La Société Archéologique et Historique de l’Orléanais (SAHO) a récemment mis en lumière Armand-Thomas Hue de Miromesnil, personnage méconnu bien que son nom soit associé à une station de métro parisienne. Haut fonctionnaire sous Louis XV et Louis XVI, il avait des attaches fortes à Mardié, dans le Loiret, où il est né. Une conférence de Jacques Thomas et Julien Niger a permis de redécouvrir son parcours.
Armand Thomas Hue de Miromesnil, par Jean-Antoine Houdon 1777 (image wiki).
Par Anne-Cécile Chapuis.
L’association « De Mardiacus à Mardié » a consacré une exposition à son sujet en 2023, et son vice-président Jacques Thomas, historien et auteur des recherches, a fait partager aux participants à la conférence le fruit de ses travaux, au moyen de panneaux renseignant sur l’histoire, la généalogie, les fonctions du sieur de Miromesnil (1723-1796).
Un personnage attachant
Julien Niger est intarissable sur les méandres de l’histoire de Miromesnil. Né au château de Latingy dans la demeure appartenant à sa famille depuis le XVe siècle, il a tout juste 22 ans quand il commence une carrière de magistrat à la cour de Louis XV. Écarté du pouvoir et exilé à Orléans ou en Normandie entre 1771 et 1774, il est rappelé par Louis XVI qui le nomme garde des sceaux. Il s’investit dans les affaires de l’état comme dans l’avènement de nombreux textes et lois. Homme de goût, il s’intéresse à la culture et développe une grande proximité avec les gens du peuple et, après une période de prison sous la Révolution, finira pauvre et incompris. « Sans doute n’avait-il pas l’étoffe d’un grand homme d’État (peut-être n’était-il pas assez dur ou cynique pour cela), mais il fut grand serviteur de l’État, travailleur infatigable, homme de négociation et de compromis, dans le bon sens du terme, au service du roi et de ses convictions » écrit Jacques Thomas qui lui aussi le connait bien.
Des liens forts avec le Loiret
Miromesnil a habité à Orléans, rue de la Chaude Tuile, proche du Faubourg Saint Vincent. Il crée des amitiés avec Thomas-Aignan Desfriches et Daniel Jousse. On le voit aussi à Malesherbes, mais ses attaches se situent à Mardié, avec le château de famille à Latingy. Son frère Nicolas héritera du château qui restera chez les Miromesnil jusqu’à sa vente en 1790 à une famille qui, de mère en filles, l’occupe toujours.
Une notoriété discrète
De son vivant Miromesnil a été célébré à Mardié où des messes lui sont dédiées, ou à Orléans, pavoisé lors de sa venue. Sa mémoire est entretenue avec des bustes qui le représentent et qu’on peut admirer dans les musées d’Orléans, Montpellier, Londres ou New-York.
Et il figure parmi les 200 personnalités répertoriées dans « la route des illustres du Loiret », ce listing réalisé par l’office du tourisme du Loiret.
Les deuxièmes vendredis de la SAHO
Hervé Finous, président de la SAHO et Julien Niger. Photo ACC
La SAHO, présidée par Hervé Finous, est toujours en première ligne de ces « découvertes » qui permettent l’approche de l’Orléanais par son histoire et ses personnages. Les conférences ont lieu chaque deuxième vendredi du mois, 18h, salle des Thèses rue Pothier. Les deux prochaines séances auront pour thème : « Les prisonniers de guerre de la région d’Orléans : une captivité particulière ? » par Evelyne Gayme le 8 novembre puis « Construire une histoire d’Orléans. L’exemple des travaux universitaires sur le XVIIIe siècle » par Gaël Rideau le 13 décembre. D’intéressantes communications en perspectives.
Pour en savoir plus :
www.ville-mardie.fr/sports-culture-et-loisirs/vie-associative/mardiacus
Pour aller plus loin dans Magcentre :
L’action de la Société Archéologique et Historique de l’Orléanais