La petite musique de fond et le piège macroniste

[Billet] Depuis lundi on entend dans les médias une drôle de petite musique, celle composée par les communicants et stratèges macronistes, repris par certains de leurs camarades journalistes. Mais même si le rythme est efficace, la mélodie est loupée.

Par Joséphine

Alerte aux vents violents, opération de grand girouettisme en cours

Le macronisme, désormais en soins palliatifs, essaye tout de même de sauver les derniers meubles et carrières. En Indre-et-Loire, un seul candidat issu de la majorité présidentielle arrive en tête – de très peu – dans sa circonscription, une macroniste historique – Fabienne Colboc – est éliminée dès le premier tour, deux autres sont derrière le RN et un autre est 20 points derrière le NFP.

Dans ce contexte, et alors qu’il y a urgence pour l’arrière-garde macroniste de conserver ou de grapiller un siège dans un futur groupe parlementaire forcément impuissant et sujet à une improbable coalition, il s’agit encore une fois de jouer les girouettes tout en souplesse, la veste cintrée prête à être retournée. Dès l’origine, le macronisme s’est construit sur le « ni de droite ni de gauche », faisant miroiter un nouveau monde qui n’est jamais advenu. Mais l’avantage de ce silence programmatique pudique était de ne pas trop insulter l’avenir et de garder suffisamment de latitude pour changer de posture sans que cela se voit trop. Un petit coup à gauche, plein de gros coups à droite et hop, le tour est joué. Sauf qu’à la longue, la technique finit par se voir…et se payer dans les urnes.


Les virtuoses du retournement de veste

C’est là où l’actuelle équation des girouettes est compliquée : comment quémander le vote de barrage au NFP pour garder des sièges sans se compromettre trop avec une FI que l’on a vomi pendant deux ans, sans pour autant avoir l’air trop insensible au risque d’une prise de pouvoir par le RN ? La solution sera forcément osée, mais c’est aussi ça le macronisme : le goût du challenge et une indécence déguisée en panache.

C’est le journal macroniste la Tribune qui en parle le mieux, au sujet des enjeux du second tour pour le candidat Benoist Pierre, lui qui a d’ailleurs fondé son parcours sur un girouettisme de bon aloi, passant du PS à LREM puis à Territoires de Progrès avant de rejoindre Horizons et de recevoir uniquement l’investiture d’Ensemble. « Il s’agit aussi de leur redire clairement [aux électeurs tourangeaux] que nous avons compris leurs préoccupations pour plus de pouvoir d’achat, de sécurité et pour une maîtrise réelle de l’immigration ». Appelant à Tours à un nouveau front républicain allant du centre gauche à la droite, [Benoist Pierre] s’inscrit déjà dans la recomposition du paysage politique national qui pourrait émerger après le second tour ».

De son côté, Daniel Labaronne, un candidat macroniste-canal historique dans la deuxième circonscription d’Indre-et-Loire ne dit pas autre chose. Cet ancien proche de l’écologie politique il y a 20 ans puis du PS et du PRG est devenu en quelques années un fer de lance du néolibéralisme, carrément repéré par Bruno Le Maire pour travailler au corps les députés sur les questions économiques. Il s’est « en même temps » rapproché des milieux de chasseurs et de châtelains de sa circonscription, avec l’appui de quelques ténors LR, histoire de s’implanter comme notable. Arrivé tout de même derrière le RN sur « sa » circo, Daniel Labaronne ne se démonte pas et il a même réussi à estomaquer une partie de son audience mercredi lors d’une réunion publique à Amboise, remerciant sèchement la candidate LFI du NFP qui s’est désisté pour faire battre le RN, avant d’enchaîner sans la moindre hésitation en garantissant que le macronisme allait s’orienter vers « une entente objective entre les composantes d’une nouvelle majorité hors extrêmes », sans le RN ni LFI donc. Classe comme une doudoune sans manches matelassée.


