[Billet] de Patrick Communal
Le rassemblement national a atteint un score de 38% dans le département du Loiret. C’est important, supérieur à la moyenne nationale, pour autant, si en lieu et place d’un scrutin majoritaire à deux tours, nous dispositions d’un scrutin proportionnel par liste départementale, la formation d’extrême droite ne disposerait que de deux députés sur six, le résultat du 29 juin ne lui permettant ni de détenir une majorité des sièges, ni même d’être à parité avec les formations républicaines opposées à l’arrivée au pouvoir du parti de la famille Le Pen.
Or aujourd’hui, le RN est en situation de détenir trois sièges de députés sur six. Le barrage républicain est la seule voie pour assurer un partage équitable des sièges dans le département. Au regard des résultats du premier tour, l’enjeu démocratique est clairement posé dans la troisième circonscription du Loiret où Constance de Pélichy, maire de la Ferté Saint Aubin, affronte la député sortante du rassemblement national. Dans la quatrième et la cinquième circonscription, le RN tangente la majorité dès le premier tour, dans la première, la seconde et la sixième circonscription, le rapport de forces semble plus favorable à la candidate et aux candidats qui affrontent le RN (Stéphanie Rist, Emmanuel Duplessy et Richard Ramos).
Je ne connais pas Constance de Pélichy, je sais simplement qu’elle était proche de Nathalie Kosciusko-Morizet, et qu’elle a démissionné du LR quand Eric Ciotti en a pris la présidence en raison de divergences de valeurs avec le petit nasillard niçois.
Plus à perdre qu’à gagner
Constance de Pélichy. Photo Jean-Jacques Talpin
Constance de Pélichy, qui avait plus à perdre qu’à gagner dans cette bataille pour tenter de reprendre la circonscription au Rassemblement national, aura besoin de la totalité des voix qui se sont portées sur le candidat de la France insoumise pour parvenir à battre la député sortante Mathilde Paris qui a obtenu 45,53% des voix. La réserve potentielle de voix du candidat insoumis rend les choses mathématiquement possibles mais politiquement très compliquées. Les électeurs de gauche de cette troisième circonscription qui couvre le Giennois et la Sologne détiennent les clefs d’une défaite possible du rassemblement national pas seulement au niveau de la circonscription mais à l’échelle du département en ramenant le nombre de sièges de l’extrême droite au niveau qui devrait être le sien dans une perspective démocratique parce que 38% c’est beaucoup moins que la majorité. Nous savons que la prise de pouvoir de la famille Le Pen pourra se jouer à fort peu de sièges, et en pensant à tous ceux et celles qui vont morfler, quand bien même on serait insoumis en mode pur et dur, ça vaut le coup de voter Constance de Pélichy !