La preuve par 11 de l’art contemporain dans le Cher

Antre peaux, l’ENSA, la ville de Bourges et Bourges Plus se sont associés pour créer le parcours artistique estival Bourges Contemporain. Onze sites composent ce parcours qui dépasse les centres culturels habituels. Ouvert en juin, il s’étend jusqu’au Sancerrois et se poursuit jusqu’à l’automne, avec certaines installations visibles au-delà.

Les oeuvres de Jeanclos sont des classiques de la galerie capazza mais, chaque saison se décline avec de nouveaux artistes. Photo Magcentre


Par Fabrice Simoes


Comme un artistique « engagez-vous, rengagez-vous qu’ils disaient », la couleur était annoncée dans le communiqué de l’agglo Bourges Plus. « Riches d’un patrimoine urbain, paysager et architectural exceptionnel, Bourges et ses territoires voisins sont au cœur de la 5e édition du parcours artistique estival Bourges Contemporain. Ce sera l’occasion pour les habitants du Cher, et ceux d’ailleurs aussi, les amateurs d’art et les visiteurs de passage de le découvrir ou redécouvrir en empruntant les chemins de la création contemporaine ».

De l’art contemporain au pays des birettes, des biaudes et des ardelles de sabots, de Patrick Raynal pour les plus anciens, et des cousines des Bodin’s pour les plus jeunes, ça ne pouvait qu’interpeller. Que Bourges ait été élue capitale européenne 2028 a probablement donné une visibilité accrue aux mouvements culturels berrichons. Pour donner une idée, un seul représentant de la presse s’était déplacé l’an passé, alors qu’ils étaient une douzaine cette année, à l’occasion d’une visite, réservée à des journalistes spécialisés dans la culture, ou pas, de cette 5e édition du parcours Bourges Contemporain. Un signe que l’art contemporain, en plein cœur de l’hexagone, n’est peut-être pas à la hauteur des centres d’intérêt centralisés habituels mais peut, comme un chanteur trouve son public, trouver sa place. Et les GO (gentilles organisatrices de l’agglo ou de l’Antre peaux), dépêchées auprès de ces vieux barbons-nes blanchis sous le harnais, n’ont pas manqué de travail pour conduire ce petit cheptel d’un point à un autre. De Bourges à Osmoy ou de Nançay à La Borne, comme maître Yoda conjugué au féminin pluriel, beaucoup de patience elles eurent.

Un programme dense mais articulé avec soin pour mettre les visiteurs dans de bonnes conditions. Dans ce petit convoi, comme dans une diligence à la John Ford, chacun avait son vécu, son passif, son actif, sa vision des choses, l’art contemporain aussi. Au final, deux jours foisonnant de découvertes d’art au milieu des terroirs, loin des fourmillements des villes, loin des empilages de musées et de galeries. La preuve que la culture peut très bien se vivre dans les campagnes, autant avec un canon de Quincy en main qu’avec une coupe de champagne aux lèvres.

Un parcours multi-facettes

Durant tout l’été, et plus si affinités, les visiteurs ont le loisir de prendre part à ce rallye découverte des arts dans le Cher. On peut s’affranchir d’un camp de base et pratiquer par étapes successives. Pas de restriction, pas d’obligation sauf celle que l’on se donne… On peut aller de-ci de-là. Visiter, à l’extérieur et à l’intérieur de l’abbaye cistercienne de Noirlac, pour suivre le cheminement des musiques et les sons de résoNance et s’imprégner de la sensibilité et de l’acoustique du monument. De la même manière, découvrir Inner powers à Antre peaux. Là, Anne Rochette et Margot dialoguent entre sculptures et aquarelles de l’une et dessins et ossements peints à l’encre de Chine, de l’autre. Sur le site, deux vidéos de l’artiste né à Gaza, Taysir Batniji, confirment que le mot résistance n’a pas la même valeur pour tous les observateurs.

On peut parcourir le sentier des arts, à Osmoy, réalisé avec des personnes autistes tout comme on peut interroger Orbita à La Box, Coquilles et feuilles de choux au palais Jacques-Coeur, et suivre les aventures du gros ver de « Are we there yet ? » à La Transversale, ou Dorica Castra, au château d’eau, à Bourges. On peut aller voir les métamorphoses de sel au pôle de la porcelaine à Mehun-sur-Yèvre, au pied du château de Charles VII, comme s’imprégner du cycle estival artistique de la galerie Capazza, à Nançay, dans la forêt solognote. Pousser le pied jusqu’aux contreforts du sancerrois et faire le tour du parcours « Allons voir », de la grange pyramidale du Moulin Riche de Concressault au fait des marnes à Assigny, en passant par Dampierre-en-Crot et son lavoir. Et conclure, ou pas, par le centre céramique contemporaine de La Borne.

Visiter tous les sites, n’en visiter que quelques-uns, les autres plutôt que les uns, les uns plutôt que les autres. Libre choix est laissé pour une découverte ludique, sans prise de tête. Dans nos territoires, en province, comme la nature, la culture est décidément bien belle.

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