La machine à dépolitiser avec bonne conscience

Pour l’heure, dans cette stratégie de cornérisation de LFI et de survie du macronisme, le seul dénominateur commun facile à convoquer entre les potentiels alliés disparates de demain est *trémolos dans la voix*, la République. Émouvant, fédérateur, chargé symboliquement, le terme est bien pratique quoi que dévoyé depuis longtemps, déjà devenu mot-valise au temps du Directoire et des coups d’État successifs de Bonaparte entre 1799 et 1804. La République de Jules Ferry, celle à la fois de l’école obligatoire, laïque et gratuite…et celle du code de l’indigénat. La République de la torture légale en Algérie…et celle des accords d’Evian.

Car il est bon de rappeler que la République dans sa configuration actuelle n’est pas un cadeau divin qu’il convient de sacraliser et de conserver tel quel, pas plus qu’il n’est un projet en soi ou une compilation de valeurs qui nous protègent de la barbarie. C’est juste un type de d’organisation de régime politique, un contenant politique pour le dire autrement. Et la constitution, loin d’être intouchable et immuable, est juste la règle du jeu dans laquelle on doit pouvoir le plus pacifiquement possible et par les discours, la connaissance et les arguments trouver des dispositions qui garantissent la justice, l’équité, la dignité, l’exercice des libertés publiques et individuelles. Dispositions légales discutées et votées par les représentants souverains qui garantissent à chacun de mener sa vie comme il l’entend, de participer socialement à hauteur de ses capacités et de recevoir en retour selon ses besoins, non par charité ou gentillesse collective, mais pour assurer les droits naturels et la dignité propre à chaque existence.

Et il ne faut pas tomber dans le panneau, trop de gens, psychorigides, conservateurs inavoués, peu cultivés historiquement ou carrément manipulateurs entendent instituer la République comme une sorte d’idole qui se suffit à elle même et qu’il y aurait donc deux camps, ceux qui sont dans cette République et ceux qui sont dehors. Artefact argumentatif grossier qui dépolitise toujours et encore, l’unique question qui se pose dès lors est l’aporie du « pour ou contre » la République, devenue d’ailleurs par cette opération de passe-passe synonyme de patriotisme, de progrès, de liberté, de droits, bref presque un synonyme de France dans notre culture chauvine. Mais au delà de ce classement entre gentils et méchants, quid des contenus, du programme, du projet, des ressources et des dépenses, des priorités ? Silence radio. On verra plus tard quand on en sera à une « majorité de projet » ou à un « gouvernement technique et pragmatique ».


La petite musique du gouvernement d’union nationale

Car la petite musique que l’on entend depuis lundi commence à mettre le doute, et c’est bien cela l’objectif. D’abord, les médias de masse et les éditorialistes de la place de Paris continuent leur travail de sape anti-mélénchoniste, sommant désormais tout responsable politique de se justifier d’un quelconque lien avec LFI, y compris les macronistes qui proposent un front républicain du bout des lèvres. Il y a ensuite les mains tendues par Gabriel Attal et Xavier Bertrand aux « républicains sincères », doublées des déclarations d’un Édouard Philippe qui voit bien l’impasse d’un macronisme bis et qui veut rester dans le jeu.

Ensuite, il y a les déclarations sibyllines de Marine Tondelier au sujet d’une large alliance après le 7 juillet, y compris vers le centre et la droite. Ou celles de François Ruffin parlant de l’après-guerre et du gouvernement allant des communistes jusqu’aux gaullistes. On a eu aussi la promptitude de Raphaël Glucksmann à signer un accord d’union, lui le social-libéral résolument et héroïquement anti-LFI. Idem pour François Hollande, revenant d’entre les morts après avoir fait la courte-échelle à Macron.

Car oui, on se méfie maintenant à gauche. On a eu le coup de 2005-2007 – « oui on a entendu votre refus du traité constitutionnel européen mais désolé on va le faire quand même » –, de 2012 – « mon ennemi c’est la finance » – ou de 2022 – « tous ensemble ouais avec la NUPES » –. Trop de déceptions et de trahisons.

