Un magnifique concert a eu lieu ce jeudi 26 septembre à l’église Saint Marceau d’Orléans. Une collaboration entre différents ensembles venus de Tours et de Sicile ont permis d’entendre des pièces baroques rarement interprétées, pour chœur, orchestre et solistes sous la direction de François Bazola. Un moment d’exception.
Musiciens et choristes venus de Tours ou de Palerme se sont unis pour un très beau concert “entre Italie et France” Photo AC Chapuis
Par Anne-Cécile Chapuis.
Cinq ensembles ont collaboré à ce projet. Pour l’Italie, on peut saluer la présence de membres de l’Orchestra Barocca Siciliana et du conservatoire Scarlatti de Palerme. Côté France, l’ensemble Consonance s’est allié au chœur Omnes voces et au conservatoire Francis Poulenc de Tours. Cette rencontre donne lieu à un superbe concert où la tradition musicale franco-italienne montre ses richesses et où l’époque baroque signe un foisonnement de productions qui restent encore à découvrir.
Un très bel ensemble pour une très belle musique. Photo ACC
Un programme original de musiques inédites
Le concert démarre avec « Regina Caeli » de Paolo Lorenzani (1640-1713). D’emblée la musique est là. Le chœur dialogue avec la soliste, tout en nuances et attaques en douceur. C’est ensuite « Filiae Jerusalem » de Bonaventura Rubino (1600-1668) où les trois solistes montrent leur maitrise de l’ornementation soutenus par un continuo solide et élégant.
La découverte vient avec une des « Stances chrétiennes » (Sur la solitude) de Claude Oudot (16..-1696). Ce compositeur français oublié et méconnu offre une pièce magnifique interprétée par des solistes aussi performants qu’émouvants, notamment dans des grandes phrases qui emplissent l’église « Que ce supplice est effroyable » ou « Dans son silence, il vous entend » Les spectateurs retiennent leur souffle avant d’être ravis par les ritournelles instrumentales très dansées.
Place ensuite à Marc-Antoine Charpentier (1643-1704) avec ses belles « Litanies » et « Assumpta est Maria » pièce écrite par le compositeur deux jours avant sa mort, enchainée avec « Domine salvum fac regem ». Le chœur est à l’honneur et tient parfaitement la route dans un dialogue avec les instruments et solistes. De belles couleurs vocales, un engagement tout en finesse, des nuances subtiles donnent tout le caractère à des œuvres très consonantes pour l’oreille et pleines de contrastes, comme celui entre le Sanctus, joyeux et dansé, et l’Agnus Dei, plus dramatique, qui démarre par un grand solo d’orgue positif.
Une musique communicative
Les violons baroques, avec leur archet véloce, sans mentonnière ni barre d’épaule, alliés aux flûtes ou hautbois baroques à la sonorité chaude, confèrent à l’ensemble une musicalité qui enchante le spectateur.
Un projet mené de main de maestro par François Bazola. photo ACC
La direction précise, efficace et élégante de François Bazola engendre une grande unité entre tous les interprètes associés dans une même voix, celle de la musique, pleine d’élans, de connivence et de sourires partagés.
Tous les effets et affeti de la musique baroque ont été mis à l’honneur, et la rencontre entre Palerme et Tours est une réussite, dont les Orléanais ont pu les être témoins convaincus. Et enchantés, comme en témoignent les longs applaudissements qui ont ponctué le concert.
Pour en savoir plus :
www.ensembleconsonance.com
Pour aller plus loin dans Magcentre :
Ils dynamisent la musique à Tours # 9 : François Bazola