Le covid avait cassé l’élan des courses hors stades. Les pelotons s’étoffent de nouveau. La suppression du certificat médical a libéré les envies. Et l’Ekiden 36 s’apprête à profiter de l’effet PPS.
Le maire, Gil Avérous (en bleu), n’a jamais manqué une édition. Le ministre de la Jeunesse et des Sports sera également au départ. Photo PB
Par Pierre Belsoeur.
Il s’appelle PPS (pour Parcours de Prévention Santé) et c’est une révolution. Auparavant, si vous étiez un coureur du dimanche et que vous participiez à une seule compétition sur route, ou à un trail, dans l’année, il vous fallait fournir à l’organisateur un certificat médical. Non seulement ça renchérissait le prix de votre course, mais surtout allez donc trouver un médecin pour cette seule occasion lorsque vous n’avez pas de médecin référent. Le temps n’est plus où la mère de famille, à la fin de sa consultation récupérait, auprès du médecin… de famille lui aussi, des certificats médicaux pour les différentes activités pratiquées par sa marmaille.
Désormais il faut arracher le rendez-vous et, si le praticien est un poil pointilleux, enchaîner avec un passage chez le cardiologue. Une sage décision probablement, mais qui décale d’autant votre espoir d’exploit sportif. À Châteauroux, il faut un minimum six mois d’attente pour obtenir un rendez-vous si vous ne souffrez pas d’affection grave !
Miracle au milieu du désert
L’Ekiden 36, marathon populaire par équipe de six relayeurs qui rassemble chaque année en novembre, depuis 2008, du champion interrégional au coureur marcheur nonchalant, va pouvoir dresser une statue au PPS. Depuis cette année, le Parcours Prévention Santé permet au candidat coureur de s’auto qualifier. En répondant à un questionnaire santé, il obtient un certificat valable trois mois pour pratiquer la course à pied en compétition. Désormais c’est le coureur qui assume le risque d’un pépin de santé, pas l’organisateur. Ce qui n’empêche évidemment pas ce dernier de prendre toutes les dispositions (médecin sur place, secouristes, ambulance) pour faire face à tout accident de santé sur son épreuve.
Le système mis en place par la Fédération Française d’Athlétisme depuis l’été a un effet spectaculaire. Pas seulement dans l’Indre, mais en particulier dans l’Indre, désert médical le plus célèbre de la région Centre-Val de Loire. L’Ekiden 36, rassemblement majeur de la course à pied dans le département, quatrième marathon en relais de France (après Paris, Grenoble et Albi) vise de nouveau la barre des 400 équipes au départ le 10 novembre, une barre franchie une seule fois en 2018 lors de la dixième édition.
Bandas, déguisements et logistique
Le Covid avait stoppé une année d’Ekiden et la course était repartie avec moins de 300 équipes. Au point que les organisateurs, (un noyau dur d’une vingtaine de personnes, entouré de 120 bénévoles le jour de l’épreuve) s’étaient interrogés sur la date de péremption de leur formule.
Les bandas sont arrivées pour le dixième anniversaire, et ne sont jamais reparties. Photo PB
Et puis en innovant, année après année, l’Ekiden 36 est devenu le moment de communion incontournable, pour les clubs sportifs, les équipes d’entreprises, les administrations… mais aussi les familles. Des Berrichons de l’autre bout de la France rappliquent pour concourir avec les frères, enfants… et cousins à la mode de Bretagne. Les bandas, mobilisées pour le dixième anniversaire, ne sont jamais reparties et animent aussi le repas d’après-course. La logistique a progressé et des équipes de coureurs, regroupées sous la bannière d’un club, d’une entreprise ou d’une association, ont désormais chacune leur tente sur le parcours, club house temporaire pour regrouper les sacs, le matériel et servir de point de rassemblement pour encourager les relayeurs.
L’Europe au rendez-vous
L’Ekiden 36 sera cette année l’étape française d’une initiative rassemblant des villes d’Allemagne, de Suède, de Pologne et donc Châteauroux afin de réunir les jeunes pour une pratique sportive, mais aussi pour réfléchir à l’idée européenne. Les Castelroussins se sont rendus en août à Falun, en septembre à Grudziądz, en octobre à Gütersloh et la boucle sera bouclée le 10 novembre lorsque les quatre équipes de jeunes se retrouveront pour courir dans le centre de Châteauroux. Au fait, vous savez comment on dit Parcours Prévention Santé en suédois ?
Il y a encore des places
Pour participer à l’Ekiden, il faut réunir une équipe de six personnes qui parcourront : 5 – 10 – 5 – 10 – 5 et 7,195 km sur un parcours de 5 km tracé au cœur de Châteauroux, avec des passages de relais sous abri. La participation est de 66€ par équipe (soit 11€ par coureur) et chaque coureur doit être titulaire d’un PPS de moins de trois mois.
Les inscriptions se font en ligne sur le site klikego.com. Toutes les informations sur Ekiden36.fr
Plus d’infos autrement sur Magcentre :
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