Le château du Rondon à Olivet, aux histoires multiples et successives, accueillait l’association ARPO ce jeudi 10 octobre pour une visite privée. Une occasion de pénétrer dans l’intimité d’une demeure historique dont les destinées ont suivi l’actualité du XVIIIe siècle à nos jours.
Le château du Rondon, rue Général de Gaulle à Olivet (45) face nord. Photo AC Chapuis
Par Anne-Cécile Chapuis.
Il est majestueux, paisible et équilibré et les promeneurs en connaissent bien la façade nord qui leur fait face lorsqu’ils empruntent les chemins piétonniers des bords du Loiret. Passer devant le château en longeant la balustrade qui le borde, profiter d’une vue sur le jardin, admirer l’édifice en fond de tableau et imaginer sa vie intérieure, c’est un peu entrer dans le décor du « Château de ma mère » film d’Yves Robert adapté du roman de Marcel Pagnol.
Une partie du parc qui donne sur le Loiret. Photo ACC
L’histoire débute au XVIe siècle et comporte des zones d’ombre. On sait que Catherine de Médicis s’y était installée, qu’il a appartenu au sieur Boilève en 1650 et que deux ailes furent ajoutées en 1856 par Bonnichon. Louis-Auguste Pilté-Grenet, propriétaire en 1804, installe 12 bustes sur les façades en provenance de son château de Richelieu ainsi que les deux grilles et balustrade que l’on peut encore admirer aujourd’hui. Les bustes ont été descellés et placés au château de Chamerolles. Pendant la Première Guerre mondiale, les Anglais résidèrent dans l’orangerie et en 1940, ce furent les Allemands qui l’occupèrent.
Une présence dans l’histoire contemporaine
Sa renommée tient peut-être à son utilisation au début du XXe siècle en tant que maison de repos pour les artistes. Ainsi Jean Nohain, Mary Marquet, Raymond Souplex ou Pierre Richard fréquentèrent-ils les lieux, côtoyant alors la population olivétaine qui s’en souvient encore. Une période de grandes gelées en 1990 a occasionné de graves dégâts, et le château fut alors racheté par le Département du Loiret. C’est l’époque de la guerre fratricide au Rwanda. Des enfants y furent alors accueillis, encadrés par des personnels du CHRO, avec un objectif de retour dans leur pays d’origine dès que possible.
La table est mise pour les hôtes d’aujourd’hui. Photo ACC
Aujourd’hui, le propriétaire Olivier Prades a fait d’importants travaux de restauration et il a ouvert quatre chambres d’hôtes de grand standing, avec vue sur parc et décoration de très bon goût.
La dynamique de l’ARPO
Quelques membres de l’ARPO lors de la visite au Rondon, dont Jacky Plotu président (4e à partir de la G.) Photo ACC
L’association présidée par Jacky Plotu organise de temps en temps de telles visites, comme celle au moulin de La Mothe, les moulins de Saint Pryvé, la Questonnière… Les membres ont chacun leur spécialité et communiquent leurs recherches sous forme de conférences ou publications. Un bulletin est régulièrement édité et diffusé aux adhérents ou mis en vente lors des manifestations. Les sujets sont très diversifiés et vont des chroniques journalières aux articles de fond toujours très documentés, en passant par la généalogie ou paléographie. Les adhérents se réunissent chaque semaine pour mener à bien ces travaux, construire les dossiers ou répondre à des demandes qui émanent de la mairie d’Olivet comme de particuliers à la recherche de leur histoire. Un prochain ouvrage devrait évoquer les gares à bateaux, petits édifices si typiques des bords du Loiret.
L’ARPO fait revivre le passé d’Olivet, lève le voile sur un patrimoine commun et redonne sens aux traces laissées par l’histoire, la grande ou la plus modeste, comme celle des commerçants olivétains. Une belle mission à poursuivre !
Pour aller plus loin dans Magcentre :
Rwanda : que sont devenus les orphelins du Rondon (Loiret) et leur chauffeur soupçonné du pire ?