Comment concevoir une nouvelle forme de Renaissance quand le maitre des horloges défie le temps pour accoucher d’une nouvelle équipe gouvernementale ? La réponse est-elle dans le Carpe Diem cher au poète Ronsard, ou dans l’excellence sanctifiée des champions sportifs ?
« Vivre au présent, c’est handicaper l’avenir ». Devant ce tag provocateur inscrit à l’entrée de sa galerie, la tribu taupienne était plus qu’en émoi cette semaine. Et les plus agacées de ses membres étaient celles qui revenaient tout juste du pays vendômois où elles avaient célébré avec joie le 500e anniversaire de la naissance de Ronsard au château de la Possonnière. En accès gratuit jusqu’au 25 septembre, la demeure mythique du chantre du Carpe Diem aimé d’Horace goûterait peu d’avoir sur ses murs cette formule-épitaphe pour cimetière de poètes disparus dévorant la gloire par la racine. Et là, aucun lien avec les héros des jeux paralympiques, ou avec une quelconque équipe de joueurs démissionnaires assimilée par ses contradicteurs à une bande de bras cassés maintenus en place par un maître des horloges en quête d’aiguillage optimum.
Vivre au présent prépare parfois un drôle d’avenir, regretteront les coachs des deux joueurs de rugby français rentrés d’Argentine en liberté conditionnelle après une troisième mi-temps des plus honteuse et des moins recommandable. Aucun espoir pour eux d’obtenir une récompense dans le futur ordre hypothétique dédié aux sportifs, annoncé ce samedi 14 septembre par le président de la République à l’occasion de l’hommage rendu sur les Champs-Elysées aux champions des Jeux olympiques. Ils ne décrocheront pas une médaille, même pas en chocolat. A Blois, la direction d’Andros, qui s’est engagée à maintenir Poulain en activité, a des préoccupations plus importantes. Et d’aucuns précisent que l’Ordre national du mérite sportif, créé en 1956, pourrait suffire à cela.
Ailleurs, les regards sont tournés avec lassitude vers Matignon, où le tout nouveau locataire se donne du temps pour recomposer un gouvernement démis voilà plus de deux mois, et qui aiguise des appétits aussi divers que surprenants. Michel Barnier a promis qu’il composerait son équipe en respectant toutes les régions, évitant une pléthore d’élus franciliens. Voilà qui ouvre la porte à toutes les rumeurs, surtout pour composer son aile droite. Qui, en région Centre-Val de Loire, pour remplacer le Loir-et-Chérien Marc Fesneau ou l’Eurélien Guillaume Kasbarian ? Serge Grouard, maire d’Orléans ? Constance de Pélichy, députée du Loiret, ex-maire de La Ferté St Aubin, commune de résidence habituelle du nouveau Premier ministre ? Tous les paris sont ouverts, même si là, l’esprit sportif n’est pas toujours de rigueur, à l’image des élections à la tête de la Ligue de football professionnel, où vient d’être reconduit Vincent Labrune, natif d’Orléans, dans des conditions très contestées.
Ce jeudi 12 septembre était aussi le jour tant attendu de la publication des travaux des Etats généraux de l’information, entrepris depuis 3 ans à l’initiative du Conseil économique, social et écologique (CESE). Sans surprise, parmi les principales conclusions, sont revendiquées la pérennisation de la liberté d’expression et la liberté d’information. En ce dimanche 15 septembre, Journée mondiale de la démocratie voulue par l’ONU, voilà une revendication très intemporelle qui mérite une attention de tous les instants. Ici et maintenant, demain et partout.