Insectes et Bleu piscine avec la chorégraphe Anne Perbal

« Tel un insecte frétillant, rampant, déployant ses membres, la chorégraphe évolue dans ses différents rythmes, sa lenteur, ses arrêts, ses mouvements frénétiques. Elle se métamorphose au gré de contorsions, désarticulations, mutations. C’est tout un imaginaire du microcosmos qui s’ouvre sous nos yeux avec l’étrangeté qui lui appartient.” Tels sont les mots qui accompagnent le spectacle, une reprise, de la compagnie Les yeux grands fermés.

Pourquoi avoir repris le thème Insectes à la suite d’une résidence de création au centre chorégraphique national d’Orléans ? Anne Perbal : « Ce projet est né de l’envie de créer un deuxième spectacle sur le thème des insectes mais pour le plateau cette fois-ci. Le travail sur l’image qui est au cœur de ma démarche, peut être ici beaucoup plus approfondi et mis en valeur grâce à la lumière. Faire un focus sur le corps, créer des ombres, refléter le doré du tissu et des cheveux, sculpter chaque partie du corps et rendre visible chaque infime mouvement ».

À quoi assiste-t-on ? « À de nombreuses métamorphoses, changements de costumes, de coiffures, de formes, créant ainsi des états qui se renouvellent sans cesse sous l’œil du spectateur. L’idée étant de surprendre et de se réinventer tout au long de la pièce par les transformations physiques et par les différences de rythme des mouvements du corps. La bande son est composée de bols tibétains, de Hang Drums et de bruitages d’éléments naturels. Le plateau est nu avec au sol un tapis de scène noir ».

« Bleu piscine », performance dansée de la chorégraphe Anne Perbal est le projet phare pour la région Centre val de Loire et ses animations sur le territoire dans le cadre des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024

Dans le cadre de ces Olympiades, la chorégraphe propose une nouvelle performance en choisissant le cadre insolite d’une piscine. Elle utilise le graphisme des mouvements des quatre nages pour composer une danse esthétique et poétique : équilibres, cycles de bras, cycle de jambes, respiration, coordination. Tout en souplesse et en douceur, on la suit évoluer sur le bord d’une piscine dans une combinaison de mouvements aux accents aquatiques. Anne Perbal : « Ce projet de création s’inscrit pleinement dans la spécificité de la compagnie par le côté atypique du lieu. C’est une forme nouvelle que j’apporte au répertoire de la compagnie tout en restant connectée avec ce qui fait sens dans mon travail de recherche chorégraphique. Dans cette activité sportive, je trouve des points de connexion avec ma danse : le minimalisme, le graphisme et la poésie qui émanent des gestes des quatre nages. La performance se déploie lentement et gracieusement avec des temps d’étirements et de suspension. Je m’aide de la barre classique pour prolonger les moments d’équilibre. La bande son est une composition de trois morceaux de la bande originale d’Armand Amar du film “Home”, de Yann Arthus-Bertrand ».