L’un des murs du Fonds Régional d’Art Contemporain du Centre Val de Loire accueille depuis le 20 septembre une broderie féministe géante de l’artiste autrichienne Katharina Cibulka. Une œuvre qui s’inscrit dans le cadre de son projet artistique participatif international SOLANGE.
Par Sophie Deschamps.
Katharina Cibulka avait présenté son projet orléanais SOLANGE lors de la dernière nocturne féministe du FRAC le 6 juin dernier. Précisons d’emblée que ce nom SOLANGE n’a rien à voir avec le prénom français. Il vient de l’allemand “solange” qui signifie “tant que”. Un début de phrase présent dans chaque installation de l’artiste à travers le monde entier et qui se termine toujours par “je serai féministe”.
300 propositions de maximes à Orléans
Pour cette 30e installation, Katharina a choisi la phrase suivante : « Tant que la liberté de ta fille dépendra de l’éducation de mon fils, je serai féministe ». Pour arriver à ce résultat, elle s’est inspirée des quelque trois cents propositions de slogans que les Orléanais.es ont inscrits sur des cartes distribuées par l’artiste autrichienne début juin. L’éducation étant le thème le plus évoqué sur ces cartes, Katharina s’en est donc inspirée pour rédiger la maxime exposée au FRAC, résultat de sa propre réflexion : « Quels modèles offrons-nous à nos enfants et quel est leur impact ? Au cours des dernières décennies, nous avons appris à nos filles qu’elles étaient sur un pied d’égalité avec les garçons. Nous les avons responsabilisées et encouragées à dépasser les rôles restrictifs des hommes et des femmes. Mais il est tout aussi important d’investir dans le développement du caractère des garçons. Nous devons apprendre à nos fils à reconnaître le sexisme quotidien et à aiguiser leur conscience des systèmes d’oppression ».
À noter que dans la mesure du possible l’artiste procède toujours ainsi pour chaque installation.
Une broderie géante sur un filet d’échafaudage
Pour cette féministe dont l’égalité entre les femmes et les hommes est un mantra, l’essence de son travail est de réunir et non de diviser. Ainsi, le filet d’échafaudage qui sert de structure à chaque installation évoque plutôt l’univers masculin. À l’inverse, les lettes géantes brodées au point de croix et toujours rose vif incarnent un domaine plus féminin.
Seconde installation en France
Katharina n’en est pas à sa première installation en France. En effet, elle a participé en 2022 à la première biennale féministe du FRAC à Vierzon. Le directeur de l’époque Abdelkader Damani avait alors validé son projet installé face à la gare de Vierzon et qui disait ceci : « Tant que mon anatomie déterminera mon autonomie, je serai féministe ».
L’installation de Katharina Cibulka (visible depuis l’extérieur) est à découvrir jusqu’au 4 janvier 2025 au Frac Centre-Val-de-Loire depuis le boulevard Rocheplatte.
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