Réunis à Blois pour leur traditionnel campus d’été, les socialistes restent mobilisés derrière Lucie Castets, leur candidate à Matignon. Un meeting unitaire a réaffirmé la solidité du Nouveau Front Populaire.
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Par Jean-Luc Vezon.
Le message est clair. Olivier Faure, premier secrétaire et Lucie Castets l’ont affirmé avec force devant 800 militants et élus rassemblés à la Halle aux Grains. Le NFP, fort de sa majorité électorale, entend bien diriger le pays. Emmanuel Macron, le président, auteur « d’une dissolution inconséquente » doit l’entendre et cesser « de maltraiter nos institutions ».
« Le masque est tombé. Le roi est nu. Il veut être le Parlement », a lancé Lucie Castet sous un tonnerre d’applaudissements. La candidate désignée par les quatre composantes du NFP a mis en garde sur cette attitude qui fait le jeu du RN « aux portes du pouvoir ».
Pas question de lâcher l’affaire : « Nous ferons des compromis, nous irons chercher des accords texte par texte pour améliorer les salaires, accélérer la bifurcation écologique, réinvestir dans les services publics et répartir plus justement les richesses », a-t-elle assuré taclant au passage une ex-majorité « qui prive les comptes publics de 40 à 50 milliards d’euros » bien utiles pour respecter les règles européennes.
Entourée de Clémentine Autain (mouvement L’après), Marine Tondelier (EELV), Léon Deffontaines (PC), Eric Coquerel (LFI) et Olivier Faure, Lucie Castets n’a pas manqué son grand oral militant évoquant « une vieille maison socialiste toujours debout », « une famille ombrageuse au cœur des combats pour le progrès » dans le sillage de Jaurès, Blum, Mitterrand, Jospin ou Martine Aubry. L’ex-directrice des finances à la mairie de Paris sait aussi boxer, égratignant avec le sourire « les supplétifs du macronisme ». Une mise en garde à l’adresse de certains camarades, prêts à travailler avec les macronistes.
Pour ne pas insulter l’avenir, Lucie Castets a conclu sa harangue par la proposition faite aux militants de repartir sur le terrain, dans l’unité, discuter avec les Français. « C’est ça aussi notre méthode. Restons ensemble pour que l’espoir qui s’est levé le 7 juillet ne retombe pas ».
Contre meeting de frondeurs
La ligne Faure et l’alliance avec l’extrême gauche Mélenchoniste ne fait pas l’unanimité au sein du PS. C’est le moins que l’on puisse dire. Nicolas Mayer-Rossignol, premier secrétaire délégué et ses proches du courant Refondations organisaient ainsi un point presse et un contre meeting peu de temps avant le meeting unitaire non prévu initialement dans le programme du campus.
Suivi par une bonne centaine de militants socialistes, il a permis au maire de Rouen d’affirmer sa position d’acceptation du compromis avec des forces de progrès pouvant valider un certain nombre de mesures de gauche. « Notre responsabilité est de proposer un espoir aux Français. Le PS doit être une force de gouvernement ». Une ligne sociale-démocrate incarnée, par exemple, par l’ancien Premier ministre de François Hollande, Bernard Cazeneuve.
Entouré de Carole Delga (présidente d’Occitanie), Hélène Geoffroy (maire de Vaulx-en-Velin), Michaël Delafosse (maire de Montpellier), Lamia El Aaraje (adjointe à Paris) ou Karim Bouamrane (maire de Saint-Ouen), Nicolas Mayer-Rossignol demande solennellement un vote des militants (et donc un congrès) sur la stratégie du parti. « L’invisible espoir, c’est nous », a-t-il conclu en citant Jaurès.