Mais le macronisme est habile et sait instiller le doute. Marine Tondelier était tout près de la sortie il y a trois semaines après la catastrophe des Européennes, élue à la tête d’EELV sur une ligne anti-Nupes désormais défaite et connue pour ses pratiques du pouvoir autoritaires et parfois brutales en interne, Tondelier a probablement vu dans la dissolution surprise une occasion de se remettre le pied à l’étrier. Et pour cette duflotiste élevée au grain de la duplicité et du changement d’écurie, ce n’est pas une mince alerte, ces clins d’œil répétés à la droite et au centre. Mais c’est vrai aussi qu’elle a été impeccable dans la séquence des négociations et occupe bien l’espace contre Bardella. Glucksmann qui vient du libéralisme atlantiste et de sphères proches du sarkozyme a peut-être été simplement responsable et sachant s’effacer devant les enjeux. Ruffin, l’homme des dîners en cachette avec un millionnaire pour préparer 2027 est aussi un des seuls à gauche à parler aux prolos et ruraux et c’est vrai aussi qu’il doit mettre en scène son anti-mélenchonisme depuis trois jours pour espérer l’emporter en raflant les voix des macronistes.

Alors les doutes sont peut-être infondés, mais l’enjeu est trop important et nos amis politiciens ont souvent besoin de sentir un pression. Franche quoi qu’amicale. Car si les gauches refont le coup de l’union avec le Nouveau Front Populaire en convoquant des moments glorieux de l’histoire sociale, permettant illusions et espoirs politiques… et que l’objectif est de sauver des sièges puis trahir les promesses encore une fois, ça risque de mal se finir. Ce serait trahir des promesses non pas utopiques, démagogiques ou follement bolchéviques, mais les promesses réalistes d’une voie keynésienne de plus juste redistribution de la richesse crée pour les salariés. Ce serait aussi trahir les promesses d’union des gauches, de lutte contre le néolibéralisme, contre la dureté du travail, contre la réduction des services publics, contre le recul des libertés civiles et individuelles, contre un rapport de prédation à la Nature, contre le colonialisme.


Des enjeux vitaux pour la gauche

Ce qui est donc en train de se jouer en cette fin de campagne est capital. Il s’agit de poser le socle d’une alliance à gauche, programmatique mais aussi méthodologique. Il s’agit de fédérer les classes populaires urbaines, les agents des services publics, les cadres supérieurs et professions artistiques ou intellectuelles favorables à la redistribution, les classes moyennes attachées à la solidarité. Solidifier le tiers de l’électorat que représente pour l’instant cette alliance et l’élargir à 50% en 2027 et d’ici là, travailler en intelligence et aller enfin parler, rassurer, militer et agir auprès des catégories les plus paupérisées de la population, abstentionniste ou frontiste, habitant les campagnes et petites villes, souvent dans des angles morts de la gauche depuis 30 ans.

Voilà le contour du compromis à trouver, compromis que les composantes de la gauche refusent de faire depuis 2014, préférant le jeu partisan et surtout, préférant taper contre LFI devenue soit-disant cache sexe des pires compromissions islamo-communautaristes. Mais cette obsession anti-LFI ressemble fort à un racisme de gauche caviar dont on mesure mal le mépris profond et post-colonial envers les classes populaires racisées à qui on limite l’expression autant sur le fond que sur la forme si elle n’est pas conforme à la bienséance déterminée par les gens convenables, sociaux-démocrates, bac+5 des métropoles. Du reste, la question n’est pas d’admettre des propos violents, injurieux ou anti-démocrates, mais de proposer un débouché politique et une formation sous la forme d’un compagnonnage, comme cela se fait dans les partis de gauche qui ont une vocation de représentativité de toutes les franges de la société. Quel parti à gauche à part LFI a pu proposer cela à des gilets-jaunes, à des jeunes issus de collectifs de quartiers, à des salariés en lutte ? Toutes les gauches de gouvernement ne se résument pas à LFI, mais les gauches ont besoin de LFI.


