La deuxième session de l’Assemblée générale des évêques a démarré à Rome le 2 octobre 2024 et se terminera le 27 octobre 2024. Ce « synode sur la gouvernance de l’Église » réunit 386 membres dont 96 évêques, 53 femmes et 41 laïcs. Au cours d’une cérémonie pénitentielle le Pape François vient de jouer un bien mauvais tour aux catholiques pratiquants.
Par Jean-Paul Briand.
« Il y a des péchés si flatteurs que, si je les confessais, j’en commettrais un autre d’orgueil. » Antoine de Rivarol
Les sept péchés capitaux de Bosch
Jusqu’à présent, citées par Thomas d’Aquin au XIIe siècle et énumérées par le Pape Grégoire (540-604), il ne figurait dans la religion chrétienne que sept fautes capitales évoquées dans un célèbre tableau du peintre flamand, Jérôme Bosch (1450-1516) :
- L’orgueil (superbia), le roi des péchés, celui qui est la source des six autres, est représenté par une femme qui s’admire dans un miroir.
- La colère (ira) : deux hommes se battent et ont renversé une table.
- L’envie (invidia) : des chiens veulent le même os et un individu part avec un sac sous le regard envieux des autres.
- L’avarice (avaricia) : des hommes essaient de se voler mutuellement leurs bourses.
- La gourmandise (gula) avec un personnage pansu qui mange voracement alors qu’un enfant à ses côtés attend.
- La paresse (acedia). Sur le tableau de Bosch c’est l’acédie, l’ancêtre de la paresse, qui est symbolisée. C’est une maladie spirituelle, une sorte de dépression avec repli sur soi, mélancolie et indifférence.
- La luxure (luxuria) où deux couples sont dépeints de manière lascive.
Les sept nouveaux péchés capitaux
Les travaux du synode, durant ce mois d’octobre 2024, ont été précédés par une célébration pénitentielle présidée par le Pape François dans la basilique Saint-Pierre de Rome. Le souverain pontife a décidé d’allonger le catalogue des péchés capitaux pour lesquels l’Eglise et ses fidèles doivent demander pardon. Dans un fourre-tout peu explicite mais au gout du jour, le Pape ajoute sept nouveaux péchés capitaux dont l’interprétation risque d’être bien difficile pour les « pauvres pécheurs ». À confesse, sans des explications claires et approfondies, ce sera bien compliqué avec désormais en plus :
- Le péché contre la paix.
- Le péché d’abus.
- Le péché contre les femmes, la famille et la jeunesse.
- Le péché contre la pauvreté.
- Le péché contre la création, les peuples autochtones et les migrants.
- Le péché de la doctrine utilisée pour blesser.
- Le péché contre la synodalité.
Une pensée un tantinet blasphématoire
Mais pourquoi sept péchés ? La liste aurait pu être bien plus longue. La raison est sans doute que le nombre premier « sept » a une remarquable symbolique, tout particulièrement dans la Bible. Le Saint-Père a peut-être été inspiré par les 7 nains, les 7 notes de musique, les 7 jours de la semaine, les 7 couleurs de l’arc-en-ciel ou encore a-t-il pensé aux 7 collines de Rome ou de Jérusalem ?
Ce serait irrespectueux voire un tantinet blasphématoire d’imaginer que le Pape François, passionné de football et fervent supporter du club argentin San Lorenzo de Almagro, ait voulu rendre secrètement hommage aux grands joueurs qui ont porté ce fameux numéro : George Best, Raúl, Andriy Shevchenko, Éric Cantona, Antoine Griezmann, Cristiano Ronaldo, Garrincha et David Beckham…
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