La saison culturelle 2024 du spectacle vivant a été bonne à Montargis, avec une fréquentation proche d’avant les années covid. Portée par des programmeurs passionnés par leur métier, la recette pourrait se résumer à une sensibilisation dès le plus jeune âge, notamment par le biais des établissements scolaires, mais aussi par la volonté de déceler les perles rares, appelées à devenir des succès.
Par Izabel Tognarelli.
À Montargis, on sort avec la curiosité de voir des spectacles qui ne sont pas connus. « C’est un luxe incroyable pour un programmateur », s’exclame Jacques Drouard, programmeur, au moment de la présentation de la nouvelle saison à la presse. « Les spectateurs viennent pour découvrir, ils font l’ambiance, sans a priori : ils nous font confiance. Ils vont aimer, ou non, ils vont échanger : c’est le principe ! L’enjeu est de trouver des spectacles qui vont devenir des têtes d’affiche : on n’a pas les moyens, dans une salle de 300 places, pour des spectacles à 5 000 à 6 000 euros ».
Parmi ces perles présentées au cours des saisons précédentes, on peut citer Kevin, repéré très tôt en amont ; Double You (une perle qui s’est faite trop rare), mais aussi 4211 km, qui fut peut-être le spectacle à voir entre tous lors de la précédente saison montargoise. Présenté en avril 2024 dans la Venise du Gâtinais, ce spectacle était récompensé le mois suivant du Molière du spectacle de théâtre privé et du Molière de la révélation féminine, attribué à Olivia Pavlou-Graham pour son rôle de Yalda.
Sous le signe de la création et de l’innovation
Cette saison 2025 sera marquée par trois créations, notamment celle de Zoom, mis en scène par Pamela Ravassard, déjà venue en création à Montargis pour Courgette, pièce nommée sept fois aux Molières, accueillie pour deux dates à Montargis avant son succès fulgurant. Autre création, Amazonia est une pièce de théâtre sur les conditions de travail dans les entrepôts Amazon (17 mars). Les créations bénéficient du tarif « découverte ».
Phanee de Pool, slameuse bourrée d’énergie, fait partie de ces artistes que les programmeurs montargois sont heureux d’avoir détectés en amont : elle vient présenter AlgorYthme, qui lui a valu le trophée Georges Brassens 2024 (8 et 9 novembre, au Hangar, à Châlette). Quant à Réda Seddiki, c’est l’humoriste « qui monte » (à l’échelle du succès !). Il vient à Montargis avec Ironie de l’histoire (28 février et 1ᵉʳ mars). On prêtera aussi attention à Iphigénie à Splott (Théâtre de poche de Bruxelles), coup de cœur d’Avignon 2023 : Gwendoline Gauthier est seule en scène dans une pièce signée Gary Owen (27 et 28 mars).
Du côté des jeunes publics
Sandrine Dubois est chargée de la programmation Plein les mirettes, destinée aux jeunes publics. Les spectacles ont lieu en journée et – sauf rares exceptions – le troisième mercredi de chaque mois. Là aussi, place à la création. Ainsi, Les petites géométries, par le Théâtre Paris-Villette, devraient surprendre par des formes innovantes (5 et 6 novembre). Parmi les spectacles à voir en famille (qui peuvent bénéficier de tarifs réduits), on notera aussi la comédie musicale Cendrillon, drôle d’oiseau, création dans le cadre des Concerts de Poche, dont Montargis est un partenaire historique (18 janvier). Une dizaine de spectacles jeunes publics sont ainsi programmés de novembre à mai, et autant à voir en famille.
Musique et théâtre ; musique et danse ; théâtre et danse, théâtre d’objets, univers circassien cette saison – comme les précédentes à Montargis – est placée sous le signe de l’innovation : qu’ils soient pour les enfants, les ados ou les adultes, ces 34 spectacles ont l’ambition de surprendre !
Brochure complète à consulter ici. Certains spectacles font l’objet d’une collaboration avec les villes voisines de Châlette (salle Le Hangar) et Amilly (espace Jean-Vilar). Billetterie en ligne ici. Vente sur place à l’office de tourisme et à la médiathèque de Montargis (près de la salle des fêtes). Grand parking de 460 places, gratuit, à proximité.
Plus d’infos autrement sur Magcentre : Amilly, sous le signe de la musique baroque