Car ce que certains trament à « gauche » est d’une toute autre nature. Le mouvement avait commencé avec la « deuxième gauche » rocardienne puis décollé avec Bayrou en 2007 et enfin arrivé à maturité avec Macron en 2017. Et c’est maintenant que les tenants de cette autre gauche arrivent au point de bascule longtemps désiré : la possibilité de la disparition de la gauche et de la droite disons traditionnelles et modérées – keynésiens versus libéraux – à la faveur d’une reconfiguration entre d’une part l’union des petites bourgeoisies et classes moyennes urbaines à capital financier ou culturel constitué, mondialistes et plus ou moins progressistes sur le plan “sociétal” tout en admettant le néolibéralisme comme seule position possible et d’autre part… des néo-libéraux à tendance identitaire, conservateurs, autoritaires et xénophobes, avec un électorat d’élites affairistes, des patrons de PME-PMI et toute une palette de déclassés des espaces périphériques. Tout ceci dans un cadre médiatique aux mains de grands intérêts financiers – Bolloré, Bouygues, Dassault, Saadé,… – qui entretiennent peurs et proéminence des faits divers et du divertissement sportivo-sensuel, reléguant les questions d’économie, de conflictualité et de travail au musée du XXème siècle… Bref, plutôt Hanouna que Derrida.

Dans cette configuration que connaît déjà l’Italie et qui progresse lentement mais sûrement partout en Europe, l’abstention ne fera qu’augmenter, d’autant plus dans les milieux populaires, offrant un boulevard aux véritables projets extrémistes et violents, la vraie violence hein, pas celle au sens où le pensent Pujadas, Fourest ou Barbier quand ils parlent d’un tweet ou d’un rictus de Mélenchon.


Les deux options au matin du 8 juillet

Ce qui va se passer est donc très très lourd de conséquences et dépendra aussi des scores. Mettons de côté l’hypothèse catastrophique d’un RN avec la majorité absolue, sachant que ce qu’il nous reste à faire pour éviter cela, sans hésiter, c’est de faire barrage dimanche. En deçà de ce cauchemar, si le RN est haut et que LFI conserve plus de 70 députés, le scénario du front républicain contre « les extrêmes-qui-se-valent » tombera à l’eau. Mais si le matraquage des médias et des ténors des partis installés et les non désistements de la droite face aux candidats LFI finissent par donner un RN à 220 députés et une FI à 50, alors le bloc central pourrait se constituer et on verra les antagonistes de la veille aller à la soupe.

Et si des forces allant du PCF à LR en passant par le PS, EELV, Renaissance, le Modem ou PP forment un gouvernement, autour d’une vague « protection de la République » sans contenus concrets, où cela nous mènera-t-il ? A une alliance formelle des différentes bourgeoisies et classes moyennes supérieures essentiellement urbaines qui continueront la politique néolibérale macroniste avec quelques infléchissements de « gauche sociétale », genre annulation d’une méga-bassine en 2035 ou 20 km d’A69 en moins. Mais on assistera aussi à une extrême-droite qui continuera sa marche au pouvoir et qui pourra prospérer sur la critique du « système de copinage », jouant facilement du désespoir des populations périphériques déclassées, sans même rien faire, comme le prouvent les scores très élevés de ces candidats RN illustres inconnus qui ne vivent même pas sur leur circo et qui ne font pas campagne. A des ghettos urbains encore plus paupérisés par le néolibéralisme, montrés du doigt par le RN et qui s’enfonceront dans la misère et la violence, quand ils ne subiront pas les politiques racistes d’un futur gouvernement frontiste et les violences de groupes identitaires en roue libre, si ce n’est de quelques équipages de la BAC ou de compagnies de CRS au sentiment d’impunité décuplé. A des ghettos ruraux éloignés des services publics duquel partent rapidement les derniers jeunes, laissant les plus vieux disparaître dans un paysage devenu escapade des ponts de mai pour urbain actif ou imagerie d’Épinal pour lepéniste en mal de racines.

