En cette fin août, entre deux aller-retours sur Blois où se tient l’université d’été du PS, le Président de la Région Centre-Val de Loire avait organisé un repas avec la presse. Le Président Bonneau souhaitait commenter la situation politique post dissolution de l’Assemblée nationale et présenter les priorités régionales pour cette nouvelle rentrée.
Le président de la région Centre-Val de Loire, François Bonneau. Image d’archive
Par Jean-Paul Briand.
« La situation politique actuelle, provoquée par le président Macron, est inquiétante » furent les premiers mots du président de la Région Centre-Val de Loire. Les Français ont voulu faire barrage au Front National, montré qu’ils souhaitaient plus de justice sociale et rejeté le macronisme : telles sont les leçons à retenir, d’après François Bonneau, suite aux résultats des élections du 7 juillet 2024.
De nombreux projets sont en jachère
Quand on lui parle des dissensions au sein du PS à propos des stratégies à adopter face à Emmanuel Macron et au parti créé par Jean-Luc Mélenchon, La France Insoumise (LFI), François Bonneau ne se dérobe pas mais reste très mesuré. D’après lui le PS est un authentique parti démocratique où il y a toujours eu des débats difficiles mais au final, c’est l’unité qui doit l’emporter. Si LFI n’est pas sa « tasse de thé », ce parti ne mérite pas l’anathème dont il est la victime et la gauche a besoin d’être rassemblée pour être en mesure de gouverner, constate François Bonneau.
Si le président Macron continue à ignorer les attentes de justice sociale et le rejet des droites, exprimées par les électeurs, « le risque de radicalité et de conflits est grand » craint le président de la Région Centre-Val de Loire. « Il faut vite trouver une personnalité de gauche rassembleuse », espère-t-il. Les Jeux Olympiques ont permis un « lâcher-prise dans la population » constate François Bonneau mais ceci ne peut durer éternellement. L’absence de gouvernement impacte déjà durement les budgets des régions. Beaucoup de travaux engagés sont bloqués et d’importantes contractualisations sont impossibles en l’absence de budget. « De nombreux projets sont en jachère faute d’interlocuteurs au niveau national », surenchérit le directeur de cabinet, Alexandre Tinseau.
Travailler pour l’égalité des chances
Suite à ses propos sur la politique nationale actuelle et les craintes qu’elle lui inspire, François Bonneau en vient aux grands dossiers régionaux. Son fil conducteur : l’égalité des chances. Sa cible principale : le service public. Ses objectifs de rentrée avec quelques exemples :
- L’enseignement (tarification différentielle aidée de la restauration, accompagnée de la lutte contre le gaspillage par la réservation des repas, appel à la production locale et bio). Politique d’accompagnement des projets professionnels et renforcement du Service public régional d’orientation
- Les transports (projets SERM, transports Rémi gratuits pour les 15 à 25 ans).
- La culture (participations financières à de nombreux festivals, Week-ends dar dar).
- La santé qui reste une des priorités de la Région (aides à la construction de Maisons de santé pluridisciplinaires, inauguration de 9 centres de santé avec leurs antennes, 60 médecins salariés, 20 000 patients ayant retrouvé en région un médecin traitant).
Après cet exercice de communication, somme toute classique, le président Bonneau, qui n’est pas candidat au poste de Premier ministre, a pu repartir travailler pour l’égalité des chances sur tout le territoire de la région Centre-Val de Loire… Du pain sur la planche !