L’orchestre cycle 3 du Conservatoire d’Orléans reçoit pendant une semaine des jeunes musiciens équatoriens. Les deux formations ont donné un concert commun à Baule puis à la salle de l’Institut ce jeudi 4 juillet, qui a retenti de musiques endiablées et longuement applaudies par un public en liesse.
L’orchestre d’élèves Cycle 3 du conservatoire d’Orléans. photo AC Chapuis
Par Anne-Cécile Chapuis
Qui a dit qu’il ne se passait rien à Orléans pendant l’été ? La soirée de ce 4 juillet avait tout pour le démentir, avec l’ensemble Sinfonica juvenil José Joaquin de Olmedo, tout droit venu de Guayaquil en Équateur. Une douzaine de jeunes issus de cet orchestre composé habituellement de 47 musiciens et dirigé par Manuel Campos, ont fait le déplacement jusqu’à Orléans, avec pas mal de péripéties en cours de route comme l’expliquent les organisateurs. Mais depuis le 1er juillet les voici à bon port, accueillis par des familles orléanaises et impliqués dans des séances de cours, rencontres et répétitions avec l’orchestre cycle 3 dirigé par Clément Joubert.
Julien Vanhoutte, directeur du conservatoire, Jorge Diaz élève et Jean-Philippe bardon professeur d’alto, présentent le projet. Photo ACC
Une rencontre franco équatorienne
La rencontre a été initiée par Jean-Philippe Bardon, professeur d’alto et deux de ses élèves originaires de l’Equateur. Jorge Diaz sert d’interprète et de lien lors du concert, manifestement heureux de présenter la musique de son pays. Julien Vanhoutte, directeur tient lui-même à saluer les musiciens et à remercier tous ceux qui ont contribué à cet accueil, puis place à la musique !
L’orchestre des élèves orléanais ouvre le bal avec « un américain à Paris » de Georges Gershwin, et montre ses belles qualités d’ensemble. C’est un orchestre prometteur qui sonne, qui s’engage et sait s’emparer des effets prévus par le compositeur, à grands renforts de changements de tempi, pizzicati, interventions solistes pour évoquer la capitale et tous ses bruits.
Une musique qui décoiffe
L’ensemble équatorien sous la direction de Manuel Campos (1er à droite du drapeau) Photo ACC
C’est ensuite l’entrée haute en couleur de la sinfonica juvenil. Arborant joyeusement les couleurs de leur pays, les jeunes enchainent plusieurs pièces de compositeurs équatoriens comme Luis Gerardo Guevarra (divertimento), Palacios (Albazo). S’ensuit une Mosaïque de boleros avec John Yonqui qui fait merveille à la trompette solo, avant « la musica de mis amores » puis la bomba, musique typique d’Équateur arrangée par le chef Manuel Campos.
Jorge Diaz présente chaleureusement l’esprit équatorien plein de contrastes : « les équatoriens dorment près des volcans, sont pauvres dans un pays de richesse et se réjouissent sur de la musique triste »
Leur musique enchante la salle. L’ensemble est précis dans ses attaques et tempi, joyeux dans ses rythmes et engagé dans ses sons.
Salut final pour les deux orchestres réunis. photo ACC
Les deux ensembles se rejoignent ensuite pour deux pièces de musique française, la Pavane de Gabriel Fauré et la suite n°2 de l’Arlésienne de Bizet, conduite sur un tempo d’enfer par Clément Joubert, sans baguette ni partition, tout dans le contact et l’énergie communicative.
Le bouquet final de la soirée enflamme l’Institut avec un Mambo endiablé qui mobilise toute la vigueur de ces jeunes musiciens. Le public scande les mélodies, danse dans les allées, applaudit à tout rompre, ravi d’une belle soirée placée sous le signe du rythme, de la rencontre et de la musique partagée.
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