Il est donc du devoir moral des gauches et de leurs dirigeants de rester fidèles à leur engagement, de construire sur la durée un union programmatique viable, un processus de désignation des candidats à chaque échelon et un organe de communication pour éviter les couacs et se serrer les coudes face aux nouvelles outrances qui arrivent, sous les coups de butoir des macronistes d’autant plus déterminés à retourner leur veste qu’il en va de la suite de leur parcours. Avec, summum du mauvais goût, ce cynisme extrême dans l’utilisation des contextes tendus et du risque lepéniste, mettant dans la balance les minorités de genre ou d’orientation sexuelle, les femmes, les handicapés, les malades, les migrants, les colorés, les précaires, les analphabètes, les isolés et les asociaux. Car eux, les politiciens-girouette, restent bien à l’abri derrière leurs capitaux, essentiellement mérités à la sueur de leur héritage.

 

Commentaires

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  1. Une fois encore, Merci Mme Joséphine.
    Votre analyse est soutenue, vos arguments précis : ça donne à penser largement et, pour demain, à voter.

  2. Peut-être que Macron n’a jamais menti « ni de droite, ni de gauche » mais bien à l’extrême droite en fait ! Après tout Brigitte se sent à l’aise dans cet extrême.
    Pour ce qui est du Nouveau Front Populaire, on pourrait y croire à cette “union” construite dans l’urgence d’une montée de l’extrême droite aux élections européennes… et puis nous revient en mémoire la NUPES ! Ses mêmes signataires qui après avoir accepté la main tendue de Mélenchon et de LFI qui leur a permis de redorer leur blason et grappiller des strapontins dans l’hémicycle ont craché dans la soupe.
    Cela dit la jeunesse n’acceptera pas cette fois la trahison et espérons pouvoir compter sur elle et qu’une foule de Nadel Manès se lève et fasse sienne sa déclaration du 19 juin : « Si le Nouveau Front populaire au pouvoir nous trahit, nous serons derrière chaque barricade pour lui rappeler pourquoi nous l’avons élu. S’il oublie la Kanaky. S’il oublie la Palestine. Seule une politique de rupture fera reculer l’extrême droite ».

  3. Je peine à croire à l’hypothèse d’un gouvernement « arc en ciel » qui commence à circuler comme alternative à celui de Jordan Bardella. Ça marcherait probablement en Allemagne ou dans les régimes parlementaires d’Europe du Nord qui ont l’habitude de ces coalitions élargies et longuement négociées sur un programme de compromis, alors que le gaullisme et son culte du chef ont éradiqué cette forme de culture politique même si des parlementaires français s’y confrontent cependant au parlement européen. Il me semble par ailleurs qu’un gouvernement de front populaire peut fonctionner sur un programme social keynésien qui s’alimenterait sur les gros patrimoines, en revanche il va très vite se fracturer sur les questions internationales, la vision campiste et bipolaire de Mélenchon étant rédhibitoire pour les autres formations politiques du nouveau front populaire attachées à l’union européenne et à l’alliance militaire de l’OTAN face à la Russie qui s’affiche désormais comme « puissance impérialiste de proximité ».

  4. Ici comme ailleurs (dans ce billet comme dans le reste des journaux ) rien , pas un mot sur ce que proposent ces divers candidats, soit parce qu’ils n’ont rien de nouveau ( macroniens et complices du Modem) ou rien ( Rn) ou sont blacklistés (NFR) .
    Peut-êtrre parce que si cette campagne avait été consacrée à nous informer des programmes et compte tenu des résultats du premier tour il y aurait dimanche soir prochain une majorité de bulletins blancs pour signifier qu’une majorité de citoyens refuseraient le choix qui leur est imposé et qui du coup n’est plus un choix.

