D’ici la fin 2025, tous les foyers français seront éligibles à la fibre optique, parole d’Emmanuel Macron. Si on sait déjà que cette promesse est intenable sur l’ensemble du territoire, notamment en zone rurale, où en est le déploiement en Centre-Val de Loire ? Se dirige-t-on vers une région à deux vitesses ?
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Par Mael Petit.
Vous galérez encore à télécharger vos films sur vos sites préférés (tous légaux bien sûr) ou tout simplement entrer confortablement dans l’ère de la numérisation des services publics ? Rassurez-vous, ces désagréments ne devraient plus vous accompagner encore très longtemps. Depuis 2013 le plan France Très Haut Débit (PFTHD) promet aux Français d’améliorer la couverture numérique des territoires avec comme dernière étape la généralisation de la fibre optique partout en France d’ici 2025. Une promesse qui ne sera sûrement pas tenue dans tout le pays ne serait-ce qu’avec l’annonce en début d’année de coupes budgétaires qui impactent directement le financement de ce PFTHD, nouvelle qui avait suscité l’inquiétude des maires et départements, collectivités locales maîtres d’ouvrage et leurs opérateurs délégataires de service public.
Un facteur d’attractivité
À l’approche de la date butoir, la région Centre-Val de Loire reste cependant un territoire plutôt bien loti sur la couverture de la fibre. D’ailleurs les différents départements n’hésitent pas à communiquer régulièrement leurs progrès de la couverture sur leur territoire. On a par exemple vu récemment les présidents des conseils départementaux d’Indre-et-Loire et de Loir-et-Cher, Nadège Arnault et Philippe Gouet, se féliciter en compagnie du président de la Région François Bonneau de l’arrivée de la fibre sur les territoires les moins denses des deux départements. Quant à l’Indre et le Loiret, ils ont choisi cette rentrée pour faire un point sur l’avancée du déploiement. Une question qui revient souvent aux oreilles des élus locaux. « Nous sommes fréquemment sollicités sur le terrain sur le sujet de la fibre. Beaucoup s’interrogent sur l’arrivée de la fibre dans leur commune et c’est aujourd’hui une préoccupation pour les habitants, surtout dans la ruralité, avec le besoin de communiquer », note Hervé Gaurat, maire du Malesherbois et conseiller départemental dans le Loiret.
Parmi les départements ruraux les mieux fibrés, on retrouve le Loiret, l’Eure-et-Loir, l’Indre-et-Loire ou encore le Loir-et-Cher. Une volonté politique motivée par le besoin d’attractivité des zones reculées, que ce soit pour les particuliers ou pour les entreprises. Avec la généralisation du numérique dans le monde professionnel et notamment l’essor du télétravail, l’accès au numérique est devenu indispensable aussi bien dans le périurbain que dans les campagnes. « C’est un enjeu pour nos entreprises mais aussi pour les tâches du quotidien, ne serait-ce qu’avec la dématérialisation des services publics par exemple. Cela permet de réduire les inégalités entre les zones rurales et urbaines et de mettre tout le monde sur un pied d’égalité », précise Ariel Lévy conseiller départemental en charge du numérique dans le Loiret.
Des disparités selon les départements
Évidemment les territoires ruraux figurent le plus souvent en queue de classement de la couverture fibre. Il est donc naturel de s’imaginer que le Centre-Val de Loire, de par sa prédominance rurale, soit à la traîne. Et pourtant la situation s’est sensiblement améliorée ces dernières années. Des départements comme l’Indre et le Loir-et-Cher, partis avec un temps de retard sur le déploiement de la fibre ont mis les bouchées doubles pour améliorer la couverture numérique dans leur campagne. Ce qui place par exemple le Loir-et-Cher parmi les bons élèves aujourd’hui à l’échelle nationale (100% des communes sont reliées à la fibre, disponible pour 95% des foyers), dans le sillage d’un territoire comme l’Eure-et-Loir, département pionnier de la région. Le Loiret et l’Indre-et-Loire viennent eux aussi d’annoncer la complétude du déploiement de fibre optique sur l’ensemble des communes de leur territoire avec un accès pour tous les habitants d’ici la fin 2024. L’Indre, département de la région le moins avancé avec le Cher, à qui ils restaient encore respectivement 26 et 23 communes non fibrées en mars dernier, se donne pour objectif l’été 2025 pour terminer son réseau.
En attendant ces usagers doivent encore composer avec le vieillissant réseau de cuivre pour accéder à la téléphonie fixe et à l’ADSL, alors même qu’a déjà été entamé le plan de fermeture du réseau qui doit s’achever en 2030. Si les collectivités se veulent rassurantes sur la fin du calendrier et la promesse d’un accès à la fibre pour tous d’ici un an et demi, il s’agit désormais de terminer le travail en raccordant les derniers foyers les plus reculés pour leur permettre de profiter de cette technologie. Les habitants de Jouy-en-Pithiverais (45), Jussy-Champagne (18) ou Le Menoux (36) entre autres n’attendent que ça.
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