Marieke Aucante ouvre un nouveau chapitre de sa longue aventure littéraire. Avec « Écrivez-moi », l’autrice de Sologne devient correspondante et amante le temps d’un livre sensuel et poétique.
Avec Écrivez-moi, Marieke Aucante a écrit une magnifique histoire de passion et de forêt. Crédit photo Jean-Luc Vezon
Par Jean-Luc Vezon.
Un petit bijou de romantisme où les mots de la passion amoureuse s’enlacent et s’entrelacent dans une ode à la nature. Ainsi pourrait-on qualifier Écrivez-moi, roman épistolaire (L’Andriague Éditions) et 25ᵉ livre de l’autrice de Petit Frère l’orage. (1) Un roman écrit à la première personne puisé dans l’histoire secrète et personnelle de Marieke Aucante au temps ancien où le numérique n’existait pas et où les lettres voyageaient par la magie de la Poste.
L’histoire commence un 15 novembre au fond de la forêt solognote, du côté d’Yvoy-le-Marron, berceau de ses ancêtres, où vit M. Elle reçoit une lettre enchanteresse de Pierre qui « jette sur la journée sombre d’automne de la fraîcheur et de l’espoir, secouant soudain un vieux désir multicolore ». L’inconnu est l’un de ses lecteurs et manie les mots avec talent. Elle y répond avec ferveur.
Au fil des lettres, à fleur de mots, une passion vibrante et platonique va alors naître dont on suit le développement jour après jour. Dans la brume de l’hiver glacial, le cœur de M s’embrase. Une promesse de bonheur avec cet homme rêvé et mystérieux. Leur rencontre romantique sera l’aboutissement de ces échanges où flotte l’absolu du désir féminin et la quête de l’idéal.
« L’écriture rend l’amour immortel » écrit Pierre. Ce roman de 126 pages s’achève quelques mois plus tard au printemps… Avec Écrivez-moi, Marieke Aucante a réussi une très belle œuvre littéraire ciselée et intimiste. Elle réjouira les femmes mais aussi les hommes, « ces ignorants de l’amour » qui confondent trop souvent leur désir-plaisir avec l’amour.
(1) Marieke Aucante vient aussi d’éditer Les Succulentes, livre de nouvelles autour de la gastronomie qui font le tour de tous les registres : drôlerie, tragique, cocasserie, érotisme...
Une maison d’édition enracinée dans le Loiret
L’Andriague, monstre fabuleux servant de monture à un héros dans les anciens récits et légendes, est une maison d’édition associative basée dans le Loiret à Saint-Hilaire-sur-Puiseaux. Elle publie de la littérature française et francophone avec deux ou trois ouvrages par an.
La maison d’édition a été créée en 2021 avec une ligne éditoriale axée autour du voyage au sens large (intérieur et extérieur), de l’étranger, de l’ailleurs, de l’exil et de la nostalgie du pays natal. « Notre but est de promouvoir de jeunes auteurs ou des auteurs peu médiatisés qui écrivent des textes de qualité. Nous donnons aussi la parole à des artistes dont le mode d’expression n’est pas (ou pas essentiellement) l’écriture : peintres, comédiens, calligraphes, etc. », explique sa fondatrice, la poétesse et romancière Frédérique de Lignières, connue pour son très beau roman de Fantasy L’Alliance.
Les livres de l’Andriague sont imprimés dans le Loiret (Les impressions réunies à Ingré) et la maison d’édition participe à de nombreux salons du livre et séances de signature dans la région, loin du parisianisme ambiant qui prédomine dans le milieu de l’édition.
L’association s’attache également à créer et à animer des événements autour du livre et de la littérature en particulier en zone rurale. Elle a ainsi avec l’appui de la ville de Lorris, créé le prix littéraire Guillaume de Lorris décerné chaque année à un manuscrit de roman inédit. La première édition en 2023 a consacré « En attendant » d’Anne-Sophie Guénéguès.
L’Andriague a aussi publié en 2023 un livre solidaire – « Le berger des chevreuils » – dont la totalité des revenus est reversée à l’association tourangelle « Filles à l’école et Solidarité » qui lutte pour la scolarisation des filles et contre le mariage forcé en Afrique de l’Ouest.
« Nos projets pour les mois et les années à venir sont extrêmement nombreux. Nous avons en particulier l’intention : d’organiser un colloque sur les littératures de l’imaginaire, de participer aux rencontres des écrivains francophones à San Diego aux USA ou d’éditer un livre bilingue pour faire connaître les poétesses coréennes du passé », conclut Frédérique de Lignières.
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