Une installation photovoltaïque sur le toit du Relais Orléanais

Le Relais Orléanais a fait appel aux SurVOLTés du Canal pour réaliser une centrale photovoltaïque sur le toit de leur nouveau bâtiment du Faubourg Madeleine. Une association gagnante des deux côtés qui respecte au maximum les principes de solidarité dans le financement comme dans l’utilisation et le respect de l’environnement.

Le Relais Orléanais veut se mettre au vert.


Par Bernard Cassat.


Le Relais Orléanais a inauguré un nouveau bâtiment, faubourg Madeleine, en 2022. Pour compléter l’énorme investissement et le travail administratif que cette réalisation a demandé, Étienne Delécrin, alors président du Relais, a voulu aller plus loin. La grande surface de terrasse plate, au-dessus des bâtiments, l’a inspiré. « J’entendais parler de projets photovoltaïques. Je me suis dit que ce serait bien d’utiliser cet espace disponible ». Après discussions et en surmontant les réticences en interne, il a cherché des structures pour préciser ce projet. Et a ainsi rencontré les SurVOLTés du canal. « Et puis on a commencé à travailler ensemble », explique-t-il.

Vers une autoconsommation collective

Études, discussions, affinement du projet. Dans un premier temps, « dans le but de vendre l’électricité produite. Mais assez vite on a vu que ce n’était pas rentable, pas suffisamment intéressant ». L’idée de l’autoconsommation s’est vite imposée. « Ça pouvait couvrir 30% de nos besoins, avec une revente de notre surplus. On a pensé aux voisins. L’enseigne Picard, par exemple, qui tourne 24h/24, et puis la maison de retraite, le Doyenné du Baron, qui est à côté ».

Jean-Baptiste Bignolas, membre des SurVOLTés précise l’aspect technique. « Dans l’autoconsommation, c’est le même compteur qui sert aussi à réinjecter dans le réseau le courant exporté. Comme la puissance de la centrale (45kWh) est inférieure à leurs besoins, c’est vraiment un cas favorable, pour eux comme pour nous, les Survoltés ».

Jean-Baptiste Bignolas et Etienne Delécrin sur le toit du Relais


Le Relais met en location sa surface de toiture, les SurVOLTés proposent la centrale au Relais. Les deux structures tombent d’accord sur un contrat. « Un projet de bail, on va louer notre surface. Et les SurVOLTés nous louent l’installation ». Qu’ils se chargent, bien sûr, de financer, d’installer et de gérer pendant 20 ans. Jean-Baptiste Bignolas précise : « Pour les distributeurs d’électricité, le producteur c’est le Relais. Nous, on est tiers investisseurs, par la société Watt O Centre. On investit dans la station mais le producteur reste le Relais, qui nous loue la centrale. Un arrangement intéressant pour tout le monde ». Le réseau d’auto-consommation collective viendra dans un deuxième temps.

Une électricité moins chère et à prix fixe

C’est un arrangement qui convient aux deux parties. « L’investissement que les Survoltés apportent nous permet de ne pas débourser de sous et ensuite de bénéficier d’une petite rentabilité de la centrale. Ce n’est pas un système à perte, tout en restant dans le non lucratif. Donc le bail permet à l’un et à l’autre de rentabiliser, d’apporter une aide à l’un et à l’autre. Pour nous, une électricité moins chère que sur le réseau, puisqu’on la produit. Avec en plus un prix fixe et connu pour de nombreuses années », dit Etienne Delécrin. Et Jean-Baptiste Bignolas de compléter : « C’est aussi pour nous une petite rente qui permet de payer l’installation à relativement court terme, une dizaine, douzaine d’années. Donc, s’il y a des bénéfices engrangés, de financer d’autres projets ailleurs, en restant dans le domaine de l’ESS ».

Un financement citoyen

Pour financer cette réalisation, une SAS (Watt O Centre) a été créée par trois collectifs citoyens : les SurVOLTés du Canal, basé à Saint-Jean-de-Braye, Un coup de Meung pour la planète, de Meung-sur-Loire, et Après-demain 28, de Marboué dans l’Eure. « C’est elle qui va récolter la somme et signer tous les papiers pour installer et exploiter la centrale pendant une vingtaine d’années. Après on verra… », dit Jean-Baptiste. « Un financement apporté par des citoyens grâce à une collecte qui a déjà engrangé 30 000 euros. On vise si possible 40 000 au mois d’octobre. Ce qui nous permettrait, avec des subventions régionales, de réaliser le projet sans emprunts bancaires ». Etienne précise : « En fait, ce sont des citoyens qui prennent des actions ; des parts, proposées à 50 euros. Chaque fois qu’un citoyen de la région en prend une, le conseil régional double la somme. C’est bien sûr plafonné. Ce n’est pas un don, c’est vraiment un investissement. Susceptible de rapporter des dividendes, même si ce n’est pas le but ».

Il reste encore un bon mois pour participer. Tous les renseignements sur lessurvoltesducanal.fr et sur site.relais-orleanais.fr.

Le Relais Orléanais

Créée il y a 40 ans, l’association vient en aide aux personnes en situation de précarité sur la métropole. Plus de 3 000 personnes accueillies en 2023. Elle propose un service de restauration sociale le midi (75 000 repas, environ 250 par jour) préparés avec la nourriture collectée par la Banque Alimentaire. Également mis à disposition, un service de douches, de domiciliation, une bagagerie, un vestiaire, une laverie. Un accès à des soins médicaux et un accueil de nuit en période hivernale complète l’activité qui tourne grâce à 91 bénévoles et 23 salariés.

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