  5. @ Patrick : je suis assez d’acc. Je pense qu’i y a deux cas de figure : si le NFP a la majo absolue ou alors peut débaucher des Rennaissance et qu’il faut exercer le pouvoir, il y a aura des compromis face à l’enjeu et les perspectives, et que là, il y aura des cadres pour assurer une certaine cohérence. Cette analyse marche peut-être avec un NFP très haut qui pourrait se dire qu’il faut pas déconner pour continuer de monter.
    Mais si le NFP est bas – mettons autour de 150 – là il y aura reconfiguration et règlements de comptes qui pourraient se cristalliser sur les questions internationales en effet.
    Après, comme je le disais sur FB à un prof d’univ émérite, il faut considérer des biais générationnels, les questions de campisme et d’analyse bipolaire, ça parle carrément aux gens politisés avant 1990 et aux geeks d’histoire, mais pas sûr que ce soit si clivant dans une large partie de l’opinion et se pose aussi la question du rapport à l’UE et au passif de 2005 qu’on oublie un peu et qui a fracturé la gauche profondément, notamment le PS avec JLM et qu’il y a une question de démocratie et pas juste de sale caractère chauvin de JLM.

    Moi je vois mal comment Rennaissance accepterait une coalition avec le NFP sur un programme keynésien qu’ils qualifient de fou furieux, c’est surtout sur cette question que ça me semble compliqué pour les mois qui viennent.

    Le rapport de force dans le NFP et du NFP par rapport à Ensemble va être crucial ainsi que les termes des négos à venir. Et vu le matraquage anti-JLM depuis des mois si ce n’est des années, se posera la question de savoir si Renaissance est capable de discuter avec celui qu’ils ont construit comme diable et dans quel état d’esprit de compromis sera LFI. Cela ne devra pas dispenser le PS et surtout EELV de repenser à leur stratégie de participer à la curée anti JLM et du caractère contre-productif pour eux.

    JLM est là, il pèse un certain nombre de voix et il est un débouché politique pour pas mal de catégories. Il ne s’agit pas de leur filer les clefs de la gauche, mais cela ne pourra pas se faire sans eux – tout ou partie – notamment juste sur des questions arithmétiques. Et la ligne de crête est très mince pour ne pas tomber dans une coalition de bric et de broc qui ne pourra pas satisfaire une majorité et améliorer la situation sociale, poussant encore d’autres franges de l’électorat vers le RN. Pas facile du tout

  6. Est-il vraiment opportun d’en rajouter dans les divisions au sein d’une gauche dont seul Melanchon n’attire pas les flèches de L’auteur de cette rafale ?
    Sommes nous vraiment à un moment de l’histoire où nous serions capables d’imposer a 7 électeurs sur 10 le programme certes Keynésien mais pas seulement qu’ils ont plus ou moins radicalement rejeté aux européennes comme au premier tour ?!
    Malgré la détestation que m’inspire Macron et sa politique , malgré le souvenir tenace des grenadages qui lui servirent de conversation démocratique , oui , malgré tout , nous sommes nombreux à penser que la firme Le pen au pouvoir serait une rupture sans précédent et sans retour possible avant longtemps.
    Quand à Tondelier , dont les défauts sont inhérents à tout individu qui s’investit à un haut niveau politique mais dont les qualités viennent en effet de s’imposer dans le débat public , elle tente comme tout un chacun de trouver des solutions à des équations inédites -et sans en exclure lfi .

  7. Josephine, s’il te plaît , arrête de ressortir les vieilles querelles ! Bien sûr c’est compliqué et rien n’est sûr.
    Mais regarde ce qui se passe à Tours: cette municipalité avec des LFI , des verts, des PS et des PC fait de très bonnes choses et va en faire encore beaucoup.
    C’est le moment d’être pour, plus d’être contre.
    Le mouvement peut venir de cet exemple.

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