Nous connaissons tous quelqu’un souffrant de démence. Cette atteinte neuro-dégénérative du cerveau est l’une des principales causes de mortalité. Le terme de « démence » désigne un déclin des fonctions cognitives (mémoire, langage, pensée, jugement) suffisamment sévère pour affecter l’autonomie d’une personne. Comment limiter cette terrible menace ?
Par Jean-Paul Briand.
De nombreux types de démences sont aujourd’hui diagnostiqués. Elles ont chacune leurs causes, leurs symptômes et leur vitesse de progression. Parmi ces maladies qui détériorent les fonctions cérébrales, on peut citer la maladie d’Alzheimer, la plus fréquente, la démence vasculaire, la démence à corps de Lewy, la démence fronto-temporale et la démence mixte qui associe plusieurs formes de démences. D’autres formes de démences sont moins fréquentes comme les démences liées à la consommation d’alcool, la maladie de Creutzfeldt-Jakob ou la dramatique démence à début précoce démarrant avant 65 ans.
Il n’existe actuellement aucun traitement curatif pour la démence
Il n’existe actuellement aucun traitement curatif pour la démence, aussi il est crucial de cerner et de combattre les facteurs de risque le plus tôt possible. Leur élimination et leur prévention pourraient prévenir de nombreux cas de ces dramatiques détériorations mentales, jusqu’à 40% selon une méta-analyse des chercheurs de l’University College London (UCL) publiées dans The Lancet Public Health. La lutte contre l’hypertension et les facteurs de risque métabolique (hypercholestérolémie, diabète, obésité) reste primordiale mais d’autres éléments doivent être pris en compte d’autant qu’ils sont modifiables : la perte auditive et de la vue non traitées à l’enfance ou très tard dans la vie, la privation d’interactions sociales, les états dépressifs, le manque d’exercices physiques et intellectuels, l’absence d’une protection de la tête dans les sports de contact et la mauvaise qualité de l’air.
Des mesures préventives pour la plupart simples et peu onéreuses
Un groupe de 27 experts mondiaux de la démence vient de publier dans The Lancet une liste de recommandations afin de réduire les facteurs de risque connus et modifiables des maladies neuro-dégénératives :
- Offrir aux enfants une éducation de qualité et aux adultes une activité cognitive constante.
- Équiper de prothèses auditives toutes les personnes malentendantes et réduire l’exposition à la pollution sonore.
- Étendre le dépistage et le traitement des déficiences visuelles.
- Gérer les taux élevés de cholestérol LDL le plus tôt possible (dès l’âge de 40 ans minimum).
- Donner accès à tous à un traitement efficace de la dépression.
- Imposer une protection de la tête dans les sports de contact et à vélo.
- Favoriser les contacts sociaux au sein des communautés, surtout pour les plus âgés.
- Mettre en place des politiques strictes de réduction de la pollution de l’air.
- Combattre le tabagisme avec l’augmentation des prix et de l’âge minimum pour fumer.
- Réduire la teneur en sucre et en sel des aliments transformés.
- Lutter contre l’obésité, l’alcoolisme et l’inactivité physique.
La mise en place de ces mesures, pour la plupart simples et peu onéreuses, permettrait d’après les experts d’énormes économies de santé et d’importants gains de productivité…
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