont plantés sous tunnel, à l’abri du froid et de l’humidité, les tiges, elles, se développent à l’extérieur et de façon prolifique. Photo Estelle Boutheloup.
Du bio pas cher et des bons plans
Reste maintenant à conquérir les clients. Pas une mince affaire… « En général, les gens ne connaissent pas la christophine et ils ont du mal à s’aventurer sur les légumes d’hiver. Car ici, ils viennent essentiellement pour les cueillettes d’été. À cette époque, ils prennent leurs légumes en grandes surfaces en même temps que leurs achats de Noël », déplore Julien. Aussi, dans cette même logique de diversification, le producteur vient de se lancer dans le chanvre bien-être pour les tisanes : vendue en fleur brute, mélangée avec de la réglisse, de l’aubier de tilleul, du sureau et de la matricaire, un anti-stress à prendre en début d’après-midi ou le soir avant le coucher : « 25g de chanvre pour 40g de tisane ».
Installé depuis 6 ans sur 3,5 ha, grâce à l’aide de la commune de Saint-Jean-de-Braye qui a sélectionné son projet et l’a aidé en finançant notamment un forage, Julien est ravi de pouvoir proposer « du bio pas cher : 1,30 € la salade, 2€ le kilo de carottes, 1,50€ le kilo de courges longue de Nice… » Sans oublier les bons plans réguliers sur des produits soldés ou encore un velouté offert dès 30€ d’achats. « L’idée c’est d’inciter les consommateurs à consommer des produits sains ». Ainsi du champ à la boutique, en cueillettes ou en rayons, l’offre est riche au fil des saisons : fraises, tomates, aubergines, poivrons, concombres, épinards, salades, patates douces, choux, pommes de terre nouvelles… mais aussi jus, miels, vins, bières, ratatouilles… et christophines. De quoi doper vos explorations culinaires.
Rubrique parrainée par CODIFRANCE
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