Le Rassemblement National (RN), cette association politique d’extrême droite de Marine Le Pen, est devenu le premier parti de France au soir du scrutin du 30 juin 2024. Cela signifie que le fascisme, avec son lot de haine et le rejet de l’autre qui n’est pas son semblable pourrait bientôt gouverner la nation française.
Par Gabrielle Ratcliffe
L’insécurité dans les campagnes françaises est un vaste fantasme à effacer d’un bulletin de vote démocrate le 7 juillet prochain. Par contre, l’insécurité de la démocratie n’est pas un fantasme : elle dessine la peau de chagrin qu’est devenue la carte électorale française, teintée massivement de brun.
« La banalité du mal », chère à la philosophe Hannah Arendt, est à nouveau d’actualité !
L’ordinaire, c’est la haine. Le banal, le racisme. Le mal, le marchand de sommeil, autrement dit le parti du jeune premier Jordan Bardella.
On a beau changer de nom, on ne change pas l’identité d’un parti raciste et xénophobe. On a beau le dédiaboliser, le RN, mené gagnant par la main lisse et policée de son poulain, est bel et bien le digne et triste héritier de Jean-Marie Le Pen… « Souvenir, attention…Danger ! » rappelait en 1986 Serge Lama face à l’entrée du Front National à l’Assemblée nationale.
Le volet social, dont se targue le RN, est trompeur et délétère. Il exploite la misère de l’électorat pour la muer en haine de l’autre, l’étranger, piètre bouc émissaire. Il s’inspire ainsi des racines du fascisme.
« Ainsi commence le fascisme » rappelait avec une acuité visionnaire Françoise Giroud, fondatrice de l’Express et ancienne ministre, « il ne dit jamais son nom, il rampe, il flotte, quand il montre le bout de son nez, on dit : c’est lui ? vous croyez ? il ne faut pas exagérer ! Et puis un jour on le prend dans la gueule et il est trop tard pour l’expulser ! ».
Un ennemi insidieux qui appelle toutes les forces démocrates à s’unir pour battre la bête immonde et à être intraitable ! Pas de tolérance pour les assistés de l’Europe qui l’utilisent comme marchepieds de leur haine ordinaire.
Après la dissolution de l’Assemblée nationale décidée par le Président de la République, Emmanuelle Macron, nous sommes appelés aux urnes pour choisir la destinée de notre pays. Face à l’imposture du RN, pas de réflexe mais une réflexion : La République gira au Panthéon si Jordan Bardella est applaudi vainqueur des toutes prochaines élections législatives.
Face au capharnaüm ambiant : ne nous trompons pas de cible, ni d’ennemi. Pour que le fascisme reste un nauséeux souvenir, pour faire triompher la liberté, l’égalité et surtout la fraternité, afin que la démocratie ne soit pas un doux souvenir : choisir un vote pour éviter le pire le 7 juillet 2024…