Magcentre est allé à la rencontre de ces personnes qui, bénévoles ou professionnelles, dans l’ombre ou sur le devant de la scène, mettent leur talent au service de la culture musicale. Pour la faire connaitre, la développer et la diffuser à tous publics.
Aujourd’hui : Jean-Yves Clément, pianiste, musicologue, philosophe, écrivain, éditeur.
Jean-Yves Clément aux Lisztomanias. Photo Pierre Belsoeur
Par Anne-Cécile Chapuis.
Les Lisztomanias de Châteauroux viennent de se terminer, le festival de Nohant se prépare… Derrière ces manifestations de renom, une personne est aux commandes depuis des décennies : Jean-Yves Clément. C’est un personnage public de grande envergure, mais la rencontre, simple et directe, dévoile un musicien pluriel, passionné et engagé, amoureux des notes et des mots.
Un parcours en multiples dimensions
Né à Bourges, résidant aujourd’hui à Châteauroux, Jean-Yves Clément a démarré par des études de philosophie, musique et musicologie et sa biographie est impressionnante. « Je fais du tout terrain », explique-t-il. Critique musical, il s’exprime largement sur les ondes, en particulier sur France Musique avec la célèbre Tribune des critiques de disques du dimanche après-midi.
Musicologue reconnu, il présente des concerts, propose des conférences, anime des rencontres musicales. Il écrit régulièrement des chroniques ou analyses musicales (dans Diapason entre autres), et est un éditeur reconnu. Directeur artistique aux éditions du Cherche midi jusqu’en 2012, il a fondé sa propre maison d’édition en 2013 « Le Passeur Éditeur ». On lui doit des inédits d’Alain Fournier, comme Colombe Blanchet, son deuxième roman inachevé, suite imaginaire du Grand Meaulnes.
Poète et écrivain, il a à son actif plusieurs recueils de poèmes ainsi que des biographies ou réflexions sur les musiciens ou philosophes qui lui tiennent à cœur : Nietzsche, Chopin, Liszt.
Passeur de musique et musicien avant tout
Jean-Yves Clément y tient. S’il sait « parler musique », ce qu’il fait largement en tant que critique musical ou éditeur, il est tout d’abord pianiste, et c’est important pour les contacts nombreux qu’il peut avoir avec les interprètes de haut niveau qu’il invite à Châteauroux ou à Nohant. « Nous parlons le même langage », souligne-t-il.
Il est directeur musical des Rencontres internationales Frédéric Chopin depuis 1995, devenues Festival de Nohant en 2010. En 2002, il fonde les Lisztomanias, s’ingéniant à créer « non pas une suite de concerts, mais un festival vivant et original, comme l’était Liszt ». Tout est parti d’une lettre que Liszt avait adressée à George Sand en 1844. « Si au mois d’août vous étiez à Nohant, nous pourrions réaliser notre ancien projet de festival à Châteauroux ». Jean-Yves Clément a concrétisé ce projet qui perdure encore 180 ans plus tard.
Une actualité en mouvement
Les activités de Jean-Yves Clément se poursuivent avec passion voire frénésie. L’on pourrait citer ses engagements dans les jurys de concours ou prix littéraires, en France et à l’étranger, son engagement dans le grand projet « Bourges 2028 », mais aussi sa prochaine parution d’aphorismes « Le condottiere ». « La vie n’est qu’un projet », lâche-t-il à la fin de la rencontre, entre deux concerts des Lisztomanias 2024. Des projets qu’il sait initier, conduire et valoriser autour d’un musicien, d’un territoire, d’un paysage comme ce « Berry romantique » et ses « véritables coups de cœur pour George Sand, Liszt et Chopin » qu’il porte au plus haut niveau de la notoriété.
Et bien sûr, rendez-vous est pris pour le prochain festival de Nohant en juin prochain, comme pour les Lisztomanias 2025.
Un ouvrage de Jean-Yves Clément paru en 2021.
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