Le second tour des législatives s’est déroulé ce dimanche 7 juillet. Alors que les sondages promettaient une majorité pour le Rassemblement national, un front républicain que l’on n’attendait plus a rebattu les cartes. Au final, peu de changement en région Centre-Val de Loire même si la gauche a permis de faire reculer l’extrême droite.
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Liste des députés élus par département dans la région Centre-Val de Loire.
Par Mael Petit et Jean-Luc Bouland
Les sondages se sont finalement trompés. Contrairement au premier tour où lors des européennes, la vague bleu marine annoncée a été repoussée par un front républicain. Un scénario qui profite à la gauche et le Nouveau Front populaire qui devient majoritaire à l’Assemblée nationale (180 sièges) mais aussi au bloc présidentiel (158 sièges) – pourtant en très mauvaise posture – qui devance même le Rassemblement national (143 sièges) relégué en troisième position.
S’il était légitime de penser que le nombre de députés RN augmenterait en région, le groupe d’extrême droite perd finalement, et non sans surprise, une circonscription sur le territoire. La faute, ou plutôt grâce à une forte participation des Français mais aussi et surtout en raison des nombreux désistements qui ont permis un report de voix décisif des électeurs de gauche et du centre en faveur des candidats opposés au RN.
L’Eure-et-Loir repart avec les mêmes ou presque
Un jeu de désistement qui a surtout profité aux députés sortants en danger à l’issue du premier tour face aux fortes progressions de candidats RN. Mécanique dont ont bénéficié par exemple les anciens ministres Philippe Vigier et Guillaume Kasbarian réélus en Eure-et-Loir. Ils seront accompagnés par Olivier Marleix, président du groupe Les Républicains dans la précédente assemblée, pourtant largement devancé au premier tour par Olivier Dubois (RN). Le dernier siège réservé au département sera occupé par le maire de Nogent-le-Rotrou, Harold Huwart, par ailleurs vice-président de la Région. Le nouveau député est sorti vainqueur (52,5%) de son duel avec Christophe Bay, l’ancien directeur de campagne de Marine Le Pen pour l’élection présidentielle de 2022.
Pas de changement dans l’Indre, le Cher et le Loir-et-Cher
Autre parachuté, le très médiatique Pierre Gentillet (RN) a subi le même sort dans la troisième circonscription du Cher. Tombé face au député Horizons sortant Loïc Kervran (52,7%), l’habitué des plateaux de TV de CNews n’a pas réussi à transformer l’essai après son score prometteur du premier tour. La faute de la presse d’après lui qui aurait multiplié des articles négatifs sur sa personne… Dans les deux autres circonscriptions, ça (re)passe aussi avec de la marge pour Nicolas Sansu (PCF) et François Cormier Bouligeon (Ensemble) opposés à des candidats RN.
Dans l’Indre, Nicolas Forissier (LR) n’en menait pas large face à Marc Siffert (Union de l’extrême droite) dans une circonscription très rurale tentée par l’extrême droite au regard du score lors du premier tour. Lui aussi pourra remercier l’électorat de gauche qui, suite au désistement de Clément Sapin (PS), lui a offert la victoire (52,9%). De son côté le député sortant Horizons François Jolivet a battu (55,5%) la conseillère régionale Mylène Wunsch (RN) qui rate le coche, pourtant omniprésente ces derniers mois lorsqu’il s’agissait de récupérer les faits divers castelroussins.
En Loir-et-Cher, pas de surprise pour le ministre de l’Agriculture Marc Fesneau (60%) qui, à défaut de rester au gouvernement, retrouve son siège à l’Assemblée. Un chemin que suivent le député sortant Christophe Marion (Ensemble) en récoltant 54,7 % des voix ainsi que Roger Chudeau (RN) avec 52,2%.
Des sortants et un revenant en Indre-et-Loire
En Touraine, pas de changement pour les députés sortants macronistes. Sabine Thillaye 59,2%), Daniel Labaronne (60%) et Henri Alfandari (62,2) l’emportent aisément grâce au réservoir de voix de gauche. À Tours l’écologiste Charles Fournier a confirmé (57,9%) son résultat du premier tour face au candidat Horizons Benoist Pierre. La nouveauté est surtout venue de la 4e circonscription avec le retour aux affaires du socialiste Laurent Baumel. Ancien député sous le mandat Hollande, il avait essuyé des revers lors des deux dernières législatives en 2017 et 2022 face à la macroniste Fabienne Colboc. Députée sortante qu’il a devancée lors du premier tour et dont le retrait a permis à Baumel de battre (57,4%) Jean-François Bellanger (RN) lors de ce second tour.
Dans Le Loiret, Duplessy sourit, Paris pleure
Finalement la plus grosse surprise se trouve dans le Loiret. Alors que le RN s’imaginait déjà augmenter sensiblement son contingent à l’Assemblée, la députée sortante (RN) Mathilde Paris ne pensait pas faire les frais de cette dissolution face à Constance de Pélichy, candidate de la droite et du centre bien identifiée dans la troisième circonscription. Investir la maire de La Ferté-Saint-Aubin s’est avéré être une stratégie payante pour reconquérir (51,1%) un territoire qui semblait voué à l’extrême droite. Là encore l’électorat de gauche a pesé pour l’envoyer découvrir le Palais Bourbon. Un front républicain qui a répondu présent également pour les macronistes Rist (67,7%), Ramos (63,3%) et surtout Brosse (50,7%) qui conserve pour quelques centaines de voix – une habitude – son siège face au parachuté Jean-Lin Lacapelle (RN). Au final l’extrême droite ne conserve qu’un député dans l’est du Loiret avec Thomas Ménagé (62,5%) alors que la gauche et Emmanuel Duplessy récupèrent la place de la macroniste Caroline Janvier, battue au premier tour. L’élu Génération·s s’est défait (56,1%) de la candidate fantôme RN Elodie Babin.
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Sursaut républicain dans le Loiret