Les éditions bordelaises et Hervé Chopin aiment les beaux livres, et la France d’antan. Racontés en cartes postales par des auteurs bien implantés dans leur secteur, Orléans, Tours et le Berry sont aussi nostalgiques que passionnants.
Par Jean-Luc Bouland.
Fondée en 1994, la maison d’édition Hervé Chopin, installée à Bordeaux, affirme trente ans après sa réputation d’ouvrages de qualité en développant notamment sa collection “Images d’antan” à côté des ouvrages art et culture. Ainsi, parmi 150 publications sur la France d’antan, elle s’est attardée en Centre-Val de Loire en proposant déjà deux ouvrages sur Tours et Orléans, et un troisième plus récent sur le Berry. À chaque fois, s’appuyant sur des collections rares et insolites, faisant appel à des auteurs bien implantés, elle nous offre des grands formats de plus de 100 pages à moins de 30€ qui devraient aisément arriver dans de nombreuses bibliothécaires d’amateurs.
Orléans d’antan – Conçu par Grégory Legrand, ancien collaborateur de La République du Centre, qui signe ici son premier ouvrage, Orléans d’antan, propose une iconographie de 300 cartes postales réunie par Muguette Rigaud pour nous offrir une vue commentée d’Orléans à la Belle Époque, quand, au début du XXe siècle, la ville se modernisait, accueillait le chemin de fer et les voyageurs qui découvraient ses richesses patrimoniales. « Qui se souvient d’elle en 1900, au temps où l’on pouvait croiser le cireur sur la place du Martroi, les charcutiers itinérants ou encore les chiens ambulanciers sur la place Gambetta ? ». L’ouvrage s’articule autour de quatre parties géographiques : le centre historique, Saint-Marceau, les Mails puis les Faubourgs. Et une dernière partie relate le quotidien et l’art de vivre des Orléanais au début des années 1900. Et le tout est complété par une bibliographie précisant les sources de l’auteur, ouvrages de références bien connus.
Tours d’antan – Journaliste passionné par sa ville, signataire d’articles réguliers pour la NR, le magazine de la Touraine, aujourd’hui correspondant de La Croix, Xavier Renard était tout indiqué pour signer cet ouvrage qui nous emmène aussi dans la Belle Époque vécue à Tours. Là aussi, s’appuyant sur une iconographie de 500 cartes postales concoctée par Patrice Martin et Lionel Houis, il nous offre en une centaine de pages une visite aussi nostalgique qu’enrichissante de « la belle endormie » elle aussi réveillée par l’arrivée du chemin de fer à la Belle Époque. En six chapitres, on se promènera au centre-ville, dans le vieux Tours, en bords de Loire au sud et dans quelques villes voisines, sans oublier la vie quotidienne des habitants, à peine perturbée par l’essor industriel et l’arrivée des Parisiens. « Le tournant historique de la ville est surtout marqué par le percement de la Tranchée. Pour la première fois, un axe routier s’avance frontalement vers le fleuve. Car la Loire contribue fortement à la richesse de la ville. Ainsi, la cité prospère, les quartiers de la vieille ville restent bourgeois et le niveau de vie augmente ».
À chaque fois, ces ouvrages sont accessibles à tous, comme l’est le Berry d’antan, riche lui de 160 pages, signé Patrick Martinat, reporter au Berry républicain et correspondant du Monde depuis 25 ans sur la région. Déjà auteur de plusieurs ouvrages, dont une biographie en 1994, sur Alain Fournier, il n’en est pas à son coup d’essai, s’appuyant pour l’occasion sur une iconographie de 400 cartes postales provenant de nombreuses collections privées réunies par la société numismatique et cartophile du Berry.
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