Pendant la trêve estivale, Magcentre prend le temps de revenir sur l’actualité qui a rythmé cette première moitié de l’année 2024. Nous vous proposons quelques articles qui ont marqué ces derniers mois.
Première publication lundi, 5 février 2024
À l’extrémité est du Loiret, le cinéma associatif Le Vox génère une très intéressante vie culturelle. Depuis déjà quelques années, il contient en germe l’idée d’un pôle dédié aux métiers du cinéma et de l’audiovisuel, appelé à voir le jour à partir de cet été 2024.
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D’une friche industrielle, Alphonse Do veut faire naître un pôle audiovisuel – Photo Izabel Tognarelli
Par Izabel Tognarelli.
La petite voiture jaune file comme une bombe sur la départementale qui relie Château-Renard à Triguères. Un kilomètre après le centre-ville, toujours sur les chapeaux de roues, elle change soudain de direction pour emprunter un petit chemin, situé en face du verger conservatoire. Un panneau indique « ZI Le Vivier », ancien site d’une huilerie devenue friche industrielle depuis son déménagement. Alphonse Do, conseiller municipal et communautaire, par ailleurs bénévole depuis dix ans au Vox dont il est devenu trésorier, nous présente, tout feu tout flammes, les lieux, appelés à devenir un pôle dédié aux métiers du cinéma, à partir de cet été.
L’idée est née des rencontres générées par le Vox, cinéma associatif en territoire rural, où Christophe Malavoy vient en quasi voisin, tout comme le faisait le regretté Hubert Reeves. Parmi les comédiens ou réalisateurs qui sont passés ces derniers mois, on peut citer Michel Crémadès, Sophie Guillemin et Thierry Godard, Pierre Santini, mais aussi Dinara Droukarova et bien sûr, Alain-Fabien Delon. Le Vox, référence culturelle sur Château-Renard et Courtenay, est la graine par laquelle est née l’idée de ce pôle audiovisuel.
Ici l’Ouanne est canalisée, mais plus loin, elle redevient belle libre et sauvage – Photo Izabel Tognarelli
Une friche appelée à devenir ruche
Les tout premiers travaux vont bientôt démarrer. Dans le bâtiment autrefois dévolu à l’activité administrative de l’huilerie, il s’agira de créer un espace dédié au coworking, avec aussi un espace bien-être. Tous les métiers seront bienvenus : depuis les techniciens (pour lesquels par la suite, l’étage va être à son tour aménagé en studio de son et d’images, avec aussi un projet de web TV et de web radio), jusqu’aux métiers du costume, de la coiffure et du maquillage.
L’autre bâtiment laissé sur cette friche offre une superficie de 600 m², avec jusqu’à 8 m de hauteur de plafond : de quoi entreposer des décors de cinéma. Alphonse Do nous explique que des discussions sont en cours à ce sujet. « La ressourcerie du cinéma, installée à la porte de Montreuil, est saturée. L’idée est de récupérer des décors, de les répertorier et de les réutiliser ». Car on ne dira jamais assez à quel point le territoire de Montargis, situé sur deux axes routiers menant vers la Côte d’Azur, a de très longue date bénéficié de sa proximité avec Paris.
À la juste distance de l’ébullition parisienne
Ce lieu situé à la campagne, en retrait, tout en restant à proximité de la capitale, représente un beau potentiel y compris pour les tournages en milieu naturel, puisque le pôle lui-même représente un hectare, mais englobé dans un domaine de six hectares : divers décors naturels, scènes et paysages peuvent être mis à profit par les équipes de tournage, le bruit de l’aube mue par l’Ouanne en sus.
La SCIC-SARL du Vivier est à capital variable et elle est ouverte à tous ceux qui veulent y investir : particuliers, associations, entreprises ou collectivités. En tant qu’actrice de l’économie sociale et solidaire, elle reçoit le soutien financier du Conseil régional. Ciclic compte bien sûr parmi les partenaires, de même que le Conseil départemental du Loiret, avec lequel un partenariat est en cours de finalisation.
Le Vox, cinéma associatif et rural
Depuis 30 ans, le Vox a semé des graines de cinéma, qui ont conduit à ce projet de pôle audiovisuel. Situé au cœur de la petite ville de Château-Renard, ce cinéma propose une programmation éclectique, afin de répondre aux attentes de tous les publics, avec en moyenne 150 films par an. Il fait travailler trois salariés et dispose d’une seule salle de projection à laquelle est venue s’ajouter une camionnette qui prolonge l’action du Vox par un réseau cinématographique itinérant. Depuis deux ans, l’association Vox Populi – structure qui soutient Le Vox – emmène ainsi les films et le matériel de projection dans 14 communes environnantes pour « Du Cinéma dans mon village », dont le fonctionnement est comparable au Cinémobile du Département. Aux côtés de la DRAC, le Vox s’investit par ailleurs dans la sensibilisation du public au cinéma, notamment au travers d’interventions dans les écoles et collèges voisins, et de formations.