Jusqu’à la fin du mois de septembre, le château d’Ainay-le-Vieil protégé au titre des Monuments Historiques, à quelques kilomètres de Saint-Amand-Montrond dans le département du Cher, ouvre ses portes pour des visites guidées à la croisée de l’histoire locale et de celle des rois de France.
Entrepris en 2020, les travaux de restauration du crépis du château prendront fin en 2026.
Par Alexandra Adam.
Installé sur une ancienne voie romaine qui relie le nord de la ville de Bourges à celle de Montluçon, le château d’Ainay-le-Vieil appartient à la même famille depuis 1467 ! Mais sa construction est bien plus ancienne puisque les archives mentionnent son existence dès le XIᵉ siècle.
Classé monument historique, il fait partie de la Route Jacques-Cœur et abrite un parc de près de 7 hectares, notamment composé de cinq chartreuses, reconnu comme Jardin remarquable. Depuis les années 1980, une roseraie préserve 160 variétés de roses anciennes aujourd’hui disparues dont certaines portent les noms des membres de la famille.
Autrefois propriété de Jacques Cœur
Pendant trois générations, il est transmis par les femmes grâce à des alliances prestigieuses. Raison pour laquelle Marie-Antoinette et la famille Colbert sont toujours étroitement associées à l’histoire du village. Acheté en 1435 par Jacques Cœur, l’argentier de Charles VII, puis confisqué lors de sa disgrâce, le château est racheté le 14 décembre 1467 par Charles de Chevenon, alors seigneur de Bigny.
Le corps principal du château date du XIIIᵉ siècle. Il est de forme hexagonale et compte neuf tours circulaires. « Elles ont l’avantage de faire ricocher les projectiles, d’éviter les angles morts et de faire des économies de pierres », détaille Quentin, guide de ce château berrichon, qui a la particularité de n’avoir été jamais attaqué. « Il n’a même pas été pris par les Anglais ! » renchérit-il.
La salle des archers et le logis féodal datent du XIIIᵉ siècle. Dans la salle d’apparat du roi, on ne distingue plus que la place de l’ancienne cheminée devant laquelle le seigneur accueillait autrefois ses invités prestigieux pour de somptueux banquets.
Le logis Renaissance, construit ultérieurement, date de l’époque de la Renaissance italienne.
Le logis Renaissance abrite des trésors de l’Histoire
Vers la fin du XVᵉ siècle, les châteaux-forts perdent de leur splendeur et celui d’Ainay-le-Vieil devient un château de plaisance. « C’est à cette date qu’est construit le logis Renaissance reconnaissable au mélange des styles gothique flamboyant et Renaissance italienne dont témoignent les colonnes torsadées sur la façade extérieure », analyse Quentin.
À l’intérieur, il est possible d’admirer l’acte d’achat original du château par la famille Chevenon de Bigny soigneusement préservé à l’abri des regards dans la chambre du roi. S’y trouvent aussi une partie de la collection personnelle du ministre Colbert et des objets ayant appartenu aux frères Auguste, Edouard et Alphonse.
Un cabinet de curiosité et des portraits des membres de la famille rappellent notamment l’attachement d’Aurore Dupin – devenue George Sand – que l’on peut apercevoir, posant près de sa mère et de l’un des frères Colbert, au détour d’un tableau installé dans le grand salon. Et comme il est interdit de prendre des photos dans l’enceinte du château, le mieux reste encore d’aller découvrir ces trésors de ses propres yeux !
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