Vendredi 25 octobre, à la salle de l’Institut, le pianiste Pierre-Laurent Aimard et son élève virtuose, Lorenzo Soulès, ont ouvert la seizième édition du Concours international de piano d’Orléans devant une salle comble qui n’a pas ménagé ses rappels.
Par Jean-Dominique Burtin.
Les candidats invités à l’écoute commune
Rencontre du monde économique et de la culture. Ce vendredi, pas un des candidats n’a voulu manquer le rendez-vous avec l’un des plus grands pianistes de notre temps et l’un des grands lauréats du concours de piano. Faisant suite à une superbe et conviviale réception en l’Hôtel Groslot, organisée par la ville et la Fondation Orcom, essentiel partenaire du festival, Isabella Vasilotta a accueilli les candidats, remercié son équipe, les bénévoles, les techniciens du son et de l’image, la présidence d’Eric Denut, et permis à tout un chacun de percer les secrets du concours. « La musique est l’architecture du temps », déclara-t-elle, notamment en invitant à découvrir le répertoire si audacieux et parfois tourbillonnant des XXe et XXIe siècles.
À l’essence même de l’œuvre
Révélation. Des épigraphes antiques, pour piano à quatre mains, de Claude Debussy, Pierre-Laurent Aimard et Lorenzo Soulès nous offrent des pages d’un souffle en toute communion, la douce danse d’un dialogue empli de profondeur et de clarté où s’égrènent des couleurs furtives, des rythmes à la magie audacieuse et délicieusement ciselée, subtilement alambiquée. Un son parfois inattendu, en osmose et révélateur de l’écriture en son parfum originel.
Magique et audacieuse présence
Forge sonore des graves, tension, magma roulant et éblouissements sont ensuite offerts par Lorenzo Soulès dans l’interprétation de « Sonate », d’Yves Chauris, compositeur qui ne résiste pas à monter sur scène pour chaleureusement remercier son interprète. Vient ensuite « To an utterance », de Rebecca Saunders, œuvre qu’interprète un Pierre-Laurent Aimard ganté du coude au bout des doigts tant l’œuvre requiert la performance défiant toute fragilité. Et la musique est bel et bien là. D’une gravité sculpturale avec des fulgurances en strates haletantes. Ovation à l’issue.
Une musique à respirer le souffle court
Et puis voici encore « En blanc et noir », pour deux pianos, de Claude Debussy. Tout est ici offert d’une même âme, d’un même souffle attentif, si précieux et en harmonie si rare. Ici, place à une musique à vivre entre les notes, à une évocation intime, indicible et émouvante de l’éther. À respirer le souffle court. À l’Institut, tous deux se livrent en osmose avec une fraîcheur de feu. Voici deux pianos sur scène, deux navires fendant à cœur empli de joie une partition océane. Et puis voici surtout, au fil de l’œuvre, Pierre-Laurent Aimard, vibration musicale en soi, magistral interprète qui révèle de manière inouïe la nudité de l’émotion sans nom.
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