C’est LE parfum-star de la plage ! Celui qui sublime, nourrit et hydrate les peaux gorgées de soleil. Pour rendre hommage aux pratiques ancestrales de sa Polynésie d’origine, Keyshi Togakaputa a créé la 1ʳᵉ marque de monoï d’exception pour les professionnels de la beauté et du bien-être. Une gamme d’huiles de soin 100% naturel fabriquée près de Bourges.
Par Estelle Boutheloup.
« L’idée était de nous installer à Pruniers-en Sologne, on s’est retrouvés à Pruniers dans le Berry, près d’Issoudun ! », rigole Keyshi Togakaputa. Un côté sérendipité qui aura du bon quand même. Esthéticienne et masseuse professionnelle pendant 8 ans chez Carita, place Vendôme, puis formatrice aux protocoles de soin des marques de Decleore (groupe Shisheido à l’époque), cette tahitienne parisienne du « 9-4 » souhaitait quitter la capitale pour se rapprocher de la Cosmetic Valley et faciliter le développement d’un futur projet d’entreprise qu’elle lance avec son mari au début des années 2010, alors salarié dans une entreprise de fabrication de monoï à Tahiti. « Ensemble, nous allons créer la première marque de monoï de luxe réservée uniquement aux professionnels de la beauté et du bien-être, en conjuguant nos talents : lui, l’expérience de la production, moi de la communication produit. » Car l’utilisation du monoï en France n’est pas du tout la même qu’en Polynésie.
Le monoï, pas une huile solaire !
« Je ne me parfume pas, je me monoï », affiche la fondatrice de 5MK, Polynesian Spirit, sur le packaging de ses produits. « Le Polynésien ne dit pas « je t’aime » mais il le montre », explique Keyshi. « Le monoï est une huile du Toucher d’amour d‘un cœur à un autre, appelé rituel du Rimahere, rituel de plusieurs milliers d’années. Une huile de massage (Taurumi) qui fait partie de l’art de vivre polynésien, une huile sacrée, parfumée qui transmet cette énergie et protège : si on sent bon, on attire moins le mauvais œil. »
Macération des iconiques fleurs fraîches de tiaré (gardenia tahitensis) avec de l’huile de coco raffinée issue des 118 îles de Polynésie, le vrai monoï, brut, ne sent pas comme celui qui s’achète dans le commerce. « Un process de fabrication très cher. 99,5% des monoïs n’ont pas de fragrances naturelles. Ce ne sont que des fakes ! Moi je veux de l’authenticité et raconter la véritable histoire du monoï. » Car contrairement à la croyance populaire le monoï n’est pas une huile de bronzage ! Inutile donc d’aller à l’autre bout du monde sur une plage en hiver et de faire comme les vahinés. « Les Polynésiens se massent au monoï. L’huile va aider à la motricité de l’enfant, à dormir, à réchauffer le corps grâce à l’huile de coco : les pêcheurs s’en enduisent avant d’aller plonger car ils n’ont pas de combinaison. Chez nous, on passe de 40 degrés à 20 degrés dans l’eau ! »
Un storytelling fort
Éducation et promotion faites, la marque va ainsi connaitre un vrai succès, à un point tel que certains tenteront de les copier. « Nous voulions développer notre entreprise en France et permettre à nos enfants d’y faire des études sans pour autant vivre à Paris », raconte Keyshi. Installés à la campagne, nous avons alors intégré le dispositif The Place de la CCI du Cher à Bourges, programme pour les entreprises innovantes, et créé notre laboratoire avec l’idée de valoriser nos ingrédients paradisiaques et de les associer au savoir-faire français. » Non sans rencontrer quelques déboires « avec des personnes peu scrupuleuses qui ne pensaient qu’à se faire de l’argent et à promouvoir la culture polynésienne… » Si Keyshi et son mari produisaient eux-mêmes leurs huiles, ils font désormais appel en sous-traitance à une entreprise de cosmétique du Cher, à Saint-Doulchard, « qui aide beaucoup les petites marques avec un contrat de confidentialité. » Sortent ainsi deux gammes de produits : l’une en huile brute, support à l’aromathérapie, 100% éthique, sans parfum et 100% vegan, et l’autre parfumée au jasmin, mangue-passion, ou encore à la vanille… « Chaque huile racontant une île olfactive que j’ai visitée et une de nos histoires personnelles. »
Des produits vendus en ligne et via 50 distributeurs basés en France et en Corse. « Mais pour nous distribuer, il faut obligatoirement être formé ». Au monoï, aux pratiques ancestrales mais aussi aux fameux massages tahitiens. Et c’est la grande nouveauté de Keyshi. Après 7 ans d’activité à Pruniers, elle vient d’ouvrir une école du Toucher Polynésien (mouvement Te Mahana Nui) sur le Bassin d’Arcachon. « Je suis un quatre-quarts breton avec des origines pour un quart française, un quart tahitienne, un quart chinoise et un quart thaïlandaise. Je suis ainsi au trois quarts de la culture du massage. » Des massages relaxants et énergisants dont le massage signature Taurumi. Massages aux gestuelles authentiques avec les avant-bras, la pulpe du pouce, et la paume de la main. « J’ai pris le meilleur du spa à la française et le meilleur des produits polynésiens. Mais l’idée n’est pas de populariser ces massages, je ne forme que très peu d’élèves. » Du concept store l’été à la formation aux massages l’hiver, c’est Tahiti toute l’année sur le bassin !
OK DOC’ !
Hydrater sa peau, c’est la graisser
« Hydrater la peau, c’est éviter sa déshydratation grâce aux lipides épidermiques et le maintien de la qualité du film que l’on qualifie d’hydrolipidique. Le Monoï, riche en acides gras, forme un film protecteur sur la peau, l’aidant à mieux résister aux agressions extérieures. À ma connaissance les allergies au Monoï sont très rares mais toujours possibles : pour une première utilisation, ne pas hésiter à réaliser une application-test sur une zone de peau. Rappelons aussi que le Monoï ne remplace pas une crème solaire à indice de protection élevé en cas d’exposition prolongée au soleil ! On utilise abusivement les termes « hydrater la peau » en cosmétique. En fait les crèmes ou huiles « hydratantes » forment un film à la surface de l’épiderme qui empêche légèrement l’évaporation de l’eau contenue naturellement dans la peau. »
Docteur J.P Briand, chef de rubrique Santé.
Rubrique parrainée par CODIFRANCE