Avec « Western », à la Halle aux grains de Blois, le train a sifflé trois fois !

La toute jeune Compagnie « la Trotteuse » installée à Lignières dans le 41, a osé adapter le film culte aux quatre oscars, sorti sur les écrans en 1952, « le train sifflera trois fois ». Création théâtrale et musicale qui a enchanté le public blésois avant une prochaine programmation à l’Hectare de Vendôme.

« Western »,

voilà un spectacle qui s’intègre magnifiquement dans l’hémicycle de la HAG blésoise ! Une estrade sur la scène, un piano devant, sur les côtés deux bancs où s’assoient une dizaine d’amateurs et amatrices blésoises, qui interviendront ponctuellement au cours du spectacle. Sur les gradins, trois chanteuses de gospel feront retentir leurs voix magnifiques au moment de la messe.

Nicolas Ducloux, le pianiste à gauche, Aurélien Labruyère au centre et Mélanie Le Moine, metteuse en scène à droite. – Photo B.T.

Mélanie Le Moine, metteuse en scène, explique que lorsque la Compagnie vend un spectacle, elle préconise aussi un moment de médiation avec le public, la Halle aux Grains ayant proposé un groupe d’une dizaine de volontaires qui auront travaillé avec un chorégraphe sur la gestion de l’espace…

Un pianiste donc, Nicolas Ducloux, créateur des musiques originales du spectacle, et deux artistes, Mélanie Le Moine et Aurélien Labruyère racontent l’histoire, en suivant assez fidèlement le film, avec moults bagarres mimées, une énergie débordante, en incarnant un nombre incroyable de personnages : Will Kane le sheriff, sa jeune mariée Amy, et les autres, tous les autres…

Le final, seul moment du spectacle et du film où les revolvers sont sortis et crachent leurs mitrailles, est sans doute l’unique instant de dramaturgie de la pièce, où le mime est absent, seuls les deux acteur et actrice racontent l’affrontement entre les quatre bandits d’une part, et le sheriff aidé de son épouse de l’autre.

Une dizaine d’amateurs, 3 chanteuses de gospel et les 3 artistes – Photo B.T.

Si le film est considéré avec raison comme une charge contre le maccartisme puisque les habitants de la petite ville sont trop couards pour venir en aide au sheriff laissé seul face à l’adversaire, la pièce fait référence avec l’actualité américaine et française à deux ou trois reprises, avec justesse.

Pourquoi « Western » ?

Les deux co-directeur-directrice de la Compagnie ont cherché « une référence évidente pour tout le monde, et le western est venu assez naturellement parce que cela évoque l’enfance, la famille, explique Mélanie Le Moine. Si le titre « Western » est très connu, l’histoire ne l’est pas forcément, reconnaît-elle, d’autant plus que c’est un héros qui tremble, qui a peur, il n’y a pas de cow-boys, il y a très peu de fusillades, et tout l’intérêt du film repose sur le temps réel, c’est ce qui nous est apparu intéressant d’un point de vue dramaturgique, ajoute-t-elle »

La musique originale est écrite par Nicolas Ducloux, co-directeur de la Compagnie, à partir de la mélodie devenue un tube musical qu’on entend tout au début du spectacle (et du film), autour du mot « abandon » qu’on retrouve dans presque toutes les chansons.

Une relation étroite entre une scène labellisée et une Compagnie professionnelle locale, qu’on ne peut que saluer !

Le Train sifflera trois fois
(titre originel : High Noon) –
Film de Fred Zinnemann (1952)

Le sheriff Kane (Gary Cooper) se marie avec une jeune Quaker (Grace Kelly). La cérémonie étant tout juste terminée, on apprend qu’un dangereux bandit arrive par le train de midi pile pour régler son compte au shériff.

Fuir ou affronter l’individu ? Tel est le dilemme offert à Kane, d’autant plus que trois malfrats attendent le bandit à la gare afin de l’aider à tuer le sheriff. La communauté villageoise refusant toute aide à Kane, ce dernier affrontera seul les 4 individus (enfin avec l’aide de sa chérie, évidemment, qui en exécutera un elle-même).

Au final, le couple quitte le village, Kane jetant son étoile de sheriff à terre avec un mépris absolu devant la lâcheté des hommes. Métaphore du maccartisme, dans un pays où rares furent celles et ceux qui résistèrent à l’inquisition.

Le film est connu entre autres, par la chanson dont la musique revient en boucle « Do not forsake me, Oh my darling » ainsi que par la présence de Lee Van Cleef, dans un rôle muet, et dont c’est le 1er film. Enfin, pour l’anecdote, le train siffle 4 fois dans le film lorsqu’il pointe à l’horizon, à midi pile !

Prochaine représentation de Western :

Le mardi 10 décembre à l’Hectare de Vendôme

(Scène conventionnée – Centre National de la marionnette)

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