Près d’Orléans, l’ancienne Première ministre est venue animer la rentrée politique de Renaissance-Loiret. Une occasion pour se positionner face à Michel Barnier et à son futur gouvernement mais aussi pour poser les premiers jalons de la future campagne municipale.
Elisabeth Borne cl Magcentre
Par Jean-Jacques Talpin.
« Nous n’avons pas à rougir de notre bilan ». L’ancienne Première ministre, désormais députée du Calvados, Élisabeth Borne, ne veut pas que son passage à Matignon soit passé par pertes et profits. Elle est donc venue le rappeler ce vendredi dans le Loiret, d’abord en visitant un atelier d’insertion à Pithiviers-le-Vieil, ensuite à Fleury-les-Aubrais pour assurer la rentrée politique du parti présidentiel. L’objectif est également d’ancrer Renaissance dans le terrain pour préparer les prochaines échéances électorales. Nicolas Bertrand, président de Renaissance-Loiret a notamment insisté sur les municipales de 2026 tout en gardant un œil sur les régionales puis la présidentielle de 2027, sans exclure évidemment des législatives anticipées à l’été ou à l’automne 2025.
Salle comble pour Madame Borne cl Magcentre
Pas de chèque en blanc à Barnier !
Élisabeth Borne, elle, a un autre calendrier. Celui de l’élection à la présidence de Renaissance même si la date n’est pas encore fixée. Elle a rappelé qu’elle était candidate à la présidence de ce parti où, comme représentante d’une « sensibilité de gauche », elle pourrait affronter Gabriel Attal, lui aussi passé par Matignon. C’est d’ailleurs pour cette “sensibilité” qu’un poste ministériel –qu’elle a refusé – lui a été proposé par Michel Barnier.
Bien sûr Élisabeth Borne n’est pas une oratrice capable de faire lever des foules. Elle a heureusement le renfort de jeunes élus – le président des Jeunes avec Macron et la présidente de Renaissance en Seine-Saint-Denis – susceptibles de réveiller une assemblée bien fournie vendredi soir. Car la « macronie » loin d’être morte veut afficher de beaux restes et continue à mobiliser autour de ses deux députés, Stéphanie Rist et Antony Brosse, mais aussi de l’ancienne parlementaire Caroline Janvier qui ne veut pas avoir dit son dernier mot en continuant à occuper le terrain. Celle-ci, elle aussi réputée faire partie de l’aile gauche de Renaissance, a affirmé que son parti « n’acceptera pas tout du prochain gouvernement » tout en adoptant une « position constructive » confirmée par Mme Borne qui ne donnera « aucun chèque en blanc » mais en refusant une « opposition de principe ».
Le bilan de la macronie
Par-delà le bilan que les macronistes défendent bec et ongles, Élisabeth Borne sait que les vieilles recettes de taper sur l’adversaire fonctionnent encore. Évidemment avec « les deux extrêmes », LFI et RN, l’ancienne Première ministre a des balles faciles à expédier. « Les extrêmes portent des divisions par clientélisme qui divisent notre pays ». Elle prévient d’ailleurs : « Tous ceux qui promettent des solutions magiques pour résoudre les problèmes vous mentent ! ». Une adresse aussi lancée au Parti socialiste qu’Élisabeth Borne aimerait voir se détacher de « la soumission à LFI ». C’est avec ces socialistes, « certains prêts au dialogue », que l’ancienne Première ministre aimerait « bâtir des compromis ». Loin du « sectarisme et du dogmatisme » cette prise de pouvoir par le « bloc central » serait la meilleure réponse pour que le gouvernement de Michel Barnier ne dépende pas du bon vouloir du RN.
Élisabeth Borne veut donc affermir son rôle de rassembleuse avec un message adressé en interne aux militants de Renaissance, mais aussi à l’extérieur pour rappeler qu’il faut encore compter sur elle pour jouer un rôle de premier plan.
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