Crise agricole et réponse de l’État, gens du voyage et loi engrillagement étaient au menu d’une rencontre avec la presse organisée par le préfet Xavier Pelletier le 27 septembre dernier.
Par Jean-Luc Vezon.
« L’agriculture fait partie de l’écosystème économique, le Loir-et-Cher est un département rural. Nous en avons besoin et mes services (DDT) agissent pour répondre aux attentes des agriculteurs », embraye un Xavier Pelletier qui se proclame plus que jamais mobilisé pour accompagner la profession dans le département de l’ancien ministre de l’Agriculture Marc Fesneau. Lancée après les manifestations du printemps dernier, la convention agricole départementale est au cœur de l’action. Plusieurs dossiers avancent, c’est le cas des Assises de l’eau qui ont réuni l’ensemble des partenaires et vont se concrétiser par des expérimentations. Une foncière agricole, avec la Safer et la chambre d’agriculture, va aussi voir le jour pour aider les jeunes agriculteurs à s’installer grâce à un système de LOA.
Le préfet entend également inciter les agriculteurs à constituer des groupements de vente et les grandes surfaces à référencer les productions locales. Un sujet complexe car les centrales d’achat tirent les prix vers le bas et se préoccupent peu du made in France. « Des fraises espagnoles dans un département producteur ou des kiwis du Chili, c’est un scandale », s’est insurgé Xavier Pelletier qui a aussi rappelé qu’il avait écrit aux élus pour leur rappeler que le code de la commande publique permettait d’insérer des clauses de proximité dans les appels d’offres. Le Loir-et-Cher devrait aussi devenir expérimentateur en matière de cultures résilientes. L’INRAE et Arvalis ont donné leur accord pour travailler sur l’évolution des productions.
Xavier Pelletier a par ailleurs annoncé une mesure fiscale exceptionnelle en faveur des agriculteurs touchés par les événements climatiques de l’année 2024. Il s’agit d’un dégrèvement en matière de taxe foncière sur les propriétés non bâties (TFPB) : « Ce dégrèvement est proportionnel à l’importance des pertes subies et accordé au titre de l’année du sinistre par le directeur départemental des Finances publiques. Il se montera, a minima à 37 %, et sera appliqué sur toutes les cultures (terre, prairie, vigne et verger) ».
L’épineux problème des gens du voyage
Les occupations illégales sont un problème récurrent en Loir-et-Cher, en particulier dans la vallée du Cher. Un élu, le maire de Pruniers-en-Sologne, a notamment été molesté et menacé récemment. Xavier Pelletier souhaite un électrochoc. « Les propriétaires doivent porter plainte pour que le concours de la force publique intervienne. Quant aux atteintes aux élus, la procureure est intraitable. Les voyageurs devront aussi payer les fluides et nettoyer », a informé le préfet.
Le Schéma départemental des gens du voyage sera par ailleurs mis en conformité d’ici la fin de l’année avec l’identification d’une aire de grand passage dans la vallée du Cher et une autre au nord. La sédentarisation sera enfin recherchée. « Souvent, ça se passe très bien comme récemment à Blois avec le rassemblement Vie et Lumière (650 caravanes) avec qui il y a eu une convention mais nous serons fermes avec ceux qui ne respectent rien ». Le message est clair.
La loi Cardoux visant à limiter l’engrillagement des espaces naturels était aussi sur la table. Le préfet a écrit à tous les propriétaires pour les inviter à respecter la loi. Mais cette loi pourrait bien être censurée ou allégée par le Conseil constitutionnel qui a été saisi d’une question prioritaire de constitutionnalité. Le rendu devrait être pour fin novembre. Les opposants allèguent notamment la rétroactivité du texte et les atteintes au droit de propriété.
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