Créées en 2005 à Vendôme, les Promenades photographiques ont connu leur dernière saison à Blois lors de l’été 2024. Un arrêt qui interpelle sur l’avenir de telles manifestations culturelles d’envergure internationale.
2024 : exposition à la Maison de la BD de Blois.
Par Jean-Luc Bouland.
« Nous sommes fiers du travail accompli depuis 20 ans avec l’ensemble des équipes tant administratives que techniques, salariés et bénévoles. Merci à tous les partenaires qui nous ont accompagnés depuis 2005. Aujourd’hui une page se tourne ». L’information est tombée, brutalement, dans les boites aux lettres des rédactions. Après 20 années d’existence, de promotion et de valorisation de la pratique et de l’art photographique au niveau national et international, les Promenades photographiques s’arrêtent, dans le respect de tous. Pourquoi ? Pour des raisons financières, essentiellement, comme souvent.
Des difficultés financières
« La ville de Blois, Agglopolys et le Pays des châteaux ont tenté de sauver les promenades photographiques en permettant la migration vers Blois en 2023 et en soutenant l’association jusqu’au bout », explique Frédéric Pasco-Werlé, le président de l’association, mais cela n’a pu suffire. Quittant Vendôme après 18 années d’existence et de belles réussites, Les Promenades photographiques n’ont pas résisté à la baisse de subventions publiques et privées, « dans un contexte de restrictions générales et une politique nationale inattentive à la culture et particulièrement dans le domaine des arts plastiques et visuels ».
Les mots sont durs, mais réalistes. Car les Promenades photographiques, ce n’était pas seulement des expositions tout l’été, pendant deux mois, en Vendômois puis en Blésois. C’était toute une programmation d’approche de l’art photographique qui attirait des milliers de visiteurs, et pas seulement locaux, mais nationaux, voire internationaux, avec la participation par exemple d’élèves photographes venant de Belgique.
Créées voilà 20 ans par Odile Andrieu, les Promenades Photographique étaient le premier et unique festival photographique de cette envergure en région Centre-Val de Loire. Proposant pendant deux mois en différents lieux, des dizaines d’expositions, des stages et des débats ou rencontres et séances de dédicaces, elles avaient trouvé leurs places aux côtés d’autres manifestations prestigieuses comme Arles, en été, ou Perpignan, en septembre. « Elles ont proposé au public d’accéder à cet art, ont accueilli des photographes de talents, plus d’un millier, un public passionné, fidèle », certes, mais aussi « permis de réunir des jeunes auteurs sortant d’écoles internationales de photographies autour de deux programmes uniques : le Campus (180 participants) et le prix Mark Gosset (340 participants -32 lauréats) ».
Continuer autrement
A Blois, en 2024, les Promenades photographiques ont envahi les quais…
« Ce qui a creusé le déficit, qui nous oblige à prononcer la liquidation judiciaire, c’est plus le festival de l’été que les animations périphériques. nous avons choisi cette solution, au vu des finances, dans l’intérêt des salariés ». Les Promenades photographiques employaient un poste et demi toute l’année, et de nombreux vacataires, à côté de bénévoles, pendant le festival. Prononcer cette fermeture, c’est aussi résilier le bail des locaux permanents installés dans le centre de Blois dans les anciens locaux du Capitole, etc. Mais est-ce pour autant la fin totale de l’aventure ?
Frédéric Pasco reste optimiste. « Les expositions et activités proposées pendant les Rendez-vous de l’histoire, à Blois, ou les partenariats avec des galeries, comme celle de Marseille, fonctionnaient bien. Ce serait dommage de s’arrêter là, tant l’investissement fut grand, et les intervenants nombreux ».
Certes. Cela laisse des traces, autant chez les jeunes qui ont découvert la photographie par ce biais, que chez ceux qui en furent à l’origine, qui se sont battu depuis le début, à l’image d’Odile Andrieu et de ses premiers soutiens. Après vingt années d’existence, les Promenades photographiques ont peut-être, tout simplement, besoin de bouger, de devenir itinérantes, aidées en cela par quelques carnets d’adresses précieusement conservés, sans pour autant perdre leurs racines loir-et-chériennes. Si elles arrivent au bout du chemin, elles ne sont pas pour autant dans une impasse.
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