Blois : Frédéric Maragnani Directeur de la Halle aux Grains – Scène nationale : « La scène, c’est du vivant qui s’offre du vivant ! »

À l’aube d’une nouvelle saison culturelle riche de promesses de découvertes et de partage, le directeur de la HAG – Scène nationale Frédéric Maragnani a bien voulu répondre aux questions de Magcentre.

« Nos Paysages » de Simon Mauclair, artiste associé à la HAG : du théâtre documentaire participatif. Crédit Matthieu Ponchel.


Magcentre. Quel bilan tirez-vous de la saison 2023-24, votre première saison en tant que responsable de la programmation ?

La fréquentation a été bonne, nous avons retrouvé l’étiage de 2019 avec 83 % de remplissage. Le public a été enthousiaste sur nos propositions avec, en particulier, cinq spectacles qui étaient complets. Je note aussi le succès de nos formules de restauration avec les Avant-scènes et les Midis-Curieux qui permettent d’élargir les spectacles avec des concerts ou du théâtre. Les temps d’investissement de la HAG ne sont plus seulement les spectacles, le public est demandeur de ces moments de convivialité où il peut aussi rencontrer les artistes. Depuis l’an passé, ces derniers dînent sur place ce qui favorise la proximité.


Alors pour cette nouvelle saison, quels sont les grands axes parmi les 51 spectacles ?

Il y a naturellement plusieurs entrées. La première est la danse avec 13 pièces chorégraphiques parmi lesquelles « Simple » d’Ayelen Parolin. Ce spectacle de danse contemporaine, loufoque et festif, met en scène trois danseurs en costumes bariolés sur une scène nue, sans bande-son uniquement faite des rythmes de leurs pieds. Ou encore la création du chorégraphe flamand Jan Martens « Voice Noise » qui a fait sensation à Avignon et celle d’Alexander Vantournhout « Foreshadow », un spectacle qui défie les lois de l’apesanteur. La seconde concerne la valorisation du travail des artistes régionaux qui vont assurer 12 spectacles.


Quels sont-ils ?

J’en citerai 4 : la compagnie Oups Dance Company qui propose, pour la première fois à Blois, « Championnes en meute ! ». Ici Émilie Joneau et Clémence Juglet chorégraphient avec brio le corps féminin dans tous ses états.

La compagnie Des animaux bizarres et véhéments avec la mise en scène jubilatoire de Guillaume Gras, à partir d’un scénario d’un film culte d’Éric Rohmer. « L’arbre, le maire et la médiathèque » sera présenté les 8 et 10 octobre en même temps que le festival Les Rendez-Vous de l’Histoire.

La Trotteuse, compagnie vendômoise nous offrira « Western », une adaptation du classique du cinéma hollywoodien au suspense implacable « Le Train sifflera trois fois ».

Enfin, le 1ᵉʳ décembre le Conservatoire de Blois et l’Ensemble orchestral 41 nous régaleront avec John Williams symphonique, un voyage musical dans l’univers du compositeur.


La décentralisation des spectacles est-elle toujours d’actualité ?

Oui plus que jamais. Avec 42 représentations (sur 119), la Scène nationale est présente hors les murs avec la construction de spectacles comme « Nos Paysages » de Simon Mauclair qui depuis 2023 explore les paysages intérieurs des habitants de l’agglomération blésoise et du Loir-et-Cher à partir de rencontres. Mais aussi la Familia, scène itinérante pour l’enfance et la jeunesse ou encore Circ&Plus. Nous disposons désormais d’un gradin mobile pour aller à la rencontre des publics dans la ruralité par exemple.


Quid des partenariats ?

Le temps des programmations sèches est révolu. La trentaine de partenaires de la HAG – des Maisons de quartiers à Bd Boum en passant par l’Ehpad de Bracieux (Bâtiment 84), la Maison d’arrêt, Les Lobis, All That Jazz ou l’Hectare de Vendôme – sans compter la vingtaine de villes nous permet d’aller au-devant des publics pour offrir des parcours aux spectateurs. Ce lien est essentiel et enrichit notre action. Avec mon équipe investie, nous conduisons un projet de diffusion et d’infusion des territoires et des groupes sociaux. Grâce à ce réseau, l’art vivant vit pleinement sur notre territoire. La scène, c’est du vivant qui s’offre du vivant !


Où en est le projet de futur théâtre dans l’ancien garage Peigné porté par la ville, la région et ses partenaires ?

Le projet d’un lieu dédié avance bien et devrait se concrétiser en 2028. Nous serons alors dans nos murs. Aujourd’hui, nous partageons en effet la Halle aux Grains avec Blois Congrès ce qui limite l’organisation de spectacles.

Avec la ville, nous avons élaboré un cahier des charges avec les fonctionnalités souhaitées. Nous disposerons ainsi d’une salle de 500 places fixes, d’un studio de 150 et d’un hall d’accueil pour la restauration et la médiation culturelle. Ce nouveau lieu permettra de développer notre projet artistique, d’élargir notre offre et d’offrir aux compagnies la possibilité de jouer plusieurs fois ; il faut en effet savoir qu’aujourd’hui l’infrastructure ne permet pas de répondre à 40 % des fiches techniques. Nous devrons enfin trouver un nom à la future Scène nationale.

« Simple » d’Ayelen Parolin, un spectacle de danse contemporaine, loufoque et festif. Crédit photo François Declercq.

Le programme de la Halle aux Grains

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