En trente ans la grande salle culturelle de Châteauroux n’a connu que deux directeurs. Après François Claude, Jérôme Montchal s’efforce depuis cinq ans de convaincre les habitants de l’Indre qu’Équinoxe est fait pour eux.
Pour ses 30 ans, Équinoxe promet une saison riche et accessible à tous les publics. ©Equinoxe
Par Pierre Belsoeur.
Théâtre, musique, danse, cirque… Équinoxe propose au minimum une sortie culturelle par semaine, sans oublier la programmation du cinéma Apollo. Aux commandes du paquebot culturel castelroussin depuis 2019, Jérôme Montchal égrène quelques chiffres : 1 500, le nombre de spectacles joués depuis le 14 octobre 1994, 1 136 places, la jauge de la salle. « En fait, la même que feu la salle Racine toute proche ». Là s’arrête la comparaison, car au « Cube » comme l’avait surnommée un chanteur célèbre au siècle dernier, a succédé une salle à la scène monumentale (36 mètres de mur à mur) qui a bénéficié d’un lifting total voici deux ans. Une salle dans laquelle chaque spectateur bénéficie de la même qualité de son, quelle que soit sa place !
Équinoxe revendique 1 800 abonnés, « qui ne viennent heureusement pas tous ensemble à tous les spectacles », apprécie le directeur, « on constate désormais une évolution parmi ces abonnés, les gens n’ont plus envie de s’engager ».
Une tournée dans tout le département
Dès le début du mois de septembre, Équinoxe est allé à la rencontre du public. En ouvrant largement ses portes pour accueillir posément les candidats spectateurs, mais aussi en s’offrant un véritable tour de l’Indre avec quinze présentations dans les chefs-lieux de canton ou les gros bourgs, avec un spectacle gratuit à la clé. « Nous ne faisons que rendre leurs impôts aux Indriens », commente modestement le directeur.
Jérôme Montchal au milieu de l’immense salle d’Équinoxe. Photo Pierre Belsoeur
Plus qu’un simple Tour de l’Indre, c’est une croisade culturelle que mènent Jérôme Montchal et son équipe. « Il s’agit de convaincre nos concitoyens : Équinoxe s’adresse à tout le monde. Dans notre programmation, 80 % des spectacles sont parfaitement accessibles. Les autres réclament effectivement un peu plus de références culturelles ». Accessibles, mais de qualité. « Nous pourrions effectivement programmer des spectacles destinés à remplir la salle, mais ce n’est pas notre mission. Il existe d’autres lieux pour cela ».
Quatre dates sur 80
On ne peut pas obliger le directeur à ne retenir qu’une seule date de sa programmation. Les quatre-vingts spectacles qu’il propose lui sont tous chers. Son coup de cœur manifestement, c’est « Black Label » le spectacle de David Bobée et JoeyStarr qui ont mis en scène au théâtre du Nord les textes sur la négritude de Léon-Gontran Damas. « C’est une claque » culturelle évidemment. Il faudra attendre mars pour cet événement théâtral.
Auparavant l’orchestre national de France sera sur la scène castelroussine pour le concert du Nouvel An qui aura vraiment un air viennois puisque « Le Beau Danube Bleu » sera au programme. Musique encore, le 6 mars, pour la première fois à Châteauroux, « Le Carnaval de Venise » s’offre aux amateurs du genre avec orchestre en fosse. « Enfin un véritable opéra à Équinoxe », s’enthousiasme Jérôme Montchal.
Quatrième date à ne pas rater : le 14 mai pour « Exit Above ». La chorégraphe belge Anne Teresa De Keersmaeker a triomphé à Avignon l’an passé. Ce dialogue entre une chanteuse et treize danseurs électrise la scène tenant jusqu’au bout le public en haleine.
En marge de ce trentième anniversaire, Nadia Coulon, la chorégraphe et fondatrice de Darc a présenté le 10 septembre « La rose dégoupillée », nouvelle version d’un ballet qu’elle avait créé voici trente ans. Photo Pierre Belsoeur
Les trente ans fêtés le 15 octobre
En plus de la soirée de présentation du 20 septembre, Équinoxe offre une soirée anniversaire à son public le 15 octobre avec conférences « de poche » musique et jonglage, mais Jérôme Montchal offre des clins d’œil à l’histoire de la salle en programmant Olivia Grandville (directrice du centre chorégraphique de La Rochelle) déjà présente en 1996, Mohamed El Khatib « La Vie secrète des vieux » qui fera son troisième passage à Équinoxe et puis, la veille de l’anniversaire, une carte blanche à Laurent Poitrenaux. Le comédien, programmé à cinq reprises déjà, a des racines naturelles avec Châteauroux. Son père est né dans une maison… qui était à l’emplacement d’Équinoxe !
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