Pour Charles Fournier, député écologiste et membre du Nouveau Front populaire, la situation politique du pays est le reflet d’une crise qui appelle à repolitiser la France et à redonner confiance en la démocratie. Face à ce chaos, il ne perd pas de vue ses engagements et ses priorités politiques et garde son enthousiasme d’entreprendre et de réformer.
Par Asmaa Bouamama.
En cette rentrée 2024, les projets de loi sont déjà en gestation pour le député basé à Tours. Les grands thèmes des années précédentes qui ont divisé la vie politique comme la retraite, la taxation fiscale ou la loi immigration sont des sujets sur lesquels Charles Fournier se penche particulièrement. D’ailleurs il envisage de faire des propositions de réformes, notamment pour les droits des exilés. Une réflexion mûrie après un déplacement à Calais, dans ce que certains osent encore appeler indécemment « la jungle ». Le député écologiste confesse avoir pleuré à Calais. « C’est horrible ce qu’il se passe là-bas ». Puis il évoque cette initiative « salutaire » qu’il a mise en place en 2023 lorsqu’il a transformé les locaux de sa permanence en refuge pour familles étrangères qui attendaient des logements d’urgence. Ce sont environ 2 000 enfants qui dorment dehors en France et il manquerait environ 10 000 places en hébergement d’urgence. Cela représente un peu moins de 200 000 millions d’euros, « une somme pas impossible à trouver », ponctue Charles Fournier. « En tout cas, j’envisage de faire quelque chose ».
Une sécurité sociale alimentaire
Autre sujet emblématique parmi ses engagements, un projet pour lequel une proposition de loi est déjà en place, celui de créer une sécurité sociale alimentaire afin de donner droit aux Français à l’accès à une alimentation de qualité et locale. Un système de cotisation permettrait à tous de recevoir une allocation qui aurait vocation à se procurer de meilleurs aliments auprès de producteurs partenaires. Ce projet résonne avec la forte hausse de certains produits observée ces dernières années. Mais fait aussi écho à toutes les maladies qu’on appelle « de civilisation », frappant de plus en plus de gens y compris les jeunes, et directement imputables à l’hygiène de vie et au modèle alimentaire des Français des dernières décennies. L’urgence sociale et l’engagement écologiste convergent vers cette proposition particulièrement chère à Charles Fournier, qui sera bientôt défendue dans l’hémicycle.
Parmi les autres préoccupations du député tourangeau se trouve aussi la réindustrialisation du pays. « Il y a une désindustrialisation de la France, et ça a fait monter le Rassemblement national, dit-il. Il faut relancer l’industrie du pays, la production verte comme les filières du vélo, faire baisser la production de plastique, encourager la mobilité, les énergies renouvelables ». Une dernière tirade du député sur l’urgence écologique, tout en rappelant qu’à l’horizon 2050, l’Espagne pourrait bien se transformer en désert.
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