Les départements du Cher et du Loiret lancent la Méridienne à vélo, nouvel itinéraire reliant Sully-sur-Loire à Bourges à travers la Sologne. Ambitieuses les deux collectivités la rêvent en petite sœur de la Loire à Vélo, avec en ligne de mire les festivités de Bourges 2028.
Par Mael Petit.
La Loire à Vélo fait des émules. Cet itinéraire cyclotouristique, qui longe le fleuve royal sur près de 650 km, n’a jamais autant attiré de touristes ces dernières années, notamment dans le contexte post-Covid. Il répond à une nouvelle tendance : celle des vacances “vertes”, où le tourisme durable et l’activité physique accessible se rejoignent. Un modèle, qui attire de plus en plus de Français et d’étrangers en quête d’expériences alliant sport et nature, aux retombées économiques qui font saliver, et dont plusieurs départements de la région Centre-Val de Loire profitent déjà. C’est en ce sens que vient d’être lancé le projet de la Méridienne à vélo, aussi appelée V48, itinéraire qui reliera Sully-sur-Loire à Bourges, en traversant la Sologne, en grande partie sur le tracé d’une ancienne ligne de chemin de fer.
Une véloroute identifiée de longue date par le milieu associatif local, voici une dizaine d’années déjà, qui imaginait un parcours entièrement cyclable entre Paris et Montluçon, suivant l’itinéraire au plus proche de la fameuse méridienne verte. Ce tronçon permettra enfin de relier La Loire à vélo et le Canal de Berry par le Loiret pour renforcer le réseau cyclable et touristique de la région.
Ce vendredi 20 septembre, les départements du Cher et du Loiret ont donc officialisé, à travers la signature d’une convention, la future sortie de terre de ce nouveau parcours qui devrait être utilisable en 2027 si tout roule d’ici là au niveau du calendrier. « Les premiers coups de pioche devraient intervenir fin 2025 », table même Marc Gaudet, le président du Loiret qui poursuit les études de maîtrise d’œuvre suite à la fin du démantèlement de traverses et de rails présents sur certaines sections entre Sully et Bourges. Le coût des travaux, estimé à 10 millions d’euros pour le Cher et 6 millions pour le Loiret, sera financé par les collectivités locales, avec des contributions de l’Europe, de l’État, et de la région Centre-Val de Loire. La SNCF, pour sa part, précise qu’il ne s’agit pas d’une vente du foncier, mais d’un transfert de gestion et de responsabilité pour 20 ans, permettant ainsi de limiter l’impact financier sur les collectivités.
En route vers Bourges 2028
La création de cette véloroute ne se limite pas aux 90 km de voie à aménager. À l’instar de la Loire à Vélo, le Cher et le Loiret entendent exploiter pleinement le potentiel touristique et patrimonial des territoires traversés par cette véloroute V48. Ainsi, les cyclotouristes pourront, depuis le château de Sully, rejoindre des sites comme l’étang du Puits, à la frontière des deux départements, ou encore visiter le château d’Argent-sur-Sauldre et son musée des Métiers d’Antan. En poursuivant vers le sud, ils pourront prendre l’accent écossais à Aubigny-sur-Nère, avant de plonger dans le cœur du Berry en 2028 pour célébrer Bourges, future capitale européenne de la culture. Car c’est bien là une des ambitions de cette véloroute. « Évidemment que l’on pense à Bourges 2028, salive déjà le président du département du Cher Jacques Fleury. Ce sera une manière inédite de dévoiler notre département et renforcer son attractivité touristique. Nous voulons que cette véloroute soit l’illustration de notre patrimoine local et culturel ». Pour cela, une séquence artistique sera déroulée tout au long du parcours, avec des œuvres disséminées ou des aménagements mettant en avant le patrimoine qui ponctue le tracé. Une « scénarisation artistique » que le département promet régulièrement renouvelée, mettant en avant des artistes locaux. Mais avant que les élus ne voient se concrétiser leur rêve de hordes de cyclotouristes attirés par Bourges 2028, ce seront sans doute les Solognots qui profiteront des premiers kilomètres de pistes cyclables. La V48 devrait encourager la pratique du vélo à la faveur d’un parcours complètement sécurisé, sur un territoire où les départementales incitent parfois les moins raisonnables à ne pas lever le